Chronique littéraire de septembre 2022

 

 

Donner tout son amour et tout son être à quelqu’un qui non seulement ne vous le rend pas, mais qui exige toujours plus de vous, cela vous parle ? Vous avez l’amour, ils ont un plan…

Ce sont les pervers narcissiques. Lisa est une jeune femme qui a vécu l’enfer. Celui de vivre emprisonnée psychologiquement et affectivement par celui qu’elle aime, de se sentir vide de toute énergie, de toute envie, de se voir mourir à petit feu. Celui de se laisser détruire sans rien dire.

Une psychologue qui a entendu parler de son histoire va demander à Lisa de raconter son vécu afin d’en écrire un livre. Ensemble, elles vont faire ressurgir de douloureux souvenirs, dans lesquels l’amour est sournoisement lié à la souffrance. Souvenirs dans lesquels Lisa se voit encore échapper au pire.

 

Lien pour commander le livre: Il disait qu’il m’aimait | Gena Loren

Soirée documentaire violences conjugales

« À la folie » : Marie Gillain face à un pervers narcissique pour M6

Diffusé le 6 septembre prochain, le téléfilm réalisé par Andréa Bescond et Éric Métayer ausculte avec justesse les violences psychologiques au sein d’un couple.

Forum des asscociations

 

 

Nous tenons à vous remercier pour l’engouement que vous avez porté à notre association en faveur des femmes victimes de violences conjugales. 

Le forum, était une première pour nous, et nous sommes profondément touchés et heureux que le message ai pu passer, que la cause que nous défendons soit reconnu du grand public comme « essentielle ».

Ces rendez-vous ou nous nous confrontons directement à la population sont pour nous fondamentaux pour adapter nos missions et les moyens de les mettre en œuvre. 

Notre visibilité sur le bassin Alésien est primordial pour nous faire connaitre, et pouvoir venir en aide à celles qui le souhaitent. 

Nous vous remercions, des encouragements, témoignages et mot bienveillants à l’égard de notre action. 

 

Valérie Bacot : qu’est-ce que le syndrome de la femme battue ?

PODCAST – Dès ses douze ans, Valérie Bacot est battue et violée par son beau-père, Daniel Paulette. À 17 ans, elle tombe enceinte de son bourreau avec qui elle va être contrainte de se marier et s’installer. Pendant des années, Valérie va vivre l’enfer et subir l’emprise incommensurable de cet homme.

Valérie Bacot arrivant au procès en compagnie de ses enfants le 21 juin 2021.

Quand Daniel Paulette s’installe au domicile familial des Bacot, dans le village de La Clayette (Saône-et-Loire), Valérie est heureuse. Au départ, la jeune fille trouve une source de réconfort auprès du nouveau compagnon de sa mère. « Daniel Paulette lui caresse les cheveux, la prend dans ses bras, lui fait faire ses devoirs », décrit Me Nathalie Tomasini, avocate spécialiste des violences faites aux femmes et avocate de Valérie Bacot, dans Les Voix du Crime

Pourtant, celui en qui elle trouve la protection qu’elle a tant cherché dans son jeune vécu, révèle peu à peu un tout autre visage : à douze ans, elle est violée pour la première fois. À ce moment, Valérie parle. Son bourreau est alors condamné à deux ans de prison pour agression sexuelle et non pour viol. La mère de Valérie vit mal la situation et la culpabilité s’installe dans l’esprit de sa fille.

Le répit est de courte durée. Dès sa sortie, Daniel Paulette retourne au domicile et les violences s’intensifient. À 17 ans, Valérie tombe enceinte de son bourreau. « On pourrait croire que sa mère va chasser Daniel et essayer de protéger et d’aider sa fille. Pas du tout, il n’en est rien. C’est exactement le contraire qui va se produire », poursuit Me Tomasini.

Celle qui est encore une adolescente est alors contrainte de s’installer et de se marier avec son violeur… mais le calvaire est loin de s’arrêter : « Daniel Paulette va lui imposer de se prostituer sur des aires d’autoroute. Imaginez ce qu’elle a pu endurer. » Sans mot dire, Valérie subit, jusqu’au jour où, à l’issue d’une passe violente, elle met un terme à cet enfer en tuant cet homme d’une balle dans la nuque.

On est à un niveau d’emprise et de contrôle incroyable

Me Tomasini

Féminicides : « Ce n’est pas vrai que les femmes ne parlent pas », dément la présidente de la Fondation des femmes

Anne-Cécile Mailfert dénonce un « relâchement » dans le travail des enquêteurs sur les violences conjugales depuis la fin des confinements dus au Covid. « Il faut parfois plusieurs plaintes pour qu’il y ait des enquêtes déclenchées », assure-t-elle.

Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

« Ce n’est pas vrai que les femmes ne parlent pas. Mais aujourd’hui, la société ne les écoute pas encore suffisamment », a réagi vendredi 26 août sur franceinfo Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes, alors que 122 victimes de féminicides ont été recensées en France en 2021, selon une étude du ministère de l’Intérieur. Ce chiffre est en hausse de 20% par rapport à 2020.

franceinfo : La majorité des femmes victimes de féminicide en 2021 avaient signalé subir des violences conjugales aux forces de l’ordre. Quelle est votre réaction ?

Anne-Cécile Mailfert : Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas vrai que les femmes ne parlent pas. Mais aujourd’hui, la société ne les écoute pas encore suffisamment et surtout, ne réagit pas suffisamment lorsqu’elle se rend compte que ces femmes sont victimes de violences. Parce que même lorsqu’elles vont le signaler à la police, il faut parfois plusieurs plaintes pour qu’il y ait des enquêtes déclenchées. Et la différence entre 2020 et 2021, avec 20% de féminicides en plus, nous la corrélons directement au fait que la police et la justice se sont concentrées sur ce sujet en 2020, avec le Covid et les confinements. Et on a ensuite vu un relâchement en 2021, avec d’autres priorités arriver, comme les rodéos urbains, qui sont venues embouteiller le travail des enquêteurs et de la justice. Alors qu’en 2020, on avait vraiment beaucoup parlé des violences conjugales, ce qui avait été très bénéfique puisqu’on avait vu une baisse des féminicides.

Le travail qu’il est peut-être nécessaire de faire est d’évaluer le danger qu’encourent ces femmes lorsqu’elles viennent porter plainte ?

Ce n’est pas forcément toujours facile, mais il y a quelques éléments déterminants. Par exemple, il faut toujours poser la question : Est-ce que cette personne possède une arme à feu ?, parce que l’on sait que c’est l’arme la plus utilisée dans les cas de féminicide. C’est déjà un premier élément déterminant, qui permet tout de suite de réagir. Il faut prendre les plaintes des femmes très au sérieux. Lorsqu’on parle d’une femme qui est en danger de mort, ça peut être vraiment très rapide.

« La plupart des féminicides sont commis trois semaines après la séparation. Le moment où la dame va porter plainte, c’est là qu’il faut immédiatement la protéger. »

Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes

à franceinfo

Isabelle Rome, la ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, parle de chiffres « glaçants » malgré les moyens débloqués. Reconnaissez-vous un effort financier de l’État ?

Au vu du problème dont on parle, il y a vraiment très peu de choses débloquées en termes financiers. Par contre, c’est sûr qu’il y a une mobilisation de la société dans son ensemble et de l’État. On a vu des professionnels des services publics beaucoup plus mobilisés, des associations qui ont redoublé d’efforts, surtout pendant le confinement. Par contre, on voit quand même un relâchement.

« On entend peu Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, parler de ce sujet-là. Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti non plus, et ça se ressent sur le terrain. »

Anne-Cécile Mailfert

à franceinfo

Et quand on sait que depuis Me Too, il y a 66% de femmes en plus qui portent plainte, il aurait fallu embaucher 66% d’enquêteurs en plus.

« Un effet huis clos » : cet été encore, les féminicides s’enchaînent partout en France

Mulhouse, Vélizy, Villeneuve sur Lot, Saint-Brévin-les-Pins… Entre le 1er juillet et le 15 août, le collectif Féminicides par compagnon ou ex décompte déjà 18 féminicides en France. Une situation qui se vérifie malheureusement chaque été, particulièrement au mois d’août.

Magali, 42 ans, poignardée à mort le 11 août. Riane, 22 ans, poignardée à mort elle aussi, la veille. Sonia, 51 ans, abattue à Mulhouse le 8 août. Alors que la seconde quinzaine d’août commence tout juste, le collectif « Féminicides par compagnon ou ex » décompte déjà 18 féminicides depuis le 1er juillet. (et 72 depuis le début de l’année). Un chiffre alarmant mais qui n’est malheureusement pas nouveau. L’année dernière, pour la même période, le collectif relevait le même nombre de féminicides.

Durant les deux mois d’été, les victimes de violences conjugales sont encore plus vulnérables et seules, du fait notamment du ralentissement de la vie associative et des « vacances judiciaires », provoquant un effet de confinement pour les victimes.

Une période comparable à celle des fêtes de fin d’année

L’une des co-fondatrices du collectif « Féminicides par compagnon ou ex » compare l’été à la période des fins d’années, plus propices aux disputes, ou quand des projets sont prévus et qu’ils peuvent s’écrouler si la compagne s’en va. « Le sentiment de contrôle des événements et des femmes » qu’ont ces hommes s’évapore, explique-t-elle. Et puis « l’été, avec les vacances, il y a cet effet huis clos. Les hommes obsessionnels vont être justement soit en vacances, soit seuls avec la victime. Ils peuvent aussi être tout seuls, sans les contraintes sociales habituelles comme le travail et ils vont alors se focaliser uniquement sur leur victime », ajoute Blandine Deverlanges, porte-parole d’Osez le féminisme dans le Vaucluse et créatrice du collectif l‘Amazone à Avignon.

On constate bien une augmentation des féminicides pendant l’été, « particulièrement pendant le mois d’août, particulièrement meurtrier », relate Alisson Blondy, vice-présidente de la Fédération nationale des victimes de féminicides. Difficile de donner une seule explication, mais « il y a plusieurs facteurs qui peuvent entrer en jeu », précise-t-elle. « Premièrement, ce sont les vacances au niveau des associations de territoire, notamment au mois d’août. Ce sont également les vacances judiciaires, avec moins d’avocats disponibles ». Ainsi, le sentiment d’impunité peut jouer, relate-t-elle.

Blandine Deverlanges souhaite le souligner, « les responsables, ce sont les hommes. Aucune circonstance ne justifie un féminicide ». Dans son département, en moins de 15 jours, deux victimes de féminicide se sont ajoutées à la trop longue liste de l’été : une femme de 51 ans tuée d’une trentaine de coups de couteaux à Cavaillon le 25 juillet, et une femme d’une trentaine d’année retrouvée morte à Pernes-les-Fontaines le 5 août. « L’ex compagnon de la première victime était déjà allé la menacer devant chez elle, alcoolisé, la nuit précédent le drame. Il n’a même pas été emmené par les gendarmes et le lendemain, il la poignardait devant son travail et ses collègues. D’une trentaine de coups de couteaux, vous imaginez », lâche Blandine Deverlanges.

La militante alerte sur un autre point : si le collectif « Féminicides par compagnon ou ex » comptabilise 17 féminicides depuis le début de l’été, et « Nous toutes » 23. Mais pour Blandine Deverlanges, « le chiffre est sûrement encore plus important ». Elle se souvient notamment de Marie-Pascale Sidolle, aide-soignante disparue sur le parking de l’hôpital d’Avignon en avril 2019. Ses enfants clamaient que son ancien compagnon l’avait enlevée. Ses ossements ont été retrouvés en juin 2021 et son ancien compagnon a été écroué un mois plus tard. Toutefois, sa mise en examen ayant été déclarée seulement trois ans après les faits, la mort de Marie-Pascale Sidolle n’est pas comptabilisée comme un féminicide par le ministère de l’Intérieur (en revanche, il apparaît dans le décompte du collectif Féminicides par compagnon ou par ex).

« Depuis l’abolition de la peine de mort en 1981, j’ai compté, 6.000 femmes tuées par leur conjoint, en 40 ans. Les hommes continuent à avoir un droit de vie ou de mort sur les femmes », conclut, la gorge serrée, Blandine Deverlanges.

Violences conjugales à Quimper : leur fils de 6 ans s’interpose

Des infractions routières et des violences conjugales en présence d’un enfant. Mardi 9 août 2022, un homme de 37 ans a été condamné par le tribunal correctionnel de Quimper.

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Mardi 9 août 2022, à Quimper, un homme de 37 ans a été jugé et reconnu coupable de violences sur son ex-compagne.  ©Matthieu GAIN

« Moi, je dis la vérité. » L’homme de 37 ans n’en a pas démordu face au tribunal correctionnel de Quimper.

Mardi 9 août 2022, il a été jugé en comparution immédiate pour des violences sur son ex-compagne.

Deux interventions de la police

Ces faits ont eu lieu dans la nuit du 3 au 4 août derniers dans le quartier du Moulin vert à Quimper.

Les policiers sont intervenus une première fois à 1 h du matin pour évincer le prévenu.

Rebelote à 3 h. Le fils du couple appelait au secours par une fenêtre de l’appartement. Il était enfermé dans la salle de bain avec sa mère et sa sœur.

Alcool

Quelques instants plus tôt, l’homme aurait violemment poussé son ex-compagne sur le canapé. « Votre fils s’est interposé », précise la présidente du tribunal.

Dans le box, l’intéressé conteste fermement.

Je n’ai rien fait. Et si je suis revenu à 3 h, c’était pour récupérer mon fils dont j’ai la garde.

Après son arrestation, il est placé en cellule de dégrisement au commissariat. Au passage, il a insulté un policier. « Vers 7h40, vous présentiez encore un taux d’alcool de 1,6 g par litre de sang », reprend la présidente.

Pipe à crack

Le prévenu indique avoir bu la veille au soir avec son ex-compagne. « Après avoir couché les enfants, on a pris quelques verres. En allant aux toilettes, j’ai découvert une pipe à crack. » C’est à partir de là que la soirée a dégénéré.

Le trentenaire peine à admettre ses problèmes d’alcool. La présidente s’en agace et rappelle que l’homme est également poursuivi pour des infractions du 14 juillet 2021.

Ce jour-là, il avait laissé sa voiture moteur tournant devant les grilles de la gendarmerie de Quimper. Son fils était à l’intérieur.

Des militaires lui ont demandé de partir. Le prévenu était en état d’ivresse. Il les a alors insultés.

C’est un modèle pour l’éducation de votre enfant ?

Le magistrat du parquet.

L’intéressé convient que non.

Sept mentions à son casier

Il a sept mentions à son casier. Travaille en CDI et circule chaque jour au volant d’un véhicule de chantier. « En 2018, il avait été déjà interpellé endormi au volant après avoir ingurgité une demi bouteille de Vodka », rappelle le procureur. Il considère que l’homme « n’assume rien ».

L’avocate de la défense s’étonne de certaines déclarations de la victime, et s’attache à en montrer les incohérences.

J’ai le sentiment que ce dossier ne s’appuie que sur les dires de cette femme.

Elle note son absence ce mardi au tribunal.

Sept mois de prison ferme

Son client a finalement écopé de sept mois de prison ferme et cinq autres mois, assortis d’un sursis probatoire pendant deux ans. L’homme a l’obligation de soins et l’interdiction de paraître au domicile de la victime et de fréquenter les débits de boissons.

Il devra enfin indemniser les deux gendarmes à hauteur de 150 euros pour l’outrage de juillet 2021.

Dépôt de plainte le premier obstacle judiciaire dans la prise en charge des femmes victimes de violences

Violences conjugales : une association féministe dénonce le mauvais accueil des femmes par les forces de l’ordre

Selon le collectif «#NousToutes», dirigé par la militante Caroline De Haas, 66% des personnes ayant porté plainte, ou essayé de le faire, font état d’une mauvaise prise en charge par les forces de l’ordre.

«Madame, on ne reste pas quand ça se passe mal», «Quand vous êtes en couple avec ces gens-là, il faut s’attendre à prendre des coups», «Pourquoi vous ne l’avez pas repoussé ? Pourquoi vous n’êtes pas partie ?» : ces phrases recueillies par le collectif #NousToutes, seraient celles qu’ont entendues des femmes alors qu’elles se présentaient en commissariat pour déposer une plainte pour des violences sexuelles ou sexistes.

En seulement 15 jours, près de 3500 personnes ont répondu à un appel à témoignages lancé par le collectif féministe début mars. Et le résultat est sans appel : 40% des personnes ayant porté plainte, ou essayé de le faire, témoignent d’une mauvaise prise en charge en commissariat ou gendarmerie et 26% déclarent à la fois un bon et un mauvais accueil. Soit au total, 66% des répondants, dont 97% sont des femmes, témoignent d’une mauvaise prise en charge de la part des forces de l’ordre.

Parmi les témoignages datant de ces deux dernières années et concernant des faits de violences conjugales, 59% ne sont pas satisfaites de l’accueil qui leur a été réservé par les forces de l’ordre. Pourtant, lors de la présentation le 5 mars dernier des résultats de l’audit 2020 sur l’accueil des victimes de violences conjugales en commissariats et brigades de police, le ministère de l’Intérieur affirmait que «90% des victimes ont jugé satisfaisant leur accueil» dans ces établissements, et que «95% disent n’avoir eu aucune difficulté pour faire enregistrer leur plainte».

«Décalage avec la réalité de terrain»

Des chiffres en «total décalage avec la réalité de terrain à laquelle les associations féministes sont confrontées ou avec les témoignages qui se multiplient sur les réseaux sociaux » écrit #NousToutes dans un communiqué. C’est d’ailleurs suite à la publication des résultats de cet audit, et du témoignage d’une internaute sur Twitter, que #NousToutes a lancé son appel à témoignages.

La méthode employée par les inspections générales de la police (IGPN) et de la gendarmerie nationale (IGGN) pour mener l’audit du ministère de l’Intérieur peut éclairer, en partie, les chiffres obtenus. L’enquête porte uniquement sur l’expérience en commissariat de 2072 victimes ayant pu déposer plainte, «et pas celles qui sont parties avant de le faire, parce qu’on ne peut accéder à elles» déclarait Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministère de l’Intérieur, dans une interview à Libération .

Or, les personnes à qui des policiers ou gendarmes ont refusé de prendre les plaintes ne sont pas des cas isolés. 55% des femmes ayant témoigné auprès de #NousToutes d’une mauvaise prise en charge par les forces de l’ordre dans les cas de violences conjugales évoquent un «refus de prendre la plainte ou un découragement à prendre la plainte».

«Des mensonges»

Caroline De Haas, fondatrice de #NousToutes, accuse les résultats de l’audit du ministère de l’Intérieur d’être «mensongers». «On sait qu’il y a des dysfonctionnements massifs dans l’accueil de femmes, et plutôt que de dire «il y a un problème on va le traiter» on fait une communication complètement mensongère pour dire qu’il n’y a pas de problème, a minima c’est de l’incompétence mais c’est surtout malveillant.»

Contacté par Le Figaro, le ministère de l’Intérieur a réagi au décalage entre les chiffres présentés début mars et ceux publiés par #NousToutes en déclarant qu’il faisait « tout pour améliorer l’accueil des femmes dans les commissariats et les brigades de gendarmeries. Ces dernières années l’accueil des femmes s’est sensiblement amélioré, il y a des choses qu’on entendait encore il y a cinq ans qu’on n’entend plus aujourd’hui», et de déclarer que «chaque jour environ 400 interventions des forces de l’ordre permettent de sauver les vies des femmes face aux violences conjugales. Les mesures du Grenelle des violences conjugales ont permis d’instaurer des grilles d’évaluation du danger ou la saisie des armes: c’est concret et efficace. Nous restons mobilisés pour que 100% des plaintes soient prises qualifiées et transmises ! ».

Sur les réseaux sociaux, le collectif #NousToutes a lancé le 24 mars le hashtag #PrendsMaPlainte. Depuis, plusieurs dizaines de personnes ont témoigné sur Twitter de leurs expériences en commissariat de police ou gendarmerie.