Chronique littéraire du mois avril: Roxane Gay BAD FEMINIST

« Je préfère être une mauvaise féministe que ne pas être féministe du tout. »

Roxane Gay

Bad Feminist explore la politique contemporaine, la culture populaire, la sexualité, la race et l’histoire personnelle de Roxane Gay afin de souligner les multiples discriminations subies par les femmes.

Bad Feminist rappelle que la défense de l’égalité des sexes ne dispense pas d’assumer ses contradictions : on peut s’épiler, chanter des chansons pop, être fan de téléréalité et militer pour les droits historiquement aliénables des femmes.

Bad Feminist marque le début d’un nouveau féminisme, décomplexé et libérateur.

Née dans le Nebraska en 1974 d’une famille haïtienne, Roxane Gay s’est imposée comme une des plus grandes voix du féminisme américain. Bad Feminist est un véritable best-seller aux États-Unis.

« L’écrivaine assume et revendique un « féminisme imparfait », humain et non culpabilisateur. »
Libération

 

Violences conjugales : quatre choses à savoir sur le pack « nouveau départ » lancé ce vendredi

Isabelle Rome, ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, lance ce vendredi dans le Val-d’Oise, la première expérimentation du pack « nouveau départ » pour aider les femmes victimes de violences conjugales. Le dispositif sera généralisé « d’ici à la fin 2025 ».

3. Où est-il lancé ?

Ce dispositif sera expérimenté pendant douze semaines dans le Val-d’Oise « Puis dans quatre autres territoires, dont un rural et un territoire des Outre-mer », précise Isabelle Rome. « Nouveau départ » sera ensuite « généralisé progressivement jusqu’à la fin 2025. » Par ailleurs, le rapport de la mission confiée à deux parlementaires pour réfléchir à une « justice spécialisée » dans les violences faites aux femmes sera rendu « début mars », ajoute la ministre.

4. Quelles sont les réactions des associations ?

L’annonce ne fait pas encore sensation. Sur France Info , Michelle Dayan, présidente de l’association Lawyers For Women, qui lutte contre les violences faites aux femmes, a émis, ce vendredi, quelques doutes. « Je crains qu’on ne se trompe d’arme pour lutter contre les violences faites aux femmes », déplore l’avocate, pour qui les victimes « ont besoin de justice, pas d’un pack ». Pour elle, le dispositif sous-entend aussi que « c’est à la victime de quitter le domicile mais c’est au conjoint violent de partir »17

Un dispositif pour sauver des vies. La ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Isabelle Rome, a détaillé, ce vendredi 3 mars 2023, les contours du pack « nouveau départ », destiné aux femmes victimes de violences conjugales sur France 2. Ce même jour, une première expérimentation est lancée dans le Val-d’Oise, six mois après l’annonce de sa création.

1. C’est quoi ce pack ?

Ce pack est destiné « à aider les femmes qui se sentent en situation de danger auprès de leur conjoint violent, à s’extraire des griffes de celui-ci », explique la ministre, invitée sur la chaîne télévisée. Pour l’ancienne magistrate, il s’agit de « permettre à ces femmes de partir avant qu’il ne soit trop tard » et ainsi, faciliter « ce parcours qu’elles peuvent imaginer très compliqué. »

2. Comment ça marche ?

Une femme victime de violences pourra se rendre auprès « d’une association, un médecin, à la police ou même auprès d’un maire dans un village » pour alerter sur sa situation. « Cette personne va pouvoir ensuite faire un signalement et contacter un seul référent » par département.

Ce signalement déclenchera auprès des « autres partenaires les aides financières » nécessaires pour favoriser un « retour à l’emploi », la « garde d’enfants »« l’accompagnement psychologique » ou encore le déclenchement d’un « hébergement d’urgence », liste la ministre. Fait important, le pack n’est pas conditionné à une plainte.

Lire aussi : Violences conjugales : vers une aide d’urgence pour les victimes

Pour rappel, « seules 34 % des victimes de violences conjugales portent plainte », appuie la responsable. Selon le gouvernement, les services de sécurité ont enregistré 208 000 victimes de violences commises par leur partenaire ou ex-partenaire. Soit une augmentation de 21 % par rapport à l’année passée.

3. Où est-il lancé ?

Ce dispositif sera expérimenté pendant douze semaines dans le Val-d’Oise « Puis dans quatre autres territoires, dont un rural et un territoire des Outre-mer », précise Isabelle Rome. « Nouveau départ » sera ensuite « généralisé progressivement jusqu’à la fin 2025. » Par ailleurs, le rapport de la mission confiée à deux parlementaires pour réfléchir à une « justice spécialisée » dans les violences faites aux femmes sera rendu « début mars », ajoute la ministre.

4. Quelles sont les réactions des associations ?

L’annonce ne fait pas encore sensation. Sur France Info , Michelle Dayan, présidente de l’association Lawyers For Women, qui lutte contre les violences faites aux femmes, a émis, ce vendredi, quelques doutes. « Je crains qu’on ne se trompe d’arme pour lutter contre les violences faites aux femmes », déplore l’avocate, pour qui les victimes « ont besoin de justice, pas d’un pack ». Pour elle, le dispositif sous-entend aussi que « c’est à la victime de quitter le domicile mais c’est au conjoint violent de partir ».

 

Ampleur de la violence conjugale au Québec.

Ampleur de la violence conjugale au Québec

Puisque la violence conjugale survient dans le cadre d’une relation intime et qu’elle se manifeste de diverses manières, et ce, de façon cyclique, il est difficile d’en déterminer l’ampleur avec exactitude. Les limites associées aux sources de données et aux instruments de mesure (voir l’encadré « Sources et limites ») se traduisent par des portraits de la violence conjugale très variables. Par exemple, la notion de pouvoir et de contrôle, au centre de la définition de la violence conjugale privilégiée par le gouvernement du Québec, n’est pas prise en considération ni dans les données policières ni dans les enquêtes populationnelles [6]. En fait, plusieurs composantes qui sont considérées par les chercheurs dans le domaine comme des éléments caractérisant la violence conjugale ne sont pratiquement jamais mesurées pour en déterminer l’ampleur; c’est notamment le cas du harcèlement [5]. Aux États-Unis, les plus récents travaux des Centers for Disease Control and Prevention sur la surveillance de la problématique ont introduit la notion de harcèlement dans la définition de la violence entre partenaires intimes, et proposent des indicateurs pour mesurer cet aspect [64].

Une autre difficulté pour déterminer l’ampleur du phénomène est liée à la provenance des données, par exemple s’il s’agit de données administratives ou si elles proviennent plutôt d’une enquête populationnelle4. Ces différentes sources, quoique souvent complémentaires, mesurent parfois des réalités fort distinctes : enquêtes auprès de la population générale ou de groupes particuliers (ex. : parents d’enfants), infractions enregistrées par les services policiers, données colligées auprès de populations cliniques (ex. : femmes en maisons d’hébergement ou conjoints judiciarisés) ou d’organismes qui offrent des services aux femmes et aux enfants victimes (ex. : maisons d’hébergement, réseau de la santé et des services sociaux, système de justice). De ce fait, le portrait de la violence conjugale au Québec et au Canada, que l’on retrouve dans les statistiques diffusées par différents organismes, affiche parfois des différences quant aux caractéristiques de la violence conjugale (ex. : répartition des victimes de violence conjugale selon le sexe, nature des comportements). Les statistiques permettant de déterminer l’ampleur et les caractéristiques de la violence conjugale présentées dans ce chapitre doivent donc être analysées en tenant compte de ces considérations.

Sources et limites

Les différentes façons de définir et de mesurer la violence conjugale ont donné lieu à un débat autour de la symétrie de la violence conjugale entre les hommes et les femmes5 [5,67]. En se basant sur des données issues d’enquêtes réalisées auprès de jeunes adultes et de la population générale, les tenants de la théorie de la symétrie soutiennent que les femmes seraient aussi violentes que les hommes dans un contexte conjugal, remettant en question la perspective féministe [65]. Les opposants à cette théorie relèvent quant à eux les limites des instruments de mesure avec lesquelles les données d’enquêtes sont obtenues, et leur discordance avec le portrait du phénomène tiré des données policières ou des données provenant des services sociaux et médicaux [67].

Dans certaines études et plusieurs enquêtes populationnelles, dont l’Enquête sociale générale (ESG) sur la victimisation, la violence conjugale est définie et mesurée sur la base d’un ensemble d’actes violents entre partenaires dont la gravité varie. La plupart des instruments utilisés dans ces études considèrent uniquement les dimensions physique et sexuelle de la violence pour établir la prévalence, et s’attardent peu aux dynamiques de pouvoir et de contrôle. Les principales limites des instruments font en sorte qu’il est difficile de mesurer d’autres formes de violence conjugale, la directionnalité de la violence, les motivations sous-jacentes (contrôle coercitif, autodéfense, réciprocité, etc.) et le contexte dans lequel (ex. : niveau de contrôle) s’inscrit cette violence.

En ce qui a trait aux données issues des statistiques policières, elles ne représentent qu’une portion de la violence commise en contexte conjugal. Les enquêtes populationnelles révèlent qu’une faible part des incidents de violence conjugale est signalisée aux autorités policières. En 2009, seuls 20 % des Québécoises et des Québécois ayant été victimes de violence physique ou sexuelle de la part d’un conjoint ou d’un ex-conjoint ont déclaré avoir rapporté l’incident à la police [68]. Par ailleurs, certaines manifestations de violence conjugale ne correspondent pas à des infractions criminelles; c’est notamment le cas de la violence verbale (à l’exception des menaces de mort).

Au Québec, les statistiques colligées de façon cyclique qui permettent de dresser un portrait de l’ampleur, de l’évolution, des caractéristiques et des conséquences de la violence conjugale proviennent de deux sources principales : les données d’enquêtes populationnelles (victimisation autorapportée) et les infractions criminelles commises dans un contexte conjugal rapportées à la police (voir l’encadré « Sources et limites »).

La violence conjugale mesurée à l’échelle de la population dans l’ESG sur la victimisation

Au Québec, aucune enquête populationnelle réalisée régulièrement ne mesure la violence conjugale vécue par les femmes et les hommes adultes dans leurs relations conjugales ou intimes. Les seules données récoltées à un intervalle régulier sont celles tirées de l’ESG sur la victimisation que mène Statistique Canada. Les tailles d’échantillon pour le Québec limitent cependant l’analyse approfondie des données à l’échelle de la province [69]. Aussi, elles ne permettent pas de faire des estimations pour chacune des régions, ce qui limite l’étude des variations régionales de la violence conjugale. En 2014, on y apprend que 3,5 % des Québécois ont vécu de la violence conjugale6 (physique ou sexuelle) de la part d’un conjoint ou d’un ex-conjoint dans les cinq ans précédant l’enquête [70]. Tant au Québec qu’au Canada, les données de l’ESG 2014 présentent une prévalence de la violence conjugale similaire entre les hommes et les femmes [71]. Cependant, quand les items sont analysés de façon isolée, on distingue des différences. Par exemple, les femmes sont plus susceptibles de vivre les formes plus sévères de violence conjugale documentées dans l’enquête, soit avoir été agressée sexuellement, battue, étranglée, menacée avec une arme à feu ou un couteau (34 % des femmes contre 16 % des hommes à l’échelle canadienne7).

La criminalité commise en contexte conjugal

Au Québec, en 2014, 18 746 personnes ont été victimes de crimes contre la personne commis dans un contexte conjugal8 [9]. Ces crimes ont fait 14 716 victimes féminines (79 %) et 4 030 victimes masculines (21 %). Lorsqu’on analyse ces statistiques par type d’infraction, il se dégage que les femmes composent la totalité ou presque des victimes d’homicides (100 %), d’enlèvements (100 %), de séquestration (97,8 %) et d’agressions sexuelles (97,2 %). Les victimes âgées de 18 à 29 ans constituent le groupe d’âge chez qui le taux d’infractions commises dans un contexte conjugal est le plus élevé, et ce, particulièrement chez les femmes. Les auteurs présumés de violence conjugale étaient des hommes 8 fois sur 10 (80,5 %).

En ce qui a trait à la répartition régionale de la criminalité commise en contexte conjugal, on observe des variations considérables à travers les régions du Québec (figure 1). La Côte-Nord, l’Abitibi-Témiscamingue et l’Outaouais affichent les taux de violence conjugale les plus élevés, tandis que les taux les plus bas se trouvent en Chaudière-Appalaches, en Estrie, dans le Bas-Saint-Laurent et le Nord-du-Québec9 [9]. Outre le fait qu’il puisse y avoir des différences réelles dans la survenue de la violence conjugale, différentes raisons peuvent expliquer ces variations territoriales : les caractéristiques démographiques de la population (ex. : structure des âges), le taux de signalement des infractions à la police, les politiques, procédures et pratiques d’application des lois des services de police locaux, les facteurs socioéconomiques et les changements technologiques [72].

Figure 1 – Taux de criminalité commise en contexte de violence conjugale, par région et pour l’ensemble du Québec, 2014

 

Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme DUC 2.

Évolution de la violence conjugale au Québec et au Canada

Le taux de prévalence de la violence conjugale mesuré dans l’ESG a diminué de façon importante depuis 1999 (tableau 2). Au Québec, il est passé de 7,4 % à 3,5 %. Cette diminution s’observe également dans les homicides conjugaux (tableau 3). Les facteurs pouvant expliquer la tendance à la baisse des homicides conjugaux au Canada ont été explorés par Dawson et ses collaborateurs (2009). Les deux facteurs qui ressortent de leur analyse sont la diminution de l’écart dans les niveaux d’emploi entre les hommes et les femmes, et l’augmentation du niveau de scolarité des hommes [73]. L’hypothèse de l’effet bénéfique et préventif de la réduction des inégalités entre les sexes sur les homicides conjugaux se démontre donc empiriquement. Par contre, le taux d’infractions commises en contexte conjugal est en légère hausse (tableau 3). Cette augmentation des infractions signalées à la police pourrait être due notamment aux campagnes sociétales de sensibilisation visant à diminuer la tolérance sociale à l’égard de la violence conjugale et à faire ressortir son caractère criminel. Elle peut également s’expliquer par les efforts déployés pour améliorer la réponse policière dans les situations de violence conjugale (ex. : protocoles, formation, escouades dédiées).

En somme

  • Malgré une prévalence de la violence conjugale autorapportée similaire entre les hommes et les femmes dans les enquêtes populationnelles sur la victimisation, ces statistiques démontrent que les femmes subissent davantage les formes les plus sévères de violence conjugale. Elles sont aussi les principales victimes d’infractions commises en contexte conjugal.
  • Des variations selon le sexe, les groupes d’âge et les régions dans les taux de criminalité commise en contexte conjugal démontrent que la violence conjugale n’est pas répartie de façon uniforme au Québec, et ce, même si l’ensemble des régions et des groupes d’âge sont touchés.
  • Depuis quelques années, on observe une évolution à la baisse de la violence conjugale autorapportée et des homicides conjugaux, mais une hausse du taux d’infractions contre la personne en contexte conjugal.

  1. Enquête populationnelle : collecte d’information qui consiste à documenter un phénomène auprès d’une population définie. L’analyse des données recueillies permet de faire des estimations pour l’ensemble de la population (inférence) lorsque les données sont recueillies à partir d’un échantillon représentatif de la population.
  2. Le débat de la symétrie de la violence dépasse largement le cadre de ce chapitre. Un lecteur qui voudrait approfondir davantage cette question peut, notamment, se référer aux articles suivants : [65–67].
  3. Bien que l’ESG documente la violence psychologique et l’exploitation financière, seules les dimensions physique ou sexuelle de la violence sont prises en compte dans le calcul de la prévalence rapportée ici et telle que publiée par Statistique Canada.
  4. Cette donnée est non disponible pour le Québec compte tenu du risque de divulgation en raison de petits nombres [71].
  5. Les infractions commises en contexte conjugal sont celles qui ont été signalées à la police et jugées fondées par les autorités policières.
  6. Les données pour la région Nord-du-Québec sont incomplètes en raison de l’absence de données provenant de certains corps de police autochtones [9].

9 conséquences de la violence conjugale.

La violence conjugale est une épreuve importante dans une vie. Elle a de nombreuses répercussions sur la santé physique, sociale et psychologique des victimes, ainsi que sur leurs enfants, leurs proches et la société. Il importe de connaître ces conséquences pour mieux comprendre les réactions des victimes et les soutenir adéquatement. Les réactions des victimes de violence conjugale sont normales, c’est la violence conjugale qui ne l’est pas.

 

Souffrance émotionnelle

La violence a de nombreuses conséquences sur le bien-être psychologique des victimes: détresse, perte de confiance et d’estime de soi, anxiété, crises d’angoisse ou de panique, tristesse, honte, culpabilité, tension intérieure, stress, colère, désespoir, etc.

Confusion

La violence conjugale se produit dans un cycle, qui fait en sorte que la situation n’est pas toujours la même. La victime passe de moments de tension où elle ne sait pas trop ce qui se passe, à des moments où la violence éclate, et à des moments d’accalmie où le conjoint s’excuse… tout en la manipulant pour lui insuffler (ou lui imposer) une vision de la situation où elle est partiellement (ou entièrement) responsable. Il est donc normal de voir la victime passer de moments où elle voit plus clair dans la situation, à des moments où elle doute d’elle-même, et où il lui est très difficile de voir la violence.

Stress post-traumatique

Les victimes de violence conjugale et leurs enfants présentent souvent les symptômes de l’état de stress post-traumatique, au même titre que les vétérans de guerre. On peut constater des souvenirs envahissants, des cauchemars et des flashbacks très souffrants pour la victime. Elle peut tenter de s’en protéger par une coupure émotionnelle, une consommation d’alcool ou de drogue, l’incapacité à parler de la situation, l’oubli, etc. Cet état d’alerte constant a également d’autres effets : des sursauts, des difficultés de concentration, de la déprime, de l’irritabilité, etc.

Détérioration de l’état de santé physique

L’état de stress subi sur une période prolongée a des répercussion sur le bien-être physique des victimes: difficultés liées au sommeil, à l’alimentation, perte d’énergie, faible système immunitaire, etc. Les victimes peuvent également souffrir de différents problèmes de santé associés au stress, tels que les syndromes de douleur chroniques, les problèmes cutanés ou digestifs, des maux de têtes fréquents, etc.

Blessures physiques

Lorsque la violence physique est présente, elle peut entraîner des blessures telles que des ecchymoses, des fractures, des dents cassées, une perforation des tympans, des commotions cérébrales, etc. Les blessures infligées aux victimes peuvent être très sérieuses, comme c’est le cas des lésions cérébrales traumatiques causées par des commotions cérébrales répétées, et peuvent bouleverser la vie des victimes à long terme et même entraîner la mort.

Altération des liens avec les proches

La violence conjugale affecte négativement le réseau social de la victime. Elle peut être la source de conflits interpersonnels et la victime peut perdre la confiance et l’estime de ses proches ou même perdre ses liens avec eux. L’isolement qui résulte de la violence conjugale est souvent très important. La situation a également des répercussions sur les proches eux-mêmes: épuisement, stress, impuissance, etc.

Altération de la relation avec les enfants

Dans une famille sans violence, les parents se partagent le pouvoir et exercent ensemble l’autorité parentale. Dans une situation de violence conjugale, l’agresseur prend tout le pouvoir dans la famille, tandis que la victime n’en a presque plus. Ce déséquilibre affecte beaucoup les enfants et les adolescents, qui y réagissent souvent en refusant l’autorité de la victime. Le déséquilibre familial peut aussi faire en sorte que certains enfants se sentent le devoir de protéger la victime, ce qui peut devenir très dangereux pour eux.

Pertes financières, pauvreté et exclusion sociale

La violence conjugale coûte très cher aux victimes: frais d’avocat (souvent dans des procédures légales interminables et répétées à différentes instances), frais de déménagement et de réorganisation, traitements médicaux, psychothérapie (souvent à long terme, pour la victime et pour ses enfants), congés de maladie, incapacité de travailler de façon prolongée ou permanente, etc. La pauvreté guette souvent les victimes de violence conjugale et ce, peu importe leur statut social d’origine ou leur scolarité. Certaines victimes de violence conjugale peuvent se retrouver complètement exclues du marché du travail et à la rue de façon durable.

Coûts sociaux

La violence conjugale met une pression importante sur le système de solidarité sociale et entraîne des coûts très importants pour notre collectivité: coût des services de sécurité publique, coût des procédures judiciaires criminelles, civiles ainsi qu’à la protection de la jeunesse, coûts pour le système de santé et pour les services sociaux, prestations d’assurance-emploi et de la sécurité du revenu, etc. Les employeurs font également face aux effets de la violence conjugale sur les victimes: absentéisme, baisse de rendement, perte de talents, hausse des coûts associés aux assurances collectives, etc.

Se remettre des conséquences de la violence conjugale prend du temps.
Lorsque la violence se poursuit après la rupture, il est encore plus difficile
d’en surmonter les répercussions.

Les victimes de violence conjugale ont besoin de soutien continu et d’aide concrète
pour les soutenir dans la reprise du pouvoir sur leur vie, tant et aussi longtemps
qu’elles n’auront pas retrouvé la sécurité et la paix.

Etre là pour une victime de violence, c’est important. Rester là tant que les répercussions de la violence sont présentes dans sa vie l’est encore plus.