Chronique littéraire: AVEC LE TEMPS Se reconstruire après la violence conjugale

Les histoires de résilience présentées dans cet ouvrage ont été réalisées suite à une violence conjugale, dans le cadre d’un travail spécifique de promotion de la résilience.

Ce dernier vise notamment le travail des pensées et des émotions ainsi que la réalisation d’histoires de résilience, suivant certaines consignes d’écriture.

Il s’agit de devenir auteure de son vécu de violence conjugale en passant du récit de soi au récit de fiction puis en allant vers des histoires de résilience.

 

Chronique littéraire: « La femme que nous sommes », premier roman édifiant d’Emma Deruschi sur les violences conjugales

Publié le 5 mai aux éditions Flammarion, le premier roman d’Emma Deruschi raconte méthodiquement l’histoire d’Elisa, une jeune femme maltraitée par son mari, qui tente de sortir de la prison dans laquelle la violence de son mari, conjuguée à son propre silence, l’a enfermée. Emma Deruschi décortique avec réalisme les mécanismes de la violence conjugale, dans un roman traversé de bout en bout par une tension extrême.

L’histoire : Elisa est une jeune kiné mariée et mère d’une petite fille de trois ans, Lucie. Sur le papier elle a tout pour être heureuse, et c’est d’ailleurs l’image qu’elle s’efforce de renvoyer à son entourage, à sa famille, à sa bande de copines. Derrière la façade, c’est une toute autre histoire. Elisa se débat avec son mari Loïc, de plus en plus violent. Elle encaisse les humiliations et les coups, tout en déployant son énergie à dissimuler à son entourage, sa mère, sa sœur, ses amies, ce qu’elle endure depuis des années. Les mots de plus en plus durs de son mari, ses coups de plus en plus violents et la crainte pour sa fille poussent Elisa à prendre une décision. Pendant des semaines, elle a organisé dans le plus grand secret son départ. La veille du jour J, elle règle les derniers détails, rédige une lettre à son ami et associé de travail Marc et surtout, fait bien attention de ne pas éveiller les soupçons de son mari. Tout est prêt, quelques heures seulement maintenant la séparent d’une nouvelle vie avec sa fille, à l’abri de la brutalité de son mari…

Ce premier roman dissèque les mécanismes d’une violence perpétrée dans l’intimité du foyer, à l’abri des regards extérieurs. Le récit est concentré sur cette dernière journée, pendant laquelle la jeune femme se refait le film de sa vie. La romancière déroule les différentes étapes du processus qui petit à petit a grignoté Elisa, avec la montée en puissance de la brutalité, la surveillance de plus en plus oppressante du mari, les humiliations, jusqu’à la réduire au silence, à l’immobilité, le moindre de ses mouvements, quel qu’il soit, provoquant l’ire de son mari.

Couverture du roman "La femme que nous sommes", d'Emma Deruschi, mai 2021 (FLAMMARION)

 

Chronique littéraire Avril

« Notre silence nous a laissées seules » de Judith Chemla : un traité de courage.

 

« J’ai obéi à la violence.
Malgré moi.
Nous en sommes tous là.
Avant d’oser regarder le monde tel qu’il est.
Avant d’oser parler. »

En juillet 2022, Judith Chemla publie sur Instagram une photo de son visage tuméfié, assortie d’un texte dénonçant les violences et le harcèlement infligés par son ex-compagnon et père de sa fille, Yohan Manca. L’acteur et réalisateur a été condamné pour ces faits à huit mois de prison avec sursis.

Dans un livre intitulé Notre silence nous a laissées seules (Robert Laffont, 21 euros), paru jeudi 25 janvier, l’actrice et autrice démonte les ressorts de cette emprise. Elle raconte avoir déjà subi, dix ans auparavant, la violence de James Thierrée, acteur et metteur en scène de renom, et père de son premier enfant

Au fil de son récit, Judith Chemla fait le choix de ne pas nommer directement les deux hommes – baptisés « le prince » et « le loup » –, écrivant davantage pour dénoncer « une société qui encore aujourd’hui ne veut pas considérer les mécanismes implacables d’une domination brutale exercée sur les femmes et sur les enfants et, pire, y participe en refusant de nous en protéger ».

 

 

 

Chronique littéraire du mois

LES VIOLENCES CONJUGALES : EST-CE QU’ON S’EN SORT?: Les clés de mon chemin de résilience

«Un jour, après une conférence sur les violences conjugales, une femme d’une soixantaine d’années est venue me voir. En m’attrapant le bras, elle a réussi à me souffler avant de fondre en larmes : “Est-ce qu’on s’en sort?” J’ai toujours autant d’émotion en racontant cette scène, non seulement parce que j’étais véritablement émue par cette femme en souffrance, mais surtout parce que, pour vous dire la vérité, je ne savais pas quoi lui répondre… À présent, je sais.»


Après son livre «Une poule sur un mur…» sorti en 2017 aux éditions Michalon, sur les violences conjugales qu’elle a subies, suivez le parcours de reconstruction de Julie Dénès.

La colère, le doute, la honte, la force, le pardon et la paix intérieure, autant d’émotions et de ressentis qu’elle a dû accepter pour redessiner son puzzle intérieur. Chaque chapitre est accompagné d’affirmations positives, de suggestions et d’exercices.

 

 

Chronique littéraire:  » Le contrôle coercitif : au coeur de la violence conjugale »

Ce premier livre français sur le contrôle coercitif présente le concept qui pourrait révolutionner la vision de la violence conjugale et sa traduction juridique en France. Le contrôle coercitif, concept central d’une approche globale de la violence conjugale et intrafamiliale comme atteinte aux droits humains, désigne un répertoire de comportements oppressifs basés sur le privilège donné par le sexe. Il révèle la violence conjugale comme forme de la violence sociale, loin de sa représentation courante comme forme houleuse de conflit conjugal/parental. Comment les agresseurs familiaux attaquent-ils, avant et après la séparation, les droits, la liberté, la santé des victimes ? Pourquoi les effets du contrôle coercitif sont-ils durablement dévastateurs ? Comment appréhender ce précurseur majeur de la quasi-totalité des féminicides qui est aussi le contexte prévalent des violences envers les enfants ?

 

Ce livre a un triple objectif :
1. fournir les connaissances académiquement rigoureuses et socialement pertinentes pour décrypter ces comportements avant que les agresseurs n’utilisent la coercition et la violence pour contrôler les personnes victimes ;
2. permettre la création d’une culture commune favorable au dialogue interdisciplinaire, interprofessionnel et sociétal pour mieux assurer la sécurité des personnes victimes et réduire l’impunité des agresseurs ;
3. expliquer aux professionnels les éléments-clés de cette approche fondée par des données probantes issues de la recherche scientifique face aux difficultés de la justice pénale, civile, et de la protection de l’enfance.

« Ce livre répond au besoin des magistrat.e.s d’adosser leur pratique à des concepts. » (Gwenola Joly-Coz, Première Présidente de la Cour d’Appel de Poitiers)
« Andreea Gruev-Vintila montre que le contrôle coercitif défie notre réflexion sur la violence intrafamiliale et conjugale aussi radicalement que la physique de la relativité a défié la physique newtonienne. » (Evan Stark, Professeur émérite, Rutgers University)

Chronique littéraire:  » Prendre son envol »

Il y a maintenant deux années, presque jour pour jour. Je disais stop à l’escalade de la violence dans mon couple.

Un enchainement d’événements m’a conduites à renoncer à cette vie et à ce que j’ai connu durant 9 années aux côtés du père de mes enfants.

Aux portes du tribunal, après le délibéré, la sanction est tombée. Un regard à mon papa, un mélange d’émotion, et une phrase que je garderais toujours en mémoire  » Je veux faire quelque chose pour aider ses femmes, je veux contribuer, raconter, comprendre! ». 

Je n’ai jamais lâchée cette idée. Après beaucoup de réflexion, petit à petit l’idée de créer cette association met venue mais pas seulement !

J’ai trouvé! Je vais raconter cette histoire, mon histoire, notre histoire. Dire tout haut, ce que les gens ne voient pas. Je veux briser les tabous d’une vie qui semble si paisible, et démontrer les ravages de cette violence « invisible ». La violence morale et psychologique. 

Par chance, une amie proche étais en contact avec une écrivaine : Justine Cazeirgues écrivaine, spécialiste des récits de vie et des biographies pour particuliers. Justine Caizergues, Romancière pro, Ecrivain public Montpellier

Une première approche téléphonique, une entente quasiment instantanée. Touchée par mon histoire et mon combat nous avons décidé de travailler main dans la main pour créer  » ce 5 IIème bébé » comme je le nomme désormais.

Des entretiens téléphoniques, d’une heure en moyenne en fréquence d’une à deux fois par mois; je ressasse ma vie, notre  vie, de notre rencontre, en passant par mes grossesses, les petites anecdotes de ce quotidien, sans doute similaire à beaucoup.

En parlant, en me livrant à Justine, je met le doigt sur toutes ces petites choses qui me paraissaient insignifiantes, happés par l’amour que je lui porté et cette  » emprise » qui s’était immiscée dans notre relation. J’ouvre les yeux sur toutes ces choses que j’ai acceptées, tolérées.

Cette échange et ce travail à duré près d’un an et demi. De rédaction, d’écoute, de partage. De cela est né il y a 2 mois maintenant mon témoignage portant, le nom de mon association  » Prendre son envol ». 

Je ne remercierais jamais assez Justine de son aide, de son implication, de son professionnalisme quant au respect de mes récits et mes ressentis retranscrits parfaitement.

L’aboutissement d’un grand projet. 

Mais ce n’était que la première étape. Je devais me lancer, désormais seule dans l’étape la plus périlleuse afin de mener à terme ce projet. Cette histoire est écrite! Désormais, je désir qu’elle soit lue !

La recherche d’un éditeur et d’un distributeur. L’esprit remplit de doute et d’incertitude j’entame les démarches envoi du manuscrit à plusieurs maisons d’éditions accompagné d’une lettre présentant le livre et mon engagement.

L’attente. L’attente peux parfois être très longue pour obtenir une réponse, quelle qu’elle soit d’ailleurs, positive ou négative. Les éditeurs évoquent des délais de 1 à 3 mois. Dans tout les cas la balle est dans leur camps.

Puis, un beau jour j’ouvre ma boite aux lettres… une maison d’édition m’avait répondu. Je dégrafe la lettre; nous souhaitons travailler avec vous afin de publier votre récit de vie accompagné d’un contrat. L’émotion qui m’a envahi en cette instant était unique. J’en ai pleuré.

Enfin, on a reconnu notre travail, on a été touché par mon histoire. On crois et on veux investir dans « mon » combat! Quel profond soulagement et sentiment de fierté !

Une semaine plus tard, une autre maison d’édition revenait vers moi, elle aussi pour signer la parution de mon livre.

Aujourd’hui, je suis encore en attente, du retour d’autres maisons d’éditions et en cours d’études des contrats qui me sont proposés afin de garantir mes droits et le meilleur avenir à ce livre que je porte en moi.

Mais une chose est certaine ; il sera diffusé et lu ! J’ai gagné mon pari. Ce pari fou, d’écrire mon histoire, de mettre en lumière ce phénomène « d’emprise » encore mal compris. 

Je vous tiendrais informé de la suite de cette magnifique aventure, que j’ai l’opportunité de vivre !

Chronique littéraire décembre : Il me tue cet amour – Comment je me suis reconstruite, après huit ans de violences conjugales

Il me tue cet amour – Comment je me suis reconstruite, après huit ans de violences conjugales

Synopsis:

 Un témoignage choc

« L’autrice livre son témoignage de femme battue par son conjoint et sa lente reconstruction. De 16 à 24 ans, elle a partagé la vie de Thomas, son « premier amour », qui l’a maltraitée physiquement et psychologiquement. Lorsqu’elle enfin osé fuir, au bout de 8 longues années, c’est pour Marie l’occasion d’un nouveau départ : elle déménage, trouve un travail et découvre la liberté de vivre et penser par elle-même.

Les 16 années qui suivent sont celles de la reconstruction, entre thérapies, naissances de ses enfants, confrontation à son ex conjoint et aux séquelles de la violence subie, et reconnaissance du traumatisme subi.

Aujourd’hui, Marie partage son histoire mais aussi tout ce qu’elle a compris des rouages de la violence et de son acceptation, de l’emprise et du déni.

S’adressant à un large public, ce livre souhaite donner des outils pour aider les victimes à reprendre le contrôle de leur vie, mais aussi aiguiller les accompagnants pour une prise en charge efficace et non culpabilisante.  »

Lien :

Amazon.fr – Il me tue cet amour – Comment je me suis reconstruite, après huit ans de violences conjugales – Gervais, Marie – Livres

Chronique littéraire du mois de novembre : Tweeter ou mourir

RÉSUMÉ

Dans la nuit du 16 au 17 avril 2018, après plusieurs années de violences conjugales, Laura trouve enfin le courage de porter plainte : son conjoint a tenté de l’étrangler sous les yeux d’Alice, leur fille de deux ans.

Après un an de détention provisoire pour tentative d’homicide, stupéfaction : son ex-conjoint est remis en liberté dans l’attente du procès et placé sous contrôle judiciaire qu’il enfreindra à plusieurs reprises.

Sourde au danger que courent les deux victimes dont elle ignore les appels à l’aide, la justice ne lui laisse pas le choix : Laura se tourne vers les réseaux sociaux.

Le 14 mai 2019, elle lance un SOS sur Twitter :  » Je ne sais pas si je vais mourir demain, je veux juste être entendue. Protégez-moi, protégez ma fille jusqu’au procès.  »

Que faire lorsque la justice abandonne les victimes à elles-mêmes ? Avec une précision clinique, Laura Rapp restitue sa lente descente aux enfers, broyée par un système favorable aux criminels. Un récit choc, qui interroge sur l’urgente réflexion à mener sur notre institution judiciaire.

  • Livre désormais disponible en libre service à l’association.

Chronique littéraire du mois de Septembre !

Kilomètre zéro- MAUD ANKAOUA

Synopsis :

Maëlle, directrice financière d’une start-up en pleine expansion, n’a tout simplement pas le temps pour les rêves. Mais quand sa meilleure amie, Romane, lui demande un immense service – question de vie ou de mort -, elle accepte malgré elle de rejoindre le Népal. Elle ignore que l’ascension des Annapurnas qu’elle s’apprête à faire sera aussi le début d’un véritable parcours initiatique.Au cours d’expériences et de rencontres bouleversantes, Maëlle va apprendre les secrets du bonheur profond et transformer sa vie. Mais réussira-t-elle à sauver son amie ?

 

Kilomètre zéro - 1

Juste exquis !

 

Chronique littéraire du mois de juillet : Penser la violence des femmes.

 

  • Une réflexion intéressante et pertinente sur la violence des femmes ;

Tueuses, ogresses, sorcières, pédophiles, hystériques, criminelles, délinquantes, furies, terroristes, kamikazes, cheffes de gang, soldates, policières, révolutionnaires, harpies, émeutières, pétroleuses, viragos, guerrières, Amazones, boxeuses, génocidaires, maricides…

 

Qu’y a-t-il de commun entre toutes ces figures ? Pour le comprendre, il importe d’exhumer, de dénaturaliser, d’historiciser et de politiser la violence des femmes.

Telle est l’ambition de cet ouvrage qui propose une approche pluridisciplinaire sur un sujet trop longtemps ignoré des sciences sociales.

Cette somme inédite, réunissant des études historiques, anthropologiques, sociologiques, linguistiques et littéraires, révèle combien la violence des femmes est au cœur d’enjeux d’ordre à la fois politique et épistémologique.

Penser la violence des femmes, c’est en faire un véritable levier pour considérer autrement la différence des sexes, la violence et, par-delà, l’ordre social.