Chronique littéraire de Août 2022

 

Dans ce livre une avocate spécialisée dans les droits des femmes battues tire la sonnette d’alarme sur la lutte des plaignantes face à la justice française.

Pousser la porte d’un commissariat permettra à une femme  de faire cesser les violences conjugales. Enclencher une  procédure judiciaire lui garantira protection et équité.
Ça, c’est ce que l’on croit.
Car, en réalité, trop souvent, la femme qui trouve le  courage de se tourner vers la justice signe pour un nouveau  calvaire.
Céline Marcovici, avocate, connaît bien ces femmes qui  osent dire stop mais se heurtent au labyrinthe de la  justice, à ses rouages, à sa méconnaissance des violences  conjugales, à son manque de moyens.

Son livre est  entrecoupé de témoignages bouleversants.
Beaucoup ont entendu cet étonnement dans le cadre d’un  tribunal : « Mais Madame, il fallait partir ».

Tous les Grenelle du monde n’y changeront rien : le sort  des femmes victimes de violences conjugales ne sera pas  allégé tant que la justice ne sera pas réellement formée  pour entendre leur souffrance, démultipliée au moment du  confinement.

«  Céline Marcovic livre un récit choc sur les difficultés rencontrées par les femmes battues pour faire valoir leurs droits devant la justice et la police. » Livres Hebdo

«  La présidente de l’association Avocats, Femmes et Violences y dissèque les failles du système judiciaire en matière de prise en charge des victimes de violences conjugales, entre imbroglios administratifs et manque de compréhension à leur égard. »  Madame Figaro

Ce livre est poignant et reflète malheureusement parfaitement, les manques du système judiciaire dans le prise en charge des femmes victimes de violences conjugales.

 

Déposer plainte pour des violences conjugales sur Alès

De nos jours malheureusement déposer une plainte reste une démarche délicate et douloureuse à initier.

Dans ce contexte des intervenantes sociales ont été mises à disposition dans certains lieux pour faciliter l’écoute et le recueil de la plainte.

Ces personnes sont formées et sensibilisées à la cause des violences conjugales. Si vous résidez à Alès ou dans un village avoisinant si vous le pouvez privilégier ses lieux pour aller déposer votre plainte.

INTERVENANTE SOCIALE-POLICE D’ALES Mme Anne REILHAN 06.25.77.66.92 anne.reilhan@intérieur.gouv.fr

INTERVENANTE SOCIALE-ZONE GENDARMERIE Mme Mégane LOUIS 06.26.62.26.41 megane.louis@gendarmerie.interieur.gouv.fr 

Fermeture

 

Les permanences du jeudi après-midi à l’espace André Chamson n’auront pas lieu durant le mois d’aout.

Nous vous accueilleront à nouveau à compté du Jeudi 8 septembre de 13h30 à 16h.

Nous restons joignables via nos différents réseaux !

Contact : 06.33.69.15.41

Mail: prendre.son.envol@free.fr

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La manipulation des auteurs de violences conjugales dans le système judiciaire français

 

 

Lorsque les victimes de violences conjugales trouvent la force de mettre fin à une relation avec un agresseur et de prendre des mesures pour se protéger elles et leurs enfants, leur traumatisme ne s’arrête malheureusement pas là.

Lorsque les victimes de violences conjugales trouvent la force de mettre fin à une relation avec un agresseur et de prendre des mesures pour se protéger elles et leurs enfants, leur traumatisme ne s’arrête malheureusement pas là.

Dans la plupart des cas, les auteurs de violences utilisent des stratégies pour discréditer leur victime et se servent du système judiciaire pour continuer à la contrôler et la dominer.

Nier, attaquer, inverser les rôles de victime et d’agresseur (“DARVO”)

Une stratégie couramment utilisée par les auteurs de violences conjugales est connue sous le nom de « DARVO », un acronyme anglais qui désigne le fait de nier, attaquer et inverser les rôles de victime et d’agresseur. Cette stratégie commence à être mise en lumière dans de nombreux pays pour identifier la manipulation des agresseurs.

Cette stratégie est mise en œuvre pour détourner les accusations des victimes et leur nuire davantage. Les auteurs de violences, souvent aidés de leurs alliés, tentent de nier les violences, de discréditer la victime, et prétendent que ce sont en fait eux les victimes.

Elle peut être utilisée en privé comme en public, notamment dans le cadre de procédures judiciaires.

Nier les violences

Dans l’ensemble, la recherche montre que les fausses accusations de violences conjugales faites par les femmes sont très rares.

Il est bien établi par de nombreuses études que seul un faible pourcentage de femmes font de fausses déclarations de violences conjugales.

Pourtant, dans la majorité des cas, les auteurs de violences prétendent que les accusations à leur égard sont fausses.

Parmi les affirmations courantes de la défense des agresseurs, on trouve notamment :

  • “elle ment pour obtenir la garde exclusive de nos enfants”
  • “elle ment pour des raisons financières”
  • “elle ment pour se venger”
  • “elle ment pour obtenir des papiers d’immigration”
  • “elle est folle / elle souffre d’un grave problème de santé mentale”.

Les experts en violences conjugales savent que ces affirmations n’ont aucun fondement réel. Pourtant, elles sont régulièrement utilisées par les auteurs de violences pour nier leurs comportements violents.

Par ailleurs, il est essentiel de distinguer les accusations “non fondées” des “fausses accusations”. Le terme “non fondé” ne signifie pas que les violences n’ont pas eu lieu, il fait simplement référence à un manque de preuves admissibles.

Attaquer les personnes qui les dénoncent

Il arrive fréquemment que les auteurs de violences tentent de discréditer et d’intimider la victime ainsi que ses enfants et les éventuels témoins.

Des recherches ont montré que de nombreux auteurs de violences s’en prennent activement et sans relâche à leur victime après que celle-ci a dénoncé leurs comportements violents.

Ces stratégies d’attaque incluent généralement :

  • répandre des informations fausses et préjudiciables sur la victime
  • faire de fausses accusations de toxicomanie ou de graves problèmes de santé mentale à l’encontre de la victime
  • invoquer le traitement de santé mentale de la victime pour prétendre qu’elle est un parent inapte
  • engager des procédures judiciaires fondées sur de faux éléments
  • commettre des délits ou infractions, comme la fraude, au nom de la victime
  • menacer la victime de recourir à l’une des stratégies ci-dessus.

Inverser les rôles de victime et d’agresseur

La recherche a montré que de nombreuses victimes de violences conjugales ont fait l’objet de fausses plaintes déposées par leur agresseur auprès des services de police et de protection de l’enfance.

Selon Nicole Bedera, de l’université du Michigan, les auteurs de violences déposent de plus en plus de fausses plaintes à l’encontre de leur victime.

La très grande majorité des études menées dans le monde entier montrent que les femmes sont rarement les auteurs de violences conjugales. En outre, lorsqu’une femme a adopté un comportement pouvant être qualifié de violence conjugale, ce comportement est en général une réaction de résistance au contrôle coercitif auquel elle a été soumise.

Une autre stratégie courante des agresseurs consiste à accuser la victime “d’aliénation parentale”. Cette accusation est utilisée pour discréditer les mères dans les procédures de garde d’enfants.

Le concept “d’aliénation parentale” a été inventé dans les années 1980 par Richard Gardner, militant des droits des hommes et psychiatre controversé, qui a également suggéré que les violences sexuelles faites aux enfants faisaient partie de la condition humaine.

Ce concept a depuis été largement condamné et rejeté par la communauté scientifique. Cependant, les tribunaux et les institutions du monde entier n’ont pas encore reconnu que “l’aliénation parentale” est un concept sans fondement qui met les victimes et leurs enfants en danger.

On estime que la reconnaissance de “l’aliénation parentale” par les tribunaux des États-Unis a contribué à la mort de centaines d’enfants par an.

La vulnérabilité du système judiciaire français, et les solutions à envisager

Alors que la majorité des juges en France sont des femmes, le système juridique français est particulièrement vulnérable à la manipulation des auteurs de violences conjugales en raison de suppositions erronées, de préjugés inconscients et de discriminations existants dans la culture sociétale, notamment :

  • Les attentes à l’égard du comportement des mères sont nettement plus élevées que celles à l’égard des pères.
  • Les femmes victimes sont jugées sur les décisions qu’elles ont prises avant d’être confrontées aux violences.
  • Les femmes racisées font l’objet d’un taux de suspicion plus élevé.
  • Les femmes musulmanes sont confrontées à des présomptions erronées sur leur religion, leur culture et leurs choix en général.
  • Les personnes non-françaises sont suspectées de faire des fausses accusations pour obtenir un droit au séjour.
  • Les hommes victimes sont jugés comme censés pouvoir se protéger en raison de leur genre.
  • Les hommes français blancs issus de bonnes familles/écoles ou occupant des emplois importants sont considérés comme des « hommes respectables » et par conséquent jugés comme incapables de commettre des violences.
  • Les hommes qui se comportent de manière respectueuse, généreuse et bienveillante dans tous les autres aspects de leur vie sont présumés incapables de commettre des violences entre partenaires intimes et parviennent facilement à trouver des alliés pour discréditer la victime.

Les institutions et services qui veulent se protéger des stratégies de manipulation des auteurs de violences doivent :

  • mettre en place des processus d’identification de ces stratégies
  • veiller à évaluer chaque situation avec une perspective holistique et historique
  • agir activement pour éliminer les préjugés inconscients et les discriminations de leurs systèmes.

Women for Women France propose des formations dans ce domaine aux professionnels de premier accueil des victimes et aux professionnels de justice.

Alès : sous bracelet électronique, il poignarde son ex-compagne à la gorge au quartier de Rochebelle

Les policiers d'Alès ont interpellé le suspect.

L’ex-conjoint est actuellement en garde à vue. Une information judiciaire va être ouverte par le parquet d’Alès.

Ce lundi, en début d’après-midi, un homme, bien connu des services de police et de la justice, porteur d’un bracelet électronique, aurait porté des coups de couteau, au niveau du cou, à son ex-compagne.

Les faits se sont produits dans les habitations à proximité de la Mine témoin, dans le quartier de Rochebelle. L’homme se serait rendu au domicile de la femme. Une dispute aurait éclaté et l’homme au comble de la fureur aurait alors sorti un couteau et aurait poignardé la victime.

Le suspect risque les assises

Après l’agression, cette dernière a alerté les secours, alors que l’homme prenait la fuite et disparaissait. La victime a été rapidement prise en charge par les sapeurs-pompiers et conduite à l’hôpital d’Alès.

Vers 15 heures, les médecins de l’établissement de santé ont, devant la nature des blessures, alerté les policiers du commissariat d’Alès. Ces derniers ont débuté les investigations. Les policiers de la brigade anticriminalité (Bac) ont tenté de retrouver le fuyard avant de monter un dispositif de surveillance à proximité de son domicile. Le suspect, avec l’obligation légale de rentrer chez lui avant une certaine heure pour ne pas que son bracelet se déclenche, s’est présenté à son logement à 19 h 45. Les policiers l’ont interpellé à ce moment-là.

Cyrille Abbé, substitut du procureur de la République, précise : « Les faits sont de nature criminelle; une qualification criminelle est retenue. Le suspect est toujours en garde à vue. Le dossier est à Alès, mais nous sommes dans l’attente du tribunal de Nîmes que nous avons saisi…  »

Une femme de 31 ans tuée par son conjoint à Noisy-le-Sec

Samedi 16 juillet 2022 à 18:08 – Par Éloïse Roger, France Bleu Paris

Noisy-le-Sec
Une femme âgée de 31 ans a été tuée par arme blanche par son conjoint à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis).


Un féminicide a eu lieu à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis)Un féminicide a eu lieu à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) © Radio France – Matthieu Bonhoure


Une femme de 31 ans a été tuée par son conjoint par arme blanche à leur domicile, un pavillon à Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis. L’homme âgé de 41 ans, a été interpellé, a précisé le parquet de Bobigny. Le suspect a été placé en garde à vue pour homicide volontaire par conjoint.

Le féminicide s’est déroulé dans la nuit de 15 à 16 juillet. Ce sont les voisins qui ont appelé les policiers. Ils sont intervenus vers 1h30 du matin. La femme était blessée mais encore en vie. Malgré l’intervention des secours, elle est décédée sur place. Son compagnon a été interpellé à quelques centaines de mètres du pavillon, il présentait une plaie à la cuisse.

Le parquet précise qu’aucune plainte ni procédure pour violences conjugales n’ont été trouvées concernant ce couple pour le moment.

Ukraine: protéger les femmes des violences et de l’exploitation sexuelles

  • Les eurodéputés condamnent fermement l’utilisation des violences sexuelles et sexistes comme arme de guerre
  • L’accès à la santé et aux droits fondamentaux en matière de sexualité et de procréation devrait être accordé dans tous les États membres d’accueil et de transit
  • 90% des réfugiés fuyant la guerre en Ukraine sont des femmes et des enfants

L’UE devrait protéger les femmes fuyant l’Ukraine contre les violences et la traite d’êtres d’humains. De plus, elles devraient avoir accès aux services de santé fondamentaux.

Dans une résolution adoptée lundi par la commission des droits des femmes et de l’égalité des genres par 29 voix pour, 2 contre et 3 abstentions, les députés condamnent fermement l’utilisation des violences sexuelles et sexistes comme arme de guerre. Ils font part de leurs profondes inquiétudes face au nombre grandissant de cas de traite d’êtres humains, de violences sexuelles, d’exploitation, de viols et de mauvais traitements enregistrés auprès des femmes et des enfants fuyant la guerre en Ukraine.

Les députés soulignent notamment que les besoins spécifiques des femmes et des filles devaient être couverts dans les centres d’accueil et que des mécanismes de plainte devraient être mis à disposition sans attendre, et ce, dans des langues et formats accessibles à tous. Les États membres et l’UE devraient rapidement identifier et engager des poursuites contre les réseaux de traite tirant profit de l’exploitation sexuelle des femmes réfugiées. La commission exhorte également les pays de l’UE à fournir des transports sécurisés et coordonnés entre les États membres.

Garantir l’accès à la santé et aux droits en matière de sexualité et de procréation

Les députés appellent l’UE et tous les pays d’accueil et de transit à garantir l’accès à la santé et aux droits en matière de sexualité et de procréation (SDSP), notamment la contraception d’urgence et les soins liés à l’avortement, notamment pour les victimes de viol, ainsi que les soins obstétricaux. Pour les femmes qui se trouvent toujours en Ukraine, la commission prie instamment l’UE de faire usage de tous les moyens et fonds à sa disposition pour couvrir leurs besoins en matière de SDSP, et invite l’Union à envoyer des kits sanitaires de dignité, y compris des kits de contraceptifs et de santé reproductive par le biais de colis ou de convois humanitaires vers l’Ukraine et les pays hôtes.

Dans le but de faciliter l’intégration des femmes réfugiées dans les pays hôtes, les députés soulignent qu’elles devraient se voir octroyer un accès au marché du travail le plus rapidement possible. De ce fait, ils appellent à la création de programmes spéciaux et de cours de langues, ainsi qu’à un accès à la garde d’enfants.

Citation

Le président de la commission Robert Biedroń (S&D, PL) a déclaré: « Malgré la résistance héroïque du peuple ukrainien, les actes de barbarie de la Russie se poursuivent. Comme souvent dans ce genre de situation, les femmes et les filles payent le plus lourd tribut. Ce sont elles qui protègent leur famille et qui cherchent un emploi dans des circonstances tout à fait nouvelles. Elles sont également les cibles principales de la traite d’êtres humains ainsi que des violences sexistes et sexuelles. C’est la raison pour laquelle nous prions sans attendre l’UE et les États membres de garantir que les femmes qui cherchent refuge en Europe reçoivent tout le soutien et l’assistance nécessaires, notamment l’accès aux services SDSP. »

Prochaines étapes

Une question orale sur le sujet a également été adoptée lundi par 30 voix pour, 0 contre et 4 abstentions. Lors de la session plénière de mai, l’ensemble du Parlement débattra de la situation des femmes réfugiées d’Ukraine et se prononcera sur la résolution.

Contexte

Selon le HCR, plus de cinq millions de réfugiés – 90% étant des femmes et des enfants – ont fui l’Ukraine depuis le début de l’agression russe le 24 février. À ce chiffre s’ajoutent 7,1 millions de personnes déplacées à l’intérieur même de l’Ukraine, notamment des femmes et des enfants nécessitant des soins médicaux.

Près de 2,4 milliards de femmes dans le monde ne possèdent pas les mêmes droits économiques que les hommes

Malgré la pandémie, 23 pays ont amélioré leurs lois pour favoriser l’inclusion économique des femmes en 2021WASHINGTON, 1er mars 2022 – Selon le rapport Les Femmes, l’Entreprise et le Droit 2022 de la Banque mondiale, environ 2,4 milliards de femmes en âge de travailler ne bénéficient pas de l’égalité des chances économiques et 178 économies maintiennent des obstacles juridiques qui empêchent leur pleine participation à la vie économique. Dans 86 économies, les femmes sont confrontées à une forme de restriction d’accès à l’emploi et 95 autres ne garantissent pas un salaire égal pour un travail de valeur égale.À l’échelle mondiale, les femmes ne disposent toujours que des trois quarts des droits juridiques accordés aux hommes. Le score moyen mondial s’établit ainsi à 76,5 sur 100, note maximale qui indique une parité juridique totale. Toutefois, le rapport relève que, malgré l’effet disproportionné de la pandémie de COVID-19 sur la vie et les moyens de subsistance des femmes, 23 pays ont réformé leurs lois en 2021 afin d’introduire des réformes indispensables à l’inclusion économique des femmes.

« Bien que des progrès aient été réalisés, l’écart entre les revenus attendus des hommes et des femmes au cours de leur vie s’élève à 172 000 milliards de dollars, soit près de deux fois le PIB annuel mondial, souligne Mari Pangestu, directrice générale de la Banque mondiale pour les politiques de développement et les partenariatsLes gouvernements doivent accélérer le rythme des réformes législatives pour que les femmes puissent réaliser tout leur potentiel et qu’elles bénéficient pleinement et équitablement des fruits d’un développement vert, résilient et inclusif. »

Le rapport Les Femmes, l’Entreprise et le Droit mesure les lois et règlementations de 190 pays dans huit domaines ayant un impact sur la participation économique des femmes : Mobilité, Travail, Rémunération, Mariage, Parentalité, Entrepreneuriat, Actifs et Retraite. Ces données fournissent des repères objectifs et mesurables quant aux progrès mondiaux en matière d’égalité des sexes, et elles montrent que seuls 12 pays, tous membres de l’OCDE, ont atteint la parité légale entre les sexes. Cette nouvelle édition rend compte des résultats d’une enquête inédite portant sur les lois régissant la garde des enfants dans 95 pays, un aspect essentiel dans lequel les femmes ont besoin de soutien pour pouvoir accéder à, et conserver, un emploi rémunéré. Une analyse pilote de l’application effective des lois relatives à l’émancipation économique des femmes est également détaillée ; elle met en lumière la différence entre les lois en vigueur et la réalité vécue par les femmes.

Ce sont les régions du Moyen-Orient et Afrique du Nord, d’une part, et d’Afrique subsaharienne, d’autre part, qui ont enregistré en 2021 les plus fortes améliorations de l’indice établi par le rapport, même si elles restent globalement à la traine par rapport aux autres régions du monde. Le Gabon se distingue par une réforme complète de son code civil et la promulgation d’une loi visant à éliminer la violence à l’égard des femmes, des évolutions qui ont fait passer son score de 57,5 en 2020 à 82,5 en 2021.

Dans l’ensemble, le plus grand nombre de réformes a concerné les indicateurs Parentalité, Rémunération et Travail. De nombreuses réformes ont porté sur la protection contre le harcèlement sexuel au travail, l’interdiction des discriminations fondées sur le sexe, l’augmentation des congés payés pour les nouveaux parents et la suppression des restrictions professionnelles ciblant les femmes. Les indicateurs Rémunération et Parentalité obtiennent les notes les plus faibles de l’indice, mais ils ont néanmoins progressé l’année dernière de 0,9 et 0,7 point respectivement, pour atteindre des scores moyens de 68,7 et 55,6. Les améliorations de l’indicateur Parentalité sont principalement liées au congé de paternité et au congé parental partagé, mais son faible score souligne la nécessité d’accélérer les réformes dans ce domaine.

« Les femmes ne peuvent pas atteindre une égalité au travail si elles ne sont pas sur un pied d’égalité à la maison, observe Carmen Reinhart, vice-présidente principale et économiste en chef du Groupe de la Banque mondialeCela signifie qu’il faut uniformiser les règles du jeu et faire en sorte que le fait d’avoir des enfants ne se traduise pas par l’exclusion des femmes d’une pleine participation à l’économie et par des freins à la réalisation de leurs espoirs et de leurs ambitions. »

À travers le monde, 118 économies garantissent 14 semaines de congé maternité rémunéré. Plus de la moitié des pays étudiés (114) prévoient un congé paternité rémunéré, mais sa durée médiane n’est que d’une semaine. L’année dernière, la RAS de Hong Kong (Chine), qui offrait auparavant 10 semaines de congé maternité, en a étendu la durée minimale recommandée à 14 semaines. L’Arménie, la Suisse et l’Ukraine ont introduit un congé de paternité rémunéré, tandis que la Colombie, la Géorgie, la Grèce et l’Espagne ont mis en place le congé parental rémunéré, qui offre aux deux parents une certaine durée de congé pour s’occuper d’un enfant après la naissance. Les lois favorisant le congé paternité rémunéré peuvent permettre de limiter la discrimination sur le lieu de travail et d’améliorer l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

L’édition 2022 du rapport présente les résultats d’études pilotes dans deux nouveaux domaines : l’environnement juridique des services de garde d’enfants et la mise en œuvre des lois. Un nombre croissant d’économies investissent dans l’accueil de la petite enfance pour favoriser le développement des enfants et, par ailleurs, prendre en compte le travail non rémunéré des femmes qui assument souvent une plus grande part des tâches familiales. L’exercice pilote a analysé les lois de 95 économies et révèle que la plupart de celles à revenu élevé de l’OCDE et d’Europe et Asie centrale réglementent les services publics de garde d’enfants, tandis qu’au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ainsi qu’en Asie du Sud, les lois imposent au secteur privé ou aux employeurs de fournir des services de garde aux parents qui travaillent.

Pour que les services de garde d’enfants soient plus abordables et plus largement utilisés, certains pays offrent un soutien financier aux parents ou aux prestataires. L’étude s’est également penchée sur des aspects qualitatifs de la réglementation, tels que le ratio enseignant-enfant, la taille maximale des groupes, les exigences en matière de formation des encadrants ainsi que celles relatives aux licences, aux inspections et aux rapports pour les prestataires de services de garde. Il est cependant nécessaire de recueillir davantage de données sur ce qui constitue des services de qualité et sur les aspects qui pourraient déterminer leur utilisation ou non par les parents.

Le nouveau rapport étudie également la mise en pratique des aspects mesurés par les indicateurs dans 25 économies. Une analyse des modalités de mise en œuvre des lois révèle un écart important entre la législation en vigueur et son application. Les lois ne suffisent pas à elles seules à améliorer l’égalité des sexes : les facteurs en jeu englobent non seulement leur respect et leur application, mais aussi les normes sociales, culturelles et religieuses. Ces écarts seront étudiés de manière plus approfondie dans les prochaines éditions des rapports Les Femmes, l’Entreprise et le Droit.

Les points marquants par région

Économies avancées : Les indicateurs des économies avancées continuent de progresser. La Grèce, l’Espagne et la Suisse ont promulgué des lois en 2021, toutes axées sur l’amélioration du congé rémunéré pour les nouveaux parents. Les seuls pays du monde à obtenir un score de 100 sont 12 économies avancées : Belgique, Canada, Danemark, Espagne, France, Grèce, Irlande, Islande, Lettonie, Luxembourg, Portugal et Suède.

Asie de l’Est et Pacifique : La région Asie de l’Est et Pacifique continue de réformer sa législation en faveur de l’égalité des sexes, mais le rythme est lent. Deux économies d’Asie de l’Est ont introduit des réformes l’année dernière : le Cambodge a mis en place un système de pension de retraite qui fixe un âge égal auquel les femmes et les hommes peuvent prendre leur retraite et percevoir une pension, tandis que le Viet Nam a éliminé toutes les restrictions à l’emploi des femmes.

Europe et Asie centrale : Avec un score moyen de 84,1, la région Europe et Asie centrale est la deuxième région la mieux notée. Quatre économies ont procédé à des réformes en 2021. L’Arménie et l’Ukraine ont introduit un congé de paternité rémunéré et la Géorgie un congé parental également rémunéré. L’Ukraine a par ailleurs harmonisé l’âge auquel les femmes et les hommes peuvent prendre leur retraite en bénéficiant d’une pension à taux plein. Enfin, Chypre autorise désormais les femmes à demander un passeport dans les mêmes conditions que les hommes. Des défis importants restent à relever pour les indicateurs Rémunération et Retraite, dont les scores moyens sont les plus bas de la région. Par exemple, près de la moitié des économies d’Europe et d’Asie centrale n’imposent pas une rémunération égale pour un travail de valeur égale, et les âges pour bénéficier d’une pension complète sont encore différents dans 17 pays.

Amérique latine et Caraïbes : Les femmes d’Amérique latine et des Caraïbes ont moins de trois quarts des droits reconnus aux hommes. L’année dernière, deux des 32 pays de la région ont adopté des réformes. L’Argentine a ainsi explicitement pris en compte les périodes d’absence dues à la garde des enfants dans le calcul des pensions de retraite. Pour sa part, la Colombie est devenue le premier pays d’Amérique latine à introduire un congé parental rémunéré, dans le but de réduire les discriminations à l’égard des femmes au travail. Seule la moitié des économies de la région garantit un congé paternité rémunéré.

Moyen-Orient et Afrique du Nord : En moyenne, les femmes du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord ne bénéficient que de la moitié des droits juridiques dont disposent les hommes. Toutefois, c’est la région qui a le plus amélioré ses lois grâce à des réformes dans cinq économies. Bahreïn a imposé une rémunération égale pour un travail de valeur égale et a levé les restrictions sur le travail de nuit pour les femmes. Le pays a également abrogé les dispositions donnant aux autorités compétentes le pouvoir d’interdire ou de restreindre l’accès des femmes à certains emplois ou secteurs d’activité. L’Égypte a adopté une législation protégeant les femmes contre les violences domestiques et a facilité leur accès au crédit en interdisant la discrimination fondée sur le sexe dans les services financiers. Le Koweït a interdit la discrimination sexuelle à l’emploi et a adopté une législation sur le harcèlement sexuel au travail. Le Liban a promulgué une loi pénalisant le harcèlement sexuel sur le lieu de travail, et Oman a autorisé les femmes à obtenir un passeport au même titre que les hommes.

Asie du Sud : Dans cette région, les femmes ne disposent que de deux tiers des droits juridiques accordés aux hommes. Une seule économie de la région a mené des réformes en 2021. Le Pakistan a levé les restrictions imposées sur la capacité des femmes à travailler la nuit.

Afrique subsaharienne : L’éventail des scores est très large en Afrique subsaharienne : il va de 89,4 à Maurice à 29,4 au Soudan. Néanmoins, la région a mis en œuvre de profondes réformes et enregistré la deuxième plus forte progression de l’indice l’année dernière. Le Gabon se distingue, avec des réformes complètes de son code civil et la promulgation d’une loi sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Ces modifications ont donné aux femmes les mêmes droits que les hommes pour choisir leur lieu de résidence, obtenir un emploi sans l’autorisation de leur mari, et elles ont supprimé l’obligation pour les femmes d’obéir à leur époux et leur permettent d’être chef de famille au même titre que les hommes. Le Gabon a accordé aux épouses des droits égaux sur les biens immobiliers et une autorité administrative analogue à celles des hommes sur les biens pendant le mariage. Le pays a également adopté une législation protégeant les femmes contre la violence domestique, et d’autres réformes ont permis aux femmes d’ouvrir un compte bancaire de la même manière que les hommes et ont interdit la discrimination fondée sur le sexe dans les services financiers.

L’Angola a adopté une loi criminalisant le harcèlement sexuel au travail. Le Bénin a supprimé les restrictions à l’emploi des femmes dans le secteur de la construction, de sorte qu’elles peuvent désormais occuper tous les emplois au même titre que les hommes. Le Burundi a imposé une rémunération égale pour un travail de valeur égale, tandis que la Sierra Leone a facilité l’accès des femmes au crédit en interdisant la discrimination fondée sur le sexe dans les services financiers. En revanche, le Togo a promulgué une nouvelle loi qui n’interdit plus le licenciement des salariées enceintes, réduisant ainsi les opportunités économiques des femmes.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° : 2022/047/DEC

Contacts

À Washington
Shane Romig
Service audiovisuel
David W. Young
(202) 473-4691

Chronique littéraire juillet 2022

Violences conjugales : six ans d'enfer avec un pervers narcissique manipulateur : GOURSAUD, Joane: Amazon.fr: Livres

Personne ne peut se douter de ce qui se passe lorsque la porte du domicile se referme tant son compagnon est charmant en public. Enfermée dans une vie chimérique, rythmée par la violence conjugale, cette femme courageuse et forte va fuir son domicile avec ses enfants âgés de deux ans et de six mois.

Cet ouvrage met bien en lumière les mécanismes des personnes malveillantes pour assouvir leurs besoins et généralement combler les manques dans leur enfance. Leurs victimes vivent à travers leurs propres blessures, ce qui les plongent dans l’ombre d’elles-mêmes.

L’auteur a bien détaillé et expliqué quels mécanismes et l’escalade de la violence que son conjoint a exercés sur elle. A la fin de son roman plusieurs profils de personnes malveillantes (harceleur, agresseur…) sont détaillés, de quoi mieux comprendre le comment du pourquoi.

Quant bien même, Joane Goursaud a vécu 6 années qui se résument à cela:  au début le paradis et à la fin l’enfer.

Généralement, les histoires ne sont pas les mêmes mais les mécanismes ne changent pas.

Ecouter son cœur et ses peurs…

Rédaction de l’article: Mme Olivia Daudier, collaboratrice de l’association Prendre Son Envol

Chronique lecture, c’est en juillet que ca commence!!!!!

Tous les mois, un livre sera présenté par un membre de l’Association Prendre Son Envol, sur les victimes de violences, d’agressions ou de harcèlement. A vous cher lecteur de vous faire ensuite une opinion personnelle. Les livres exposés peuvent aider à comprendre les MECANISMES des victimes comme des personnes malveillantes ou malades.

Département Information/Communication Métiers du Livre et du patrimoine |  IUT