Ukraine: protéger les femmes des violences et de l’exploitation sexuelles

  • Les eurodéputés condamnent fermement l’utilisation des violences sexuelles et sexistes comme arme de guerre
  • L’accès à la santé et aux droits fondamentaux en matière de sexualité et de procréation devrait être accordé dans tous les États membres d’accueil et de transit
  • 90% des réfugiés fuyant la guerre en Ukraine sont des femmes et des enfants

L’UE devrait protéger les femmes fuyant l’Ukraine contre les violences et la traite d’êtres d’humains. De plus, elles devraient avoir accès aux services de santé fondamentaux.

Dans une résolution adoptée lundi par la commission des droits des femmes et de l’égalité des genres par 29 voix pour, 2 contre et 3 abstentions, les députés condamnent fermement l’utilisation des violences sexuelles et sexistes comme arme de guerre. Ils font part de leurs profondes inquiétudes face au nombre grandissant de cas de traite d’êtres humains, de violences sexuelles, d’exploitation, de viols et de mauvais traitements enregistrés auprès des femmes et des enfants fuyant la guerre en Ukraine.

Les députés soulignent notamment que les besoins spécifiques des femmes et des filles devaient être couverts dans les centres d’accueil et que des mécanismes de plainte devraient être mis à disposition sans attendre, et ce, dans des langues et formats accessibles à tous. Les États membres et l’UE devraient rapidement identifier et engager des poursuites contre les réseaux de traite tirant profit de l’exploitation sexuelle des femmes réfugiées. La commission exhorte également les pays de l’UE à fournir des transports sécurisés et coordonnés entre les États membres.

Garantir l’accès à la santé et aux droits en matière de sexualité et de procréation

Les députés appellent l’UE et tous les pays d’accueil et de transit à garantir l’accès à la santé et aux droits en matière de sexualité et de procréation (SDSP), notamment la contraception d’urgence et les soins liés à l’avortement, notamment pour les victimes de viol, ainsi que les soins obstétricaux. Pour les femmes qui se trouvent toujours en Ukraine, la commission prie instamment l’UE de faire usage de tous les moyens et fonds à sa disposition pour couvrir leurs besoins en matière de SDSP, et invite l’Union à envoyer des kits sanitaires de dignité, y compris des kits de contraceptifs et de santé reproductive par le biais de colis ou de convois humanitaires vers l’Ukraine et les pays hôtes.

Dans le but de faciliter l’intégration des femmes réfugiées dans les pays hôtes, les députés soulignent qu’elles devraient se voir octroyer un accès au marché du travail le plus rapidement possible. De ce fait, ils appellent à la création de programmes spéciaux et de cours de langues, ainsi qu’à un accès à la garde d’enfants.

Citation

Le président de la commission Robert Biedroń (S&D, PL) a déclaré: « Malgré la résistance héroïque du peuple ukrainien, les actes de barbarie de la Russie se poursuivent. Comme souvent dans ce genre de situation, les femmes et les filles payent le plus lourd tribut. Ce sont elles qui protègent leur famille et qui cherchent un emploi dans des circonstances tout à fait nouvelles. Elles sont également les cibles principales de la traite d’êtres humains ainsi que des violences sexistes et sexuelles. C’est la raison pour laquelle nous prions sans attendre l’UE et les États membres de garantir que les femmes qui cherchent refuge en Europe reçoivent tout le soutien et l’assistance nécessaires, notamment l’accès aux services SDSP. »

Prochaines étapes

Une question orale sur le sujet a également été adoptée lundi par 30 voix pour, 0 contre et 4 abstentions. Lors de la session plénière de mai, l’ensemble du Parlement débattra de la situation des femmes réfugiées d’Ukraine et se prononcera sur la résolution.

Contexte

Selon le HCR, plus de cinq millions de réfugiés – 90% étant des femmes et des enfants – ont fui l’Ukraine depuis le début de l’agression russe le 24 février. À ce chiffre s’ajoutent 7,1 millions de personnes déplacées à l’intérieur même de l’Ukraine, notamment des femmes et des enfants nécessitant des soins médicaux.