Chronique littéraire décembre : Il me tue cet amour – Comment je me suis reconstruite, après huit ans de violences conjugales

Il me tue cet amour – Comment je me suis reconstruite, après huit ans de violences conjugales

Synopsis:

 Un témoignage choc

« L’autrice livre son témoignage de femme battue par son conjoint et sa lente reconstruction. De 16 à 24 ans, elle a partagé la vie de Thomas, son « premier amour », qui l’a maltraitée physiquement et psychologiquement. Lorsqu’elle enfin osé fuir, au bout de 8 longues années, c’est pour Marie l’occasion d’un nouveau départ : elle déménage, trouve un travail et découvre la liberté de vivre et penser par elle-même.

Les 16 années qui suivent sont celles de la reconstruction, entre thérapies, naissances de ses enfants, confrontation à son ex conjoint et aux séquelles de la violence subie, et reconnaissance du traumatisme subi.

Aujourd’hui, Marie partage son histoire mais aussi tout ce qu’elle a compris des rouages de la violence et de son acceptation, de l’emprise et du déni.

S’adressant à un large public, ce livre souhaite donner des outils pour aider les victimes à reprendre le contrôle de leur vie, mais aussi aiguiller les accompagnants pour une prise en charge efficace et non culpabilisante.  »

Lien :

Amazon.fr – Il me tue cet amour – Comment je me suis reconstruite, après huit ans de violences conjugales – Gervais, Marie – Livres

Joyeux anniversaire : 2 ans de Vie !

Deux ans que l’association a prit « VIE ». Quel chemin parcouru ! En vous « parlant » ou plutôt vous écrivant j’en suis toute émue.

Ce qui m’a conduit aujourd’hui, à mettre mon énergie et mon implication dans la création de cette association en faveur de la lutte contre les violences conjugales c’est mon parcours de vie personnel.

Je suis animée par la volonté de faire de mon « expérience » un savoir afin de le transmettre à d’autres !

Je veux engager ce combat et cette démarche, afin de libérer la parole et déculpabiliser toutes celles qui « se » pensent responsables de ces situations dormantes, insidieuses, silencieuses mais qui broie de l’intérieur.

Toujours avec la volonté d’être une « lueur » d’espoir, une alliée pour toutes celles qui pousseront cette porte.

Deux ans se sont écoulés, avec une évolution au delà de mes espérances pour cette association,  » mon cinquième bébé » comme j’ai coutume, si souvent de l’appeler.

De grandes étapes ont peuplé ces deux années :

l’acquisition d’un local, le démarrage des ateliers, les premiers événements organisés, les premières subventions, les premières  « victoires ».. & j’en passe.

Je n’ai qu’une envie profonde et sincère que tout cela perdure et grandisse ! Cette association c’est moi qui l’ai crée mais elle vous appartient a vous toutes.

Merci. Mélanie Lecomte, La présidente.

Focus: 3919, numéro national à destination des femmes victimes de violences

3919 – Violences Femmes Info

Anonyme, accessible 24h/24 et 7j/7gratuit depuis un poste fixe ou mobile en métropole, comme dans les départements d’outre-mer, ce numéro d’écoute national est une référence pour l’écoute et l’orientation à destination des femmes victimes de violences sexistes.

Les appels peuvent concerner tous les types de violences sexistes : violences conjugales, violences sexuelles, mariages forcés, mutilations sexuelles féminines, violences au travail), de leur entourage et des professionnels concernés. Ce numéro national garantit une écoute, une information et, en fonction des demandes, une orientation adaptée vers les dispositifs locaux d’accompagnement et de prise en charge.

Au 3919, en plus du français, il est possible d’obtenir des informations, une orientation ou une écoute téléphonique dans 12 langues différentes : anglais, arabe, créole, dari, espagnol, hébreu, kabyle, mandarin, persan, polonais, portugais et turc. Cependant, les écoutantes ou chargées de pré-accueil pouvant assurer ce service ne sont pas présentes 24h/24. Aussi, l’appelant·e pourra être invité·e à rappeler aux horaires indiqués par l’équipe du 3919.

Le fonctionnement de ce numéro, géré par la Fédération Nationale Solidarité Femmes et soutenu par le Secrétariat d’État chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, s’appuie sur de forts liens partenariaux avec les principales associations nationales agissant pour l’égalité femmes/hommes, pour les droits des femmes et luttant contre les violences sexistes et sexuelles qui leur sont faites.

Le 3919 assure dès lors un premier accueil pour toutes les femmes victimes de violences sexistes. Lorsque c’est nécessaire, les chargées de cet accueil orientent vers les associations nationales ou locales partenaires, les mieux à même d’apporter la réponse la plus adaptée.

 

Le 3919 et la Fédération Nationale Solidarité Femmes

Une femme sur 10 est victime de violences conjugales (enquête ENVEFF, 2001) et une femme décède tous les 3 jours sous les coups de son compagnon (étude de la Délégation aux Victimes – Ministère de l’Intérieur, 2013). Telles sont les informations qui ont fait prendre conscience à l’opinion publique que la violence conjugale est un fléau social, un problème de société que les pouvoirs publics doivent prendre en compte.

Dès 1992, la Fédération Nationale Solidarité Femmes créait le service téléphonique national d’écoute « Violence Conjugale – Femmes Info Service » devenu le 3919 -Violences Conjugales Info en 2007. En 2014, les missions du 3919 sont donc étendues à la réponse à toutes les formes de violences faites aux femmes.

Une équipe d’écoutantes professionnelles assure une écoute bienveillante qui permet à la personne qui appelle de parler de la situation vécue dans un climat de confiance. L’objectif de cette écoute est de permettre à la personne d’agir, grâce aux informations apportées sur les démarches à suivre. Le but est, dans la mesure du possible, d’orienter la femme victime vers une association spécialisée qui pourra l’accompagner dans le parcours de sortie des violences qu’elle subit.

En cas de danger immédiat, appelez la police, la gendarmerie ou les pompiers en composant le 17 ou le 18.

Témoignages : « J’ai été sauvé de la violence conjugale par un élan de solidarité sur internet »

Victime d’une tentative de meurtre par son conjoint, abandonnée par la justice, Laura a lancé un SOS sur Twitter pour mobiliser l’opinion publique.

Laura Rapp, 33 ans, a refusé la fatalité de mourir sous les coups de son ex-conjoint. Sans protection aucune face à lui, elle a livré bataille pour sauver sa vie et celle de sa fille Alice, avec tous les moyens à sa disposition. Notamment en mobilisant l’opinion publique grâce aux réseaux sociaux et aux médias. Aujourd’hui, elle vient de publier un livre Tweeter ou mourir, (éd. Michalon), où elle raconte son combat personnel et son engagement pour les femmes victimes de violences conjugales et leurs enfants.

« Je n’arrivais pas à admettre qu’il s’agissait de violences conjugales »

A la première gifle que m’a donnée mon conjoint, j’aurais dû partir, c’est certain. Cela semble si simple vu de l’extérieur ! Mais la réalité d’une relation amoureuse toxique est hélas tellement plus complexe… Au fil des mois, je me suis retrouvée prise au piège de son emprise, de son contrôle et de ses menaces. Muselée par la honte et la culpabilité d’accepter l’inacceptable, les insultes, les humiliations, les coups. Je tentais de me persuader que je vivais un amour conflictuel et passionnel, je n’arrivais pas à admettre qu’il s’agissait de violences conjugales. Jusqu’à cette soirée d’avril 2018 où il a tenté de m’étrangler devant notre petite fille de 2 ans. Si des voisins n’étaient pas intervenus, je serais morte. Il a fallu ce drame pour que je décide de porter plainte contre mon bourreau et de m’en remettre à la justice.

« Je me suis soumise à toutes les étapes de la procédure »

Mon conjoint a rapidement été incarcéré et mis en examen pour tentative de meurtre. De mon côté, je me suis soumise à toutes les étapes de la procédure. Dépôt de plainte au commissariat, confrontation avec mon agresseur, examen à l’Unité médico-judiciaire, audition de plusieurs heures avec la juge d’instruction, expertise psychologique. Tout cela était extrêmement lourd et pas toujours d’une grande bienveillance. De manière plus ou moins explicite revenait souvent cette interrogation, tellement culpabilisante : mais pourquoi n’êtes-vous pas partie ? Aucun soutien psychologique ne nous a été proposé, ni à moi ni à ma petite fille qui cette nuit-là avons pourtant vu la mort de près. J’ai dû me débrouiller seule pour trouver un psychiatre pour moi et une pédopsychiatre pour ma fille pour prendre en charge notre traumatisme. Mais j’ai supporté en me disant que c’était le prix à payer pour être enfin libérée de cet homme et avoir droit à une vie normale.

« J’étais abandonnée, livrée à mon bourreau »

Le choc fut donc terrible quand, un an plus tard, mon ex-conjoint a été remis en liberté en attente du procès, sans bracelet électronique. Il était certes assigné à résidence en province, loin de la région parisienne où je vivais. Mais aucun moyen n’a été déployé pour s’assurer qu’il respectait ses obligations. Et il les a évidemment transgressées ! Jusqu’à venir m’attendre devant chez mes parents. Mon père l’a fait fuir, je suis allée déposer une main courante au commissariat et la juge d’instruction en charge du dossier a été alertée. Mais elle ne m’a jamais répondu et n’a pas ordonné la réincarcération de mon ex-conjoint. Il est donc resté en liberté, tandis que moi je vivais comme une bête traquée, m’attendant à chaque instant à ce qu’il me tombe dessus pour tenter à nouveau de me tuer. En état de terreur perpétuelle, j’ai essayée d’obtenir un « téléphone grave danger » mais ma demande est restée sans suite. J’avais été abandonnée, livrée à mon bourreau.

« Il ne me restait que les réseaux sociaux »

A ce moment-là, j’ai compris une chose : si tant de femmes meurent chaque année sous les coups de leur conjoint, cela n’est en rien une fatalité mais trop souvent le résultat d’un système qui dysfonctionne. Les victimes de violences conjugales sont incitées à porter plainte et aller en justice. Mais rien n’est fait pour les soutenir dans ce long et éprouvant parcours ni pour les protéger. Alors j’ai décidé de chercher ailleurs une protection susceptible de me sauver la vie : sur les réseaux sociaux. J’ai bien conscience que ce n’est pas le lieu où la justice doit se rendre. Mais comment faire quand elle ne se rend nulle part ? Après mûre réflexion, le mardi 14 mai 2019, j’ai posté un message sur Twitter, intitulé « A l’aide ». J’y ai exposé ma situation, le danger de mort que je courais et mon désespoir après avoir épuisé sans succès tous les recours officiels.

« Une immense chaine de solidarité s’est formée »

Allait-on me traiter de fabulatrice, m’insulter, lâcher sur moi des torrents de haine comme cela arrive souvent sur les réseaux sociaux ? Cela été tout l’inverse ! En l’espace de quelques heures, j’ai reçu une multitude de messages bienveillants, provenant de femmes mais aussi d’hommes. Mon tweet a été très largement partagé. Une immense chaîne de solidarité s’est formée pour interpeller les pouvoirs publics sur mon sort. J’étais tellement soulagée que quelqu’un m’entende enfin ! Cette vague d’indignation est parvenue aux oreilles de journalistes, ils ont fait des articles et demandé des explications insistantes au Parquet. Face à la pression, la justice a ordonné la réincarcération de mon ex-conjoint. Et tout cela en une semaine, alors que j’alertais et suppliais en vain depuis trois mois. Twitter m’a sauvée la vie et celle de ma fille !

« La médiatisation m’a permis de continuer à me sentir vivante »

Ce tweet a donné de la visibilité aux femmes victimes de violences conjugales qui, une fois qu’elles ont enfin réussi à trouver le courage de porter plainte, subisse l’abandon par le système judiciaire. C’est leurs voix à toutes que j’ai voulu porter lorsque j’ai été invitée au Grenelle sur les violences conjugales organisé par le gouvernement en septembre 2019. J’ai notamment été consultée pour améliorer les procédures d’obtention du « téléphone grand danger » et du « bracelet anti-rapprochement ». Alors que j’attendais le procès aux Assises de mon ex-conjoint, cette médiatisation autour de moi m’a permis de continuer à me sentir vivante, me donnait l’impression d’une bulle protectrice. Même si bien sûr, il y avait aussi le revers de la médaille. Car la médiatisation ne fonctionne pas à sens unique, elle réclame son dû, se repait de votre vie privée étalée aux yeux de tous, suscite des jalousies chez certains et provoque des attentes énormes chez d’autres victimes.

« Ma fille et moi avons pris souffrance à perpétuité »

Le procès a été d’une violence inouïe, j’y ai été traitée comme une criminelle, humiliée par les avocats de la défense. Mais à la fin, mon conjoint a été condamné à 8 ans de réclusion criminelle et 5 ans de suivi socio-judiciaire. Il encourait la perpétuité, il ne s’en est pas si mal sorti… Mais le juge a refusé de le déchoir de ses droits parentaux : il a considéré que sa tentative de meurtre contre moi sous les yeux de notre fille terrifiée n’entachait en rien ses aptitudes à être un bon père ! Peu importe que les pédopsychiatres aient diagnostiqué un sévère syndrome de stress post-traumatique chez Alice : elle devrait continuer à côtoyer son père, au nom du lien biologique sacralisé par la justice de notre pays . Malgré mon épuisement et les énormes difficultés économiques dans lesquelles m’ont plongée ces années de procédures judiciaires, j’ai fait appel et nous avons gagné : mon ex conjoint a été déchu de ses droits parentaux. Cette décision fera jurisprudence et elle constitue un immense espoir pour tous les enfants trop souvent « victimes fantômes » des violences conjugales. Aux dernières nouvelles, mon bourreau a demandé un aménagement de peine, alors même qu’il n’a pas encore effectué la moitié de sa condamnation. Ma fille et moi avons pris souffrance à perpétuité… « .

Fait d’actualité: Le long calvaire d’une femme victime de violences conjugales Une femme, vulnérable car placée sous curatelle, subissait des violences de son compagnon depuis des mois. Interpellé, il a accusé un mystérieux ancien compagnon d’être à l’origine des marques de coups. Le tribunal n’y a pas cru et a envoyé ce quinquagénaire derrière les barreaux.

Ce sont les deux nièces de la victime qui sont intervenues, le 10 octobre dernier. Elles avaient découvert leur tante blessée au visage, avec un coquard à l’œil, ainsi que des gros hématomes sur tout le corps. Elle avait, selon son témoignage, était mise au sol et frappée par son compagnon.

La victime avait été mise en sécurité dans un hôtel, puis avait été conduite à l’hôpital de Saint-Julien-en-Genevois, où l’homme avait été la chercher avant d’être interpellé à son retour.

Il l’enfermait, selon lui, « pour la protéger »

La compagne s’était vue prescrire quatorze jours d’ITT et avait raconté que son calvaire durait depuis des mois avec ce compagnon alcoolique, elle-même reconnaissant qu’elle s’adonnait aussi à la boisson.

Les nièces ne se doutaient de rien, le compagnon leur paraissant très gentil. Il leur assurait que leur tante chutait toute seule. La curatrice s’était aussi inquiétée de voir des bleus sur ses bras, mais la victime minimisait les faits et ne voulait pas porter plainte.

Jugé par le tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse, cet homme de 51 ans s’est défendu de toute violence : « C’est une fille formidable. Mais elle tombe toute seule, c’est le mélange entre médicaments et alcool. Et après, je la ramasse par terre. » Il a même expliqué qu’un mystérieux ancien concubin, dont il est le seul à parler, la frappait dans la rue, et qu’il l’avait donc « enfermée pour la protéger ». Jurant même face à ses juges : « Je suis d’accord à 200 % que quelqu’un l’a frappée, mais ce n’est pas moi ».

« Elle a vécu six mois d’enfer avec lui »

« Les bras m’en tombent, il se présente comme une victime », s’est agacée Me Marie Audineau. « Cette femme a été défigurée après avoir vécu six mois d’enfer avec lui. Il l’isolait de sa famille et elle était sous son emprise », constatait l’avocate de la victime.

« Cette femme n’arrivait pas à porter plainte, par peur de se retrouver à la rue. Et je trouve le déni de ce monsieur très inquiétant » estimait la procureure. Elle a requis trois ans de prison dont un avec sursis probatoire, et maintien en détention », contre Philippe Dubar.

« Il a pu garder les clés pour la protéger, qu’elle ne sorte pas la nuit pour se mettre en danger. Mais elle n’était pas séquestrée. Elle avait d’ailleurs son téléphone » relevait Me Juliette Romanet. L’avocate du prévenu pensait que « quelque chose ne colle pas dans le discours de la victime, qui souffre de bipolarité et était toujours ivre quand elle l’accusait ». Elle estimait qu’il y avait « des éléments qui permettent de douter ».

Le tribunal a suivi les réquisitions.