J’ai vécu, pendant près de 9 ans, aux côtés d’un homme qui a exercé sur moi une emprise psychologique, émotionnelle et parfois physique.
Après avoir donné naissance à 4 enfants, j’ai un jour dit stop à l’escalade de la violence. Malgré une rupture suite à des faits de violences, j’ai connu un « retour » en arrière en acceptant de revivre avec lui…
En 2021, j’ai eu enfin le déclic qui m’a permis d’en sortir aujourd’hui plus forte et en pleine reconstruction, j’ai la soif de m’épanouir en tant que femme indépendante et déterminée.
La justice m’a épaulée dans cet éprouvant combat. Mais sortir de cette relation toxique, au cours de laquelle on perd tout esprit critique et toute confiance en soi est un chemin très difficile, et à plusieurs reprises, ma parole fut mise en doute et je me suis sentie incomprise par certains représentants de l’ordre public.
De nos jours le phénomène d’emprise est encore mal compris, trop mal connu.
Je souhaite porter haut cette parole. Insuffler un élan, provoquer le désir de changement, apporter une main tendue à celles qui sont piégées dans cette tourmente.
Je n’ai à ma disposition « que » mon expérience personnelle, et les nombreuses recherches, discussions, rencontres menées avec des personnes qui vivent, ont vécu de telles situations ou travaillent pour sortir de cet « enfer ».
Je suis animée par le désir de comprendre, de connaitre le phénomène, de le détecter, de le ressentir.
Je veux être là en tant que « grande sœur » pour toutes celles qui voudront bien pousser la porte de ce lieu.
Ce projet associatif est aussi pour moi un projet de vie, celui d’une reconversion professionnelle, celui d’une lutte quotidienne et perpétuelle dans ma construction de femme indépendante et battante pour moi et mes 4 enfants.
Je me raconte également à travers un roman autobiographique en cours de rédaction, il portera le même nom que l’association « Prendre son envol », racontant les petites anecdotes d’une vie de famille en apparence bien tranquille, mais qui en fait cache de nombreuses failles et des moments de douleurs intenses.
Je veux engager ce combat et cette démarche, pour libérer la parole et déculpabiliser toutes celles qui « pensent » être responsables de ces situations dormantes, insidieuses, silencieuses mais qui sont littéralement broyées de l’intérieur.
Je veux être une « lueur » d’espoir, je veux être un témoignage, une épaule, une alliée pour toutes celles qui le souhaiteront provisoirement ou durablement dans cette lutte.
Le chemin est long et fastidieux. Et je veux crier qu’ensemble nous serons plus fortes.
Mon message à toutes: Ne perdez jamais espoir !
Mélanie Lecomte