Chronique littéraire:  » Prendre son envol »

Il y a maintenant deux années, presque jour pour jour. Je disais stop à l’escalade de la violence dans mon couple.

Un enchainement d’événements m’a conduites à renoncer à cette vie et à ce que j’ai connu durant 9 années aux côtés du père de mes enfants.

Aux portes du tribunal, après le délibéré, la sanction est tombée. Un regard à mon papa, un mélange d’émotion, et une phrase que je garderais toujours en mémoire  » Je veux faire quelque chose pour aider ses femmes, je veux contribuer, raconter, comprendre! ». 

Je n’ai jamais lâchée cette idée. Après beaucoup de réflexion, petit à petit l’idée de créer cette association met venue mais pas seulement !

J’ai trouvé! Je vais raconter cette histoire, mon histoire, notre histoire. Dire tout haut, ce que les gens ne voient pas. Je veux briser les tabous d’une vie qui semble si paisible, et démontrer les ravages de cette violence « invisible ». La violence morale et psychologique. 

Par chance, une amie proche étais en contact avec une écrivaine : Justine Cazeirgues écrivaine, spécialiste des récits de vie et des biographies pour particuliers. Justine Caizergues, Romancière pro, Ecrivain public Montpellier

Une première approche téléphonique, une entente quasiment instantanée. Touchée par mon histoire et mon combat nous avons décidé de travailler main dans la main pour créer  » ce 5 IIème bébé » comme je le nomme désormais.

Des entretiens téléphoniques, d’une heure en moyenne en fréquence d’une à deux fois par mois; je ressasse ma vie, notre  vie, de notre rencontre, en passant par mes grossesses, les petites anecdotes de ce quotidien, sans doute similaire à beaucoup.

En parlant, en me livrant à Justine, je met le doigt sur toutes ces petites choses qui me paraissaient insignifiantes, happés par l’amour que je lui porté et cette  » emprise » qui s’était immiscée dans notre relation. J’ouvre les yeux sur toutes ces choses que j’ai acceptées, tolérées.

Cette échange et ce travail à duré près d’un an et demi. De rédaction, d’écoute, de partage. De cela est né il y a 2 mois maintenant mon témoignage portant, le nom de mon association  » Prendre son envol ». 

Je ne remercierais jamais assez Justine de son aide, de son implication, de son professionnalisme quant au respect de mes récits et mes ressentis retranscrits parfaitement.

L’aboutissement d’un grand projet. 

Mais ce n’était que la première étape. Je devais me lancer, désormais seule dans l’étape la plus périlleuse afin de mener à terme ce projet. Cette histoire est écrite! Désormais, je désir qu’elle soit lue !

La recherche d’un éditeur et d’un distributeur. L’esprit remplit de doute et d’incertitude j’entame les démarches envoi du manuscrit à plusieurs maisons d’éditions accompagné d’une lettre présentant le livre et mon engagement.

L’attente. L’attente peux parfois être très longue pour obtenir une réponse, quelle qu’elle soit d’ailleurs, positive ou négative. Les éditeurs évoquent des délais de 1 à 3 mois. Dans tout les cas la balle est dans leur camps.

Puis, un beau jour j’ouvre ma boite aux lettres… une maison d’édition m’avait répondu. Je dégrafe la lettre; nous souhaitons travailler avec vous afin de publier votre récit de vie accompagné d’un contrat. L’émotion qui m’a envahi en cette instant était unique. J’en ai pleuré.

Enfin, on a reconnu notre travail, on a été touché par mon histoire. On crois et on veux investir dans « mon » combat! Quel profond soulagement et sentiment de fierté !

Une semaine plus tard, une autre maison d’édition revenait vers moi, elle aussi pour signer la parution de mon livre.

Aujourd’hui, je suis encore en attente, du retour d’autres maisons d’éditions et en cours d’études des contrats qui me sont proposés afin de garantir mes droits et le meilleur avenir à ce livre que je porte en moi.

Mais une chose est certaine ; il sera diffusé et lu ! J’ai gagné mon pari. Ce pari fou, d’écrire mon histoire, de mettre en lumière ce phénomène « d’emprise » encore mal compris. 

Je vous tiendrais informé de la suite de cette magnifique aventure, que j’ai l’opportunité de vivre !