Valérie Bacot : qu’est-ce que le syndrome de la femme battue ?

PODCAST – Dès ses douze ans, Valérie Bacot est battue et violée par son beau-père, Daniel Paulette. À 17 ans, elle tombe enceinte de son bourreau avec qui elle va être contrainte de se marier et s’installer. Pendant des années, Valérie va vivre l’enfer et subir l’emprise incommensurable de cet homme.

Valérie Bacot arrivant au procès en compagnie de ses enfants le 21 juin 2021.

Quand Daniel Paulette s’installe au domicile familial des Bacot, dans le village de La Clayette (Saône-et-Loire), Valérie est heureuse. Au départ, la jeune fille trouve une source de réconfort auprès du nouveau compagnon de sa mère. « Daniel Paulette lui caresse les cheveux, la prend dans ses bras, lui fait faire ses devoirs », décrit Me Nathalie Tomasini, avocate spécialiste des violences faites aux femmes et avocate de Valérie Bacot, dans Les Voix du Crime

Pourtant, celui en qui elle trouve la protection qu’elle a tant cherché dans son jeune vécu, révèle peu à peu un tout autre visage : à douze ans, elle est violée pour la première fois. À ce moment, Valérie parle. Son bourreau est alors condamné à deux ans de prison pour agression sexuelle et non pour viol. La mère de Valérie vit mal la situation et la culpabilité s’installe dans l’esprit de sa fille.

Le répit est de courte durée. Dès sa sortie, Daniel Paulette retourne au domicile et les violences s’intensifient. À 17 ans, Valérie tombe enceinte de son bourreau. « On pourrait croire que sa mère va chasser Daniel et essayer de protéger et d’aider sa fille. Pas du tout, il n’en est rien. C’est exactement le contraire qui va se produire », poursuit Me Tomasini.

Celle qui est encore une adolescente est alors contrainte de s’installer et de se marier avec son violeur… mais le calvaire est loin de s’arrêter : « Daniel Paulette va lui imposer de se prostituer sur des aires d’autoroute. Imaginez ce qu’elle a pu endurer. » Sans mot dire, Valérie subit, jusqu’au jour où, à l’issue d’une passe violente, elle met un terme à cet enfer en tuant cet homme d’une balle dans la nuque.

On est à un niveau d’emprise et de contrôle incroyable

Me Tomasini