Les violences conjugales ont fait 208 000 victimes en France en 2021, et sont en forte hausse de 21 % par rapport à 2020, selon les statistiques publiées ce jeudi 15 décembre 2022 par le ministère de l’Intérieur. Parmi elles, les viols conjugaux progressent encore plus, de 31 %. Les homicides conjugaux sont eux aussi en progression.
Toutes les trois minutes en France, une femme est victime de violence conjugale, qu’elle soit physique, sexuelle ou psychologique, et la tendance est en forte hausse, de 21 %. Telles sont les conclusions des chiffres publiés ce jeudi 15 décembre par le ministère de l’Intérieur, qui recense et détaille ce phénomène qui a pratiquement doublé en cinq ans et qui reste au cœur de l’actualité, touchant tous les milieux sociaux.
Meurtres, actes de torture et de barbarie
Dans les deux tiers des cas, il s’agit de violences physiques légères ou modérées, la part des violences physiques criminelles (meurtres et tentatives, tortures ou actes de barbarie) restant très rare (moins de 1 % des cas).
De même, la part des violences sexuelles dans les violences conjugales reste faible (4 %), mais il s’agit dans 85 % des cas d’un viol ou d’une tentative de viol.
145 homicides, soit 18 de plus qu’en 2020
Le nombre d’homicides conjugaux enregistrés en 2021 est de 143, soit 18 de plus qu’en 2020, mais est inférieur à celui de 2019 : ce chiffre fluctue ces dernières années autour de 150 victimes par an, sans qu’une tendance très claire ne se distingue sur le long terme.
Un département d’Occitanie dans le rouge
Parmi les dix départements qui affichent le taux de violences conjugales les plus élevés pour les femmes de 15 à 64 ans se trouve un département d’Occitanie : les Pyrénées-Orientales affichent un taux de 10,4 femmes victimes pour 1000 habitantes, et se classe ainsi au huitième rang national des départements les plus touchés.
On compte en tête de ce triste palmarès trois des cinq départements d’Outre-Mer (Guyanne avec 12,7 pour mille, puis Réunion et Guadeloupe), suivis en métropole de la Seine-Saint-Denis (11,6 pour mille), Nord, Pas-de-Calais, Lot-et-Garonne. Derrière les Pyrénées-Orientales arrivent les Alpes-Maritimes et les Bouches-du-Rhône.
Les départements de l’Hérault, du Gard et de l’Aude se situent à des taux variant entre 7,7 et 9,8 pour mille.
Avec 6 717 cas recensés en 2021, les viols et tentatives de viols restent en très forte hausse de 31 % par rapport à 2020, où ces chiffres étaient déjà en progression de 27 %. Aujourd’hui, selon ces chiffres, on recense en France 18 viols ou tentatives de viols conjugaux par jour.
Neuf victimes sur dix sont des femmes
Près de neuf victimes de violences conjugales sur dix sont des femmes, principalement âgées de 25 à 39 ans, et sont françaises à 85 %.
Concernant les auteurs de victimes conjugales, les services de sécurité ont arrêté 178 000 personnes en 2021, dont 70 % pour des violences physiques, et 4 % pour des violences sexuelles. Il s’agit d’hommes dans quasi-totalité des cas (88 %), et principalement d’hommes de nationalité française (83 %).
Une victime sur quatre ne dépose pas plainte
Ces chiffres donnent une vision sans doute sous-estimée de la réalité : selon une étude effectuée en France en 2021, selon des critères européens, et portant sur 169 060 personnes, un peu moins d’une personne sur quatre victime de violence conjugale a déclaré cette atteinte aux services de sécurité.