Violences physiques : ces chiffres qui confirment la prédominance des femmes parmi les victimes

À l’exception des violences physiques commises par les parents dans l’enfance et des violences physiques hors du couple, la part de femmes victimes reste bien supérieure à celle des hommes, en particulier aux violences sexuelles.

En 2021, les femmes restent plus touchées que les hommes par les violences, en particulier par les violences sexuelles, révèle lundi 21 novembre le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI)*. Ce service publie un panorama inédit des violences en France métropolitaine, mesurées à partir de l’enquête « Genese » qu’il a conduite en 2021.

L’étude a étudié trois familles de violences : celles subies dans l’enfance (avant 15 ans), celles commises au sein du couple (donc « par partenaire » et après 15 ans) et celles commises par non-partenaires (après 15 ans également). Plus précisément, l’étude a différencié les types de violences : psychologiques, sexuelles ou physiques.

Les résultats montrent qu’à l’exception des violences physiques commises par les parents dans l’enfance et des violences physiques par non-partenaire, la part de femmes victimes des différentes violences étudiées – que ce soit au cours de la vie ou sur une période plus récente – reste bien supérieure à celle des hommes.

Au sein du couple : une femme sur six victime de violences physiques ou sexuelles

Si l’on prend, par exemple, les violences psychologiques (contrôle, dénigrement ou intimidations) subies après l’âge de 15 ans au sein du couple (par partenaire donc), on remarque que l’écart entre les hommes et les femmes est assez faible : plus d’une femme sur quatre (27%) et un homme sur cinq (18,7%). En revanche, si on se penche sur les violences physiques ou sexuelles par partenaire (coups, bousculades, étranglements, viols, tentatives de viol) – qui sont plus rares – on remarque que les écarts se creusent. En 2021, une femme sur six (15,9%) déclare en avoir été victime au moins une fois depuis l’âge de 15 ans, contre un homme sur 18 (5,6%).

Hors du couple : les hommes majoritairement à l’origine des violences

Deuxième enseignement de l’étude cette fois dans la catégorie des violences commises – depuis l’âge de 15 ans – par une personne en dehors du couple (une personne hors partenaire) : on note que les violences sexuelles par non-partenaire sont beaucoup plus rares pour les hommes (3%) que pour les femmes (17%). En revanche, si l’on regarde les violences physiques par non-partenaire, ce sont cette fois les hommes les plus concernés 20,5% contre 15,2%).

Dans cette catégorie des violences au-delà de l’âge de 15 ans subies par un non-partenaire, l’étude met en évidence que quels que soient la nature des violences et le sexe de la victime, des hommes sont très majoritairement à l’origine des faits. À noter que les violences par non-partenaires sont le plus souvent des faits « isolés » : commis – au cours des cinq dernières années – en général une seule fois à l’encontre d’hommes et de femmes plutôt jeunes, étudiants, habitant une grande agglomération.

Dans l’enfance : des femmes surexposées aux violences psychologiques et sexuelles

Enfin, le panorama aborde également la question des violences commises avant l’âge de 15 ans. En 2021, plus d’une femme sur cinq et près d’un homme sur six, âgés de 18 à 74 ans, ont déclaré avoir subi une violence intrafamiliale avant l’âge de 15 ans (psychologique, physique ou sexuelle).Les femmes sont surexposées aux violences psychologiques et sexuelles par rapport aux hommes avant 15 ans. Il y a 12% des femmes qui déclarent avoir subi des violences psychologiques avant 15 ans, contre 5,4% des hommes, et sur les violences sexuelles elles sont 11% contre 4%.

Ces violences, d’après l’étude, commencent très souvent avant l’adolescence et se caractérisent par leur durée et leur répétition. En cas de violences physiques ou psychologiques parentales, c’est le père qui est plus souvent mentionné. Mais si l’on parle de violences sexuelles, alors c’est un autre membre de la famille (grand-parent, oncle, tante, cousin, cousine, neveu, nièce, etc.) qui est le plus souvent cité.

*Le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (créé fin 2014) présente ici les premiers résultats de sa toute première enquête statistique, l’enquête Genese. Conduite en 2021 auprès d’un très large échantillon de femmes et d’hommes habitant en France métropolitaine, l’enquête a été financée dans le cadre d’un appel à projet européen en 2019. L’enquête a été menée sur 11 semaines du 1er mars au 16 mai 2021 auprès de 109 000 individus.