Violences faites aux femmes : 7 projets innovants récompensés

Mardi 19 juin, la Fondation Kering a récompensé sept entreprises innovantes liées à la lutte contre les violences faites aux femmes.

 

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Tous les deux ans, la fondation Kering récompense des entrepreneurs sociaux luttant contre les violences faites aux femmes. Le 19 juin, sept lauréat.e.s d’Europe, d’Amérique et d’Asie ont été couronné.e.s. La cérémonie de remise des prix a eu lieu au Siège du groupe Kering, dans les anciens locaux de l’hôpital Laennec, dans le 7ème arrondissement de Paris.

Ils reçoivent un soutien financier variant de 5.000 à 10.000 euros, deux ans de mentorat par un collaborateur du groupe Kering et un programme d’incubation de six mois encadré par un expert de l’innovation sociale.

Un des points communs des initiatives récompensées est leur public cible : les femmes victimes réfugiées ou en demande d’asile, victimes de violence dans 70% des cas, selon Gynécologie Sans Frontières. Retour sur les sept projets récompensés.

Jessica Ladd, créatrice d’une application pour aider les victimes d’agressions sexuelles

Alors étudiante, Jessica a été victime d’une agression sexuelle par un de ses amis. Elle a réfléchi pendant plusieurs mois avant de porter plainte. “Je pensais que cet ami était une bonne personne.”, explique-t-elle en anglais, lors de la remise de son prix Kering. “Je ne voulais pas lui causer du tort : j’espérais qu’il avait fait une grosse bêtise et qu’il ne recommencerait jamais. Lorsque j’ai appris que je n’étais pas sa seule victime, j’ai décidé de porter plainte. Et je me suis rendue compte que le processus de signalement auprès de mon université était presque aussi traumatique que l’acte d’agression en soi”, raconte la jeune femme.

Un passage par la Harvard Kennedy School of Business et une thèse en épidémiologie plus tard, Jessica Ladd lance Callisto, une plateforme dont l’objectif est de permettre aux étudiant.e.s de sauvegarder toutes les informations relatives à leur agression entre le moment où ils la vivent et le moment où, si tel est leur souhait, ils portent plainte.

Hera Hussain, à l’initiative d’un bot de recherche adapté aux femmes victimes de violences conjugales

Hera Hussain n’en est pas à sa première initiative pour aider les femmes. la jeune Britannique, pakistanaise d’origine, a d’abord monté “ChaynPakistan.Org”, un projet open-source agrégeant un ensemble d’outils dont une femme victime de violences conjugales au Pakistan pourraient avoir besoin. Devenu “Chayn” et développé au Royaume-Uni, cette plateforme propose plusieurs types de guides : les différentes définitions d’un abus, des explications pour monter son dossier de violences conjugales sans avocat, un guide de bonnes pratiques pour soutenir un.e ami.e victime de violences… le tout en plusieurs langues. 200.000 femmes ont consulté les contenus de Chayn depuis son lancement en 2013 – contenus produits par des bénévoles, des expertes et des survivantes d’agressions.

Marie Reverchon, créatrice d’une association formant les réfugiées à l’art floral

Seule Française et vingtenaire de la sélection, Marie a d’abord vécu une expérience forte de l’ESS (économie sociale et solidaire) en Angleterre, où elle faisait un stage dans l’association “Bread & Roses”, qui forme des femmes réfugiées à l’art floral. “J’ai adoré ce projet et j’ai décidé de l’importer en France”, déclare-t-elle.

Autres lauréates du Prix Kering

Barbara Spezini a monté “Articolo 10”, une ONG turinoise qui soutient les femmes et enfants demandeurs d’asile. Au sein de cette association, elle a fondé “Colori Vivi” en 2017, un atelier de mode “made in Italy” qui forme réfugiées aux métiers de la confection, leur permettant ainsi d’avoir un travail, une formation, un cercle social sûr et une mise en contact bienveillante avec la société italienne.

Li Ying, avocate de formation, est la fondatrice d’un service de formations en ligne et en présentiel pour lutter contre les violences conjugales en Chine depuis 2016. Elle s’est fixé pour objectif de former 1.000 femmes par an aux connaissances nécessaires aux victimes de ces violences.

Virginie Goethals est récompensée pour son ONG “Run” (Rebuild, Unite and Nurture), qui utilise la course et la formation pour insérer les demandeuses d’asile à Hong Kong.

Esther Attias

Les collages féministes !

Collages féministes : lutter contre la violence, ça s’organise 

 

Mobilisation des membres de Collages Féminicides Paris, en mémoire de Dinah victime d'homophobie. 11 novembre 2021, Paris.

 

« Je te crois », « Tu n’es pas seul·e »… Écrits en lettres noires sur feuilles blanches, des slogans de soutien aux victimes de violence recouvrent les murs de nos villes depuis trois ans. Ils sont l’œuvre du mouvement des collages féministes.

Né en 2019 à Paris, à la suite du 100e féminicide de l’année, ce mouvement s’étend rapidement à d’autres villes où se montent des groupes de collages. Il s’inscrit dans la continuité du soulèvement des Sud-Américaines contre les féminicides « Ni una menos » (« Pas une de plus ») et a mené une des campagnes les plus médiatiques contre les féminicides que la France ait connues, à la fois dans la rue et sur les réseaux sociaux.

Depuis #MeToo en 2017, la lutte contre les violences est au cœur du mouvement féministe au sein duquel émergent de nouvelles organisations. Ce renouveau du féminisme interroge : comment s’organiser pour tendre vers une société sans violence ? Ces organisations sont des laboratoires d’expérimentation de cet idéal de société.

Au travers d’une ethnographie de 5 mois menée en 2020 au sein du collectif parisien, Collages Féminicides Paris (CFP) nous avons interrogé leurs pratiques organisationnelles : comment s’organise un collectif d’activistes dont le projet est la lutte contre les violences ? Comment se coordonner, prendre des décisions, se répartir la charge de travail, intégrer de nouveaux membres sans reproduire la violence que l’on combat ? Les activistes parviennent ils véritablement à s’organiser sans violence ?

S’inspirer des organisations « alternatives »

Perçus comme « inorganisés » ou « anarchiques » par le grand public, les collectifs militants sont rarement conçus comme des organisations à la pointe. En sciences de gestion et du management, traditionnellement centrées sur les grandes entreprises, il reste inhabituel de les considérer comme objet sérieux de recherche. Pourtant, ils sont le lieu privilégié de la production de pratiques gestionnaires, interrogeant les manières traditionnelles de s’organiser (la hiérarchie par exemple).

Comme l’expliquent les chercheurs Martin Parker et Valérie Fournier, explorer ces organisations qualifiées d’« alternatives » ouvre nos imaginaires à différentes manières de s’organiser et de travailler ensemble, pour des futurs désirables.

Dans le cas de CFP, les activistes s’engagent dans un projet collectif de lutte contre des violences qu’elles et ils refusent de vivre, et donc de reproduire au sein de l’organisation qui a compté jusqu’à 1 500 membres. Son combat s’étend progressivement à la lutte contre toutes les violences, en particulier racistes et transphobes. Il s’agit d’organiser l’alternative d’une société identifiée comme violente en tentant de faire de leur collectif un « safe space » (lieu exempt de violence et de harcèlement, qui encourage la parole et la création de stratégies de résistance).

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L’anthropologue Marianne Maeckelbergh explique que les activistes « préfigurent » leur projet politique : au lieu de remettre à un futur lointain l’avènement d’une société sans violence, elles et ils travaillent déjà à le faire advenir chaque jour dans l’espace du collectif.

Les espaces de collage : des « espaces safe »

À quoi une organisation sans violence peut-elle alors ressembler en pratique ? Il nous faut d’abord comprendre ce que les activistes entendent par violence. Le collectif considère la violence comme un instrument de maintien des oppressions de sexe, de race et de classe, c’est-à-dire un « ciment » (glue), pour reprendre le terme de la penseuse afroféministe Patricia Hill Collins. Du dénigrement à l’agression physique en passant par la dépendance économique, la violence est un « continuum ». Elle est protéiforme et permet aux groupes dominants de se maintenir en opprimant et exploitant les groupes dominés.

Depuis cette compréhension de la violence, les activistes de Collages Féminicides Paris déclinent leur projet politique en trois principes clés : horizontalité, inclusion et attention mutuelle.

S’organiser contre la violence : la pratique

S’organiser de manière horizontale, soit non hiérarchique, se traduit au sein du collectif par une organisation sans leader, favorisant la prise d’initiative et s’assurant du consentement de chaque membre. Les activistes prennent les décisions par vote au consensus et veillent à la bonne transmission de l’information, notamment sur la dimension illégale du collage comme action de désobéissance civile. Chaque individu garde ainsi la liberté de décider pour lui-même.

CFP pratique l’inclusivité, soit la prise en compte de toutes les oppressions – de genre, de race, fondées sur le handicap – et lutte contre leur reproduction au sein de l’organisation. Cela passe par la création de sous-espaces d’auto-organisation par et pour les personnes minorisées au sein du collectif, sous la forme de pôles dits en « mixité choisie » pour les personnes LGBTQIA+, racisées, transgenres, handicapées et neuro-atypiques. Ces sous-groupes sont par exemple sollicités dans la validation des slogans les concernant. L’inclusivité s’incarne également dans le respect strict de la présence de personnes transgenres au sein du collectif. Par exemple, l’usage du langage inclusif et l’invention de formulations épicènes telles que « colleureuses » – contraction de colleurs et colleuses, se veut systématique.

Enfin, le collectif pratique l’attention mutuelle en organisant une solidarité économique entre les membres. Dès la création du collectif, des cagnottes sont mises en place pour rembourser le matériel et rendre accessible le mode d’action au plus grand monde. Une autre cagnotte est ouverte durant la crise sanitaire pour les personnes précaires du collectif. Le coût économique de fonctionnement du collectif est mutualisé. Toute personne ayant des problèmes financiers pourra ainsi être aidée.

En bref, le collectif « préfigure » son projet politique : il substitue aux modes de coordination qu’il identifie comme violent (modes de coordination hiérarchique, discriminatoire et favorisant l’exploitation économique) par l’horizontalité, l’inclusion et l’attention mutuelle.

Cet article est basé sur un projet de recherche de Juliette Cermeno et Justine Loizeau ayant obtenu le prix de la meilleure contribution et le prix de la meilleure contribution théorique à la conférence de l’AIMS (Association Internationale de Management Stratégique) en 2021.

C’est la reprise ! ça bouge chez Prendre son envol !

On reprends « pleinement du service » après avoir rechargé les batteries durant la période estivale.

Il a fallut une parenthèse, pour se ressourcer, réfléchir à la mise en œuvre de nouveau projet, au moyen de porter et d’impacter le plus possible la population concernant les  » VIOLENCES FAITES AUX FEMMES ». 

Bien consciente, que les violences, l’humiliation, le rabaissement, les coups, la peur, l’impuissance et le sentiment de solitude, engendré par les violences conjugales ne prennent pas de vacances, nous revoilà, l’équipe de professionnels qui interviennent à l’association et moi même pour reprendre le cours du combat à vos côtés. 

Les ateliers reprennent à comptés du mardi 12 septembre, les plannings mensuels seront communiqués comme à l’accoutumé.

Nous serons également présents lors du forum des associations à Alès, le 9 septembre. Nous vous y attendons nombreuses !

Je souhaite que l’année qui commence puisse être, pour vous, le moment de « déclic » afin de prendre en considération votre valeur et le caractère toxique des relations dans lesquelles vous évoluées. Votre énergie et votre bonheur, doivent progressivement devenir votre priorité. Vous devez rayonner. 

Amicalement, 

Mélanie Lecomte, Directrice, Créatrice de PRENDRE SON ENVOL & Ancienne victime.

 

Chronique littéraire du mois de juillet : Penser la violence des femmes.

 

  • Une réflexion intéressante et pertinente sur la violence des femmes ;

Tueuses, ogresses, sorcières, pédophiles, hystériques, criminelles, délinquantes, furies, terroristes, kamikazes, cheffes de gang, soldates, policières, révolutionnaires, harpies, émeutières, pétroleuses, viragos, guerrières, Amazones, boxeuses, génocidaires, maricides…

 

Qu’y a-t-il de commun entre toutes ces figures ? Pour le comprendre, il importe d’exhumer, de dénaturaliser, d’historiciser et de politiser la violence des femmes.

Telle est l’ambition de cet ouvrage qui propose une approche pluridisciplinaire sur un sujet trop longtemps ignoré des sciences sociales.

Cette somme inédite, réunissant des études historiques, anthropologiques, sociologiques, linguistiques et littéraires, révèle combien la violence des femmes est au cœur d’enjeux d’ordre à la fois politique et épistémologique.

Penser la violence des femmes, c’est en faire un véritable levier pour considérer autrement la différence des sexes, la violence et, par-delà, l’ordre social.

 

LES DIFFÉRENTS TYPES DE VIOLENCE CONJUGALE

 

La violence conjugale se développe par cycles de plus en plus rapprochés dont l’intensité et la fréquence peuvent conduire à la mise en danger de la victime et de ses enfants.

Les gestes ou comportements violents font partie d’une stratégie pour contrôler ou imposer à l’autre sa volonté en utilisant les coups, l’humiliation, le dénigrement, les insultes, les menaces, le chantage. La violence conjugale constitue un abus de pouvoir et de confiance. Elle entrave des relations basées sur l’égalité et le respect. L’isolement, la honte, le poids des idées reçues, les sentiments de culpabilité et d’échec, plongent les victimes dans le silence, les empêchent d’agir et d’envisager une issue à la souffrance.

 

 La violence verbale

La violence verbale peut s’entendre. Si certains hommes violents vont, élever le ton, pour intimider leurs compagnes, d’autres, au contraire, vont prendre une voix plus suave, la victime reconnaîtra bientôt cette tonalité dangereuse. Un autre gardera son timbre habituel, mais abreuvera d’injures, de menaces, de sarcasmes sa compagne.

 La violence psychologique

La violence psychologique s’exprime par des attitudes diverses, des propos méprisants, humiliants. Le compagnon violent renvoie à la victime une image d’incompétence, de nullité. Il l’atteint dans son image à travers le regard des autres. Progressivement la victime perd confiance en elle-même, en ses possibilités. Peu à peu s’installe le désespoir, une acceptation passive de ce qui arrive. Elle s’isole, s’enferme dans sa honte, n’ose plus prendre d’initiative. Cette violence peut conduire à la dépression, à l’alcoolisme, au suicide.

 La violence économique

La violence économique exercée différemment selon les milieux (allocations familiales jouées ou dépensées au bar ; revenus déposés sur un compte joint dont lui seul détient la signature, carnets de chèques et carte bancaire ; biens immobiliers de madame qui disparaissent sous la gestion bienveillante de monsieur…), cette violence aura pour objet de déposséder la victime de toute possibilité d’autonomie financière.

 La violence sexuelle

La violence sexuelle est la plus cachée. La personne violente oblige sa compagne à avoir des rapports sexuels malgré elle, avec lui ou avec d’autres partenaires selon ses propres fantasmes, parfois il la forcera à se prostituer. Les viols, les agressions sexuelles, les rapports acceptés sous la contrainte ou pour le calmer sont réguliers. Les victimes ont beaucoup de mal à en parler parce qu’elles restent associées aux obligations du mariage et du devoir conjugal.

 

 La violence physique

La violence physique, contrairement à une idée répandue, n’est pas toujours présente dans des situations de violence conjugale. Le partenaire utilise cette forme de violence quand sa compagne manifeste encore trop d’indépendance à son goût, quand il n’a pas réussi à contrôler tous les comportements de celle-ci. Il passe donc aux coups, à la brutalité ou à la contrainte physique.

 

 La violence administrative

​La violence administrative est la confiscation de documents (carte nationale d’identité, permis de conduire, livret de famille, carte vitale…). Elle concerne notamment les femmes d’origine étrangère. La rupture de la vie commune peut avoir une incidence sur le droit de séjourner sur le sol français. Il arrive, également, à l’occasion d’un séjour à l’étranger, que le conjoint confisque le passeport de sa femme pour l’empêcher de revenir sur le sol français.

Gros plan : Les femmes et les filles dans le sport

Le sport a le pouvoir de changer des vies. En enseignant aux femmes et aux filles le travail d’équipe, l’autonomie, la résilience et la confiance en soi, le sport est l’un des principaux moteurs de l’égalité des sexes. Les femmes dans le sport bravent les stéréotypes de genre et les normes sociales, offrent des exemples à suivre et font apparaître les hommes et les femmes de manière égale.

Alors que certaines des plus grandes athlètes féminines du monde, dont l’ambassadrice de bonne volonté d’ONU Femmes Marta Vieira da Silva, se préparent pour la coupe du monde féminine de la FIFA en France (7 juin – 7 juillet), nous rendons hommage aux réussites remarquables et au potentiel inégalé des femmes et des filles dans le sport. Nous appelons également à agir pour remédier à des problèmes tels que l’inégalité salariale, la violence basée sur le genre et le manque d’investissements ciblés qui permettraient à davantage de femmes et de filles de faire carrière dans le sport.

Avec le soutien d’ONU Femmes, les femmes et les filles du monde entier font jeu égal, dans le sport et au-delà. Au Brésil et en Argentine, des filles acquièrent des compétences essentielles tout en pratiquant un sport, en Jordanie, des camps de football destinés aux filles aident à établir de meilleures relations entre les communautés locales et les réfugiés et, dans le Pacifique, un partenariat avec Oceania Rugby œuvre à mettre fin à la violence à l’égard des femmes.

Principaux reportages

 

 

Vidéos

Cinq façons dont le sport autonomise les femmes et les filles
L’ambassadrice de bonne volonté d’ONU Femmes Marta Vieira da Silva nous explique comment le sport peut favoriser l’autonomisation des femmes et des filles.
Le football contribue à l’intégration des réfugiés syriens en Jordanie
Des camps de football en Jordanie aident à apaiser les tensions entre les communautés locales et des milliers de réfugiés syriens récemment arrivés.

 

 

 

Femmes auto-entrepreneuses : le point sur les aides à la création d’entreprise.

Parfois méconnus, différents dispositifs promeuvent l’entrepreneuriat féminin en France. Vous êtes sur le point de vous lancer ou voulez enclencher la vitesse supérieure ? Un coup de pouce est toujours le bienvenu : il serait dommage de passer à côté ! Le Portail Auto-Entrepreneur fait le point sur les structures et les aides réservées aux femmes.

 Les aides financières pour les femmes auto-entrepreneuses

 

Vous vous demandez comment trouver des financements pour votre projettrouver vos premiers clients ou encore nouer des liens avec d’autres entrepreneures ? Pour surmonter ces défis, on fait le point sur les aides disponibles pour vous ! 

La garantie ÉGALITÉ Femmes

 

ÉGALITÉ Femmes est un dispositif national mis en place par l’association France Active. Son objectif est d’aider les femmes entrepreneures à créer ou à reprendre une entreprise. Cette garantie remplace le FGIF (Fonds de Garantie à l’Initiative des Femmes). 

Cette aide permet aux demandeuses d’emploi ou aux femmes en situation de précarité de créer ou reprendre une entreprise. Comment ? En facilitant l’accès aux crédits bancaires afin de financer la création, la reprise ou le développement de leur entreprise, quel que soit le statut juridique. Pour en bénéficier, l’entreprise doit avoir été créée ou reprise depuis moins de 3 ans. 

La garantie de prêt ÉGALITÉ Femmes : 

  • Couvre jusqu’à 80 % du montant du prêt bancaire, dans la limite de 50 000 € (d’une durée minimum du prêt de 2 ans et d’une durée maximale de 7 ans)  
  • Doit servir à financer des investissements et/ou un besoin en fonds de roulement  
  • Vous évite de devoir faire appel à des cautions personnelles pour financer votre projet  
  • N’engendre un remboursement qu’à hauteur de 2,5 % du montant de votre prêt (coût unique de 2,5 % du montant garanti)  

Si vous souhaitez constituer un dossier de demande de garantie ÉGALITÉ Femmes, contactez l’association France Active la plus proche de chez vous.

Le saviez-vous ?

Vous hésitez à vous lancer ? Ne laissez pas les barrières administratives vous bloquerDevenir auto-entrepreneuse est l’une des solutions les plus accessibles pour vous lancer avec un régime simplifié. Nos conseillers vous guident dans toutes vos formalités pour concrétiser votre projet entrepreneurial. 

Le programme Wom’energy  

Lancé par l’association Réseau Entreprendre, le programme Wom’energy encourage un monde entrepreneurial de plus en plus mixte 

Pour y arriver, Réseau Entreprendre met à disposition des entreprises un prêt d’honneur : il facilite l’accès aux financements aux femmes porteuses de projets. Wom’energy met ainsi en lumière de nouveaux talents et propose son réseau professionnel pour les accompagner !  

Le montant du prêt du programme Wom’energy pour les entrepreneures est compris entre 15 000 € et 50 000 €.     

Les dispositifs de financement locaux pour les femmes entrepreneuses

Certaines collectivités territoriales (régions, départements ou villes) ont créé des fonds réservés aux femmes qui créent leur activité. 

En France, plus d’une vingtaine de régions ont aussi mis en place des Plans d’action régionaux (PAR) pour soutenir la création et reprise d’entreprises par des femmes.  

Dans ce cadre, le Plan d’action régional en Nouvelle-Aquitaine a lancé une nouvelle convention qui s’étend de 2021 à 2023. Les priorités se composent d’un meilleur accompagnement pré et post-création de projets avec l’accessibilité à des financements. Des formations mettent également à l’honneur l’entrepreneuriat au féminin. 

En plus de cela, des associations locales peuvent vous soutenir financièrement. 

Par exemple, l’association Racines a mis en place les Clubs locaux d’épargne pour les femmes qui entreprennent (Clefe). Ces clubs regroupent entre 5 et 15 entrepreneures qui s’engagent à constituer un fonds d’épargne solidaire. L’épargnante effectue des versements réguliers d’un montant de 15 à 150 euros, sur une période d’un ou deux ans. Ce fonds permet de soutenir le développement des unes et des autres. 

Autres aides financières pour créer son auto-entreprise

D’autres aides sont également accessibles aux femmes (et aux hommes) qui souhaitent lancer leur activité et devenir entrepreneure. 

À titre d’exemple, vous pouvez peut-être bénéficier des soutiens aux entreprises suivants : 

  • Le Nouvel accompagnement pour la création ou la reprise d’entreprise  (NACRE) : ce dispositif d’accompagnement au lancement et/ ou au développement s’étend sur 3 ans. Il vous offre la possibilité, sous conditions, de souscrire un prêt à taux zéro.   
  • Le prêt d’honneur : sans intérêts ni garanties sur vos biens personnels, ce prêt permet de vous constituer un apport personnel. Il vous facilite ainsi l’accès à un emprunt bancaire (entre 9 700 euros et 29 000 euros). Les organismes Initiative France et Réseau Entreprendre peuvent vous aider à bénéficier de ce prêt.  
  • Le microcrédit : ce prêt peut vous être accordé si vous ne pouvez pas accéder au système bancaire classique, faute de revenus suffisants. Il peut être proposé par divers organismes et notamment l’Adie. 

Les associations et structures pour les femmes auto-entrepreneuses

Il existe de nombreux organismes et réseaux dédiés à l’entrepreneuriat féminin en France. 

Si ces structures peuvent avoir des spécificités, elles ont généralement les mêmes finalités : 

  • Conseiller les femmes qui souhaitent créer, reprendre ou développer leur entreprise 
  • Favoriser les échanges, aider au développement d’un réseau professionnel et rompre l’isolement des femmes entrepreneuses 
  • Promouvoir l’entrepreneuriat au féminin 

Certains organismes sont nationaux et disposent de plusieurs antennes régionales. C’est le cas par exemple de : 

  • Willa (ex-Paris Pionnières) : incubateur dédié aux entrepreneuses dont le projet est généralement orienté vers la technologie.   
  • Action’elles : association nationale qui propose des ateliers, des formations et un suivi personnalisé à ses adhérentes.  
  • Les Premières : association nationale qui propose des réunions d’information, des packs de formations et/ou un accompagnement sur-mesure aux cheffes d’entreprise.  
  • Force Femmes : association nationale qui accompagne gratuitement les femmes de plus de 45 ans dans le retour à l’emploi et la création d’entreprise.  
  • EFOIR (Entreprendre au Féminin Océan Indien Réunion) : association qui encourage les femmes basées dans cette région à lancer leur activité et qui participe au développement de leurs compétences entrepreneuriales.  

À l’échelle locale, d’autres réseaux mettent également à l’honneur les femmes entrepreneuses. Si les structures sont plus petites, elles n’en sont pas moins actives ! N’hésitez pas à vous renseigner sur les différents organismes et faire le point sur ce qu’ils peuvent vous apporter dans le développement de votre activité. 

Le saviez-vous ?

Le Réseau Mampreneures France dispose de plusieurs antennes permettant aux mères cheffes d’entreprise d’être accompagnées dans leur projet de création d’entreprise. 

 Les événements dédiés à l’entrepreneuriat féminin

Les concours réservés aux femmes entrepreneures

À l’échelle nationale et régionale, il existe des dizaines d’événements qui récompensent les créateurs et créatrices de projets dans tous les secteurs d’activités. Certains concours sont exclusivement réservés aux femmes entrepreneuses, d’autres ont un prix qui leur est réservé. 

Hormis la reconnaissance symbolique apportée par la remise d’un trophée, les événements de ce type présentent de nombreux avantages. Il est important de les considérer comme un véritable tremplin pour le développement de votre activité. 

En effet, les concours d’entrepreneuriat féminin pourront vous permettre de rencontrer de potentiels partenaires commerciaux, de vous créer un réseau professionnel et de développer votre notoriété. 

À titre d’exemple, le célèbre réseau « Les Femmes de l’Économie » a créé ses propres prix depuis 2010 : « Femme chef d’entreprise », « Femme chef d’entreprise prometteuse », « Femme innovation sociale », « Femme à l’international ». Ces derniers ont pour but de récompenser les femmes qui s’investissent dans le développement économique de leur territoire, à travers la création d’entreprise. Lors de la 5ème édition en 2022, 162 femmes ont ainsi été récompensées. 

La journée de la femme digitale

Depuis 2013, la Journée de la Femme Digitale (JFD) est un « accélérateur de croissance ». Il est destiné aux femmes qui se lancent dans le développement de projets participant à l’innovation technologique. 

L’objectif est de mettre à l’honneur les cheffes d’entreprise ou directrices dans le domaine des nouvelles technologies. La JFD est l’occasion de dévoiler les lauréates du prix Margaret qui récompense chaque année la créativité, l’innovation et l’audace de femmes en Afrique et en Europe. 

Les prix ? Une exposition médiatique lors de la JFD et des soutiens financiers, dont un accompagnement en développement et en communication d’une valeur d’environ 1 million d’euros. 

La Journée des Femmes Entrepreneuses

Chaque année, une journée est entièrement dédiée à l’entrepreneuriat féminin. Elle est mise en place dans le cadre du Salon de la Micro-Entreprise (SME) qui a lieu à Paris. 

Le SME est l’occasion pour vous de : 

  • Rencontrer des professionnels et développer votre réseau 
  • Participer à de nombreuses conférences sur diverses thématiques : aspects juridiques et financiers, business plan, motivation, etc. 
  • Être conseillée par des experts de l’entrepreneuriat féminin sur le stand dédié 
  • Plus globalement, partager votre expérience avec d’autres entrepreneuses 

Le Salon de la Micro-Entreprise a fait son grand retour en septembre 2022 après deux années d’absence dues au Covid. L’édition 2023 en ligne a lieu le 2 février : Le SME Online. 

La Semaine de Sensibilisation à l’Entrepreneuriat Féminin

Les Semaines de sensibilisation des jeunes à l’entrepreneuriat féminin, sont des événements nationaux à l’initiative du Secrétariat d’État chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de l’association 100 000 entrepreneurs. Le but est de sensibiliser les jeunes âgés de 13 ans à 25 ans à l’entrepreneuriat au féminin.

Au cours de ces journées, plusieurs actions sont organisées, comme :

  • Des interventions dans les établissements scolaires : les femmes entrepreneuses sont invitées à raconter leur expérience et échanger avec des élèves de tous niveaux (du collège à l’enseignement supérieur)
  • L’organisation de temps forts : conférences, débats et speed-datings avec d’autres professionnels et institutionnels
  • Sur les réseaux sociaux : conseils et partages d’expériences

Vous êtes une femme entrepreneuse et souhaitez témoigner ? Rien de plus simple ! Créez un compte sur le site 100 000 entrepreneurs et positionnez-vous sur une intervention de la semaine.

Bon à savoir

À vos agendas ! La 11ème édition des Semaines de sensibilisation des jeunes à l’entrepreneuriat féminin a lieu du 6 au 24 mars 2023. 

 Le congé maternité unique

En 2020, le gouvernement a instauré un système de « congé maternité unique ». Concrètement, il accorde aux cheffes d’entreprise un congé aux conditions alignées sur celles des salariées. Cela signifie que les consultations et les soins nécessaires sont pris en charge de la même manière que pour les salariées. 

Le congé maternité des auto-entrepreneuses a connu d’autres évolutions jusqu’à ce jour en 2023: 

  • Les versements de l’allocation et de l’indemnité forfaitaire de repos maternel sont soumis à une justification de 10 mois d’affiliation au titre d’une activité non salariée 
  • La durée d’indemnisation du congé maternité est allongée pour atteindre 112 jours consécutifs (comme pour les salariées).  
  • Il n’est plus nécessaire d’être à jour dans le versement de vos cotisations sociales pour avoir droit à votre congé maternité !

Le saviez-vous ?

Besoin d’une dose d’inspiration ? Découvrez les parcours d’Aline (coach business) ou encore de Laure (podcasteuse scientifique) dans notre Podcast Auto-Entrepreneur.

8 mars : une journée « pour les femmes », d’où ça vient et à quoi ça sert ?

Chaque année, la journée du 8 mars apporte son lot de débats, de railleries et d’incompréhensions. D’où vient cette date ? Que marque-t-elle ? Peut-elle servir à quelque chose ? Toutes ces questions sont bonnes, voici de quoi y répondre.

 

Le 8 mars, c’est la journée de la femme : FAUX

Depuis plusieurs jours, vous l’avez entendu, lu et peut-être formulé ainsi : la « journée de la femme » se tient le 8 mars. Cette mention pourrait avoir déclenché quelques réprobations autour de vous. Pourquoi ? Le 8 mars est une journée d’action et de sensibilisation dédiée à la lutte pour les droits des femmes. La résumer en « journée de la femme », bien que cela soit fréquent et ait même pu être une expression presque officielle à une période, efface non seulement la question des droits sociaux, mais renvoie, en plus, à l’idée d’un modèle féminin unique.

Les mots de Najat Vallaud-Belkacem en 2013 sont souvent repris pour l’expliquer : « Le 8 mars n’est pas, comme on l’entend parfois, la journée de « la » femme, qui mettrait à l’honneur un soi-disant idéal féminin accompagné de ses attributs : cadeaux, roses ou parfums ». Les femmes, comme les hommes, sont diverses, et davantage que leur personne, ce sont leurs droits qui sont mis en avant à chaque 8 mars.


On célèbre les femmes ce jour-là : FAUX

D’accord pour le nom, mais alors à quoi sert-elle cette journée ? À mettre l’accent sur les inégalités sociales entre femmes et hommes et sur la façon de mieux garantir des droits équivalents aux femmes. En somme, inutile d’adresser un SMS de bonne journée à toutes les femmes de son entourage, qui n’en ont sans doute pas davantage besoin le 8 mars que la veille. En revanche, ce peut être l’occasion, pour chacun et chacune, de se demander ce qui peut être changé ou questionné dans nos comportements habituels pour améliorer l’égalité. Et de rappeler que, non, cela n’implique pas que les 364 autres jours de l’année soient ceux des hommes.

 

 


On doit cette journée à une personnalité féminine : VRAI & FAUX

L’ONU a officialisé une journée consacrée à ces questions en 1977, à la date du 8 mars. En France, la reconnaissance de cette date comme Journée internationale des droits des femmes remonte à 1982, sous l’impulsion d’Yvette Roudy, ministre déléguée aux Droits des femmes. Mais l’origine de cette journée est plus vaste et plus ancienne. Elle s’appuie, notamment, sur les manifestations ouvrières du début du XXe siècle. À cette période, les revendications des femmes contre les discriminations dans l’emploi et pour le droit de vote prennent de l’ampleur.

On évoque généralement le rôle de Clara Zetkin, journaliste et militante allemande, qui a appelé, en 1910, lors de la Conférence internationale des femmes socialistes, à organiser chaque année une Journée internationale des femmes. De nombreux pays adopteront cette initiative après la Seconde Guerre mondiale. Dès le départ, cette journée trouve donc ses bases sur des questions sociales.

 

La militante Clara Zetkin, photographiée ici à Zurich en 1897, a appelé en 1910 à une journée consacrée aux droits des femmes
La militante Clara Zetkin, photographiée ici à Zurich en 1897, a appelé en 1910 à une journée consacrée aux droits des femmes (Wikimedia Commons)

 


Il s’agit d’une journée purement symbolique : VRAI

Comme toute journée d’action, l’objectif est de fixer un rendez-vous pour encourager à s’emparer d’un sujet qui demeure valable le reste du temps. Les questions posées le 8 mars n’en seront donc pas moins importantes deux jours plus tard. Pour autant, l’effet de cette date peut dépasser le symbolique : des rassemblements sont organisés, et de nombreuses institutions saisissent l’occasion pour partager des bilans ou pistes d’amélioration sur la situation des femmes à différents échelons de la société. Cela permet de rappeler que la question de l’égalité femmes-hommes se joue sur différents aspects qui se rejoignent.


Cette journée s’ajoute à d’autres mouvements durables : VRAI

Cette édition 2022 intervient dans un contexte particulier : l’an passé, le mouvement #MeToo s’est élargi au monde étudiant et à la question de l’inceste. Par ailleurs, la crise sanitaire a ravivé certains sujets, que cela soit sur la question des violences intrafamiliales, ou sur les métiers très féminisés du soin et de la santé. Le syndicat Solidaires réclame d’ailleurs une « revalorisation salariale des métiers féminisés, la fin des temps partiels inférieurs à 24 heures et un réel partage du temps de travail ».

Violence Conjugale : Le cercle infernal

Aujourd’hui, je vous partage un documentaire ressource sur « les violences conjugales » :

En Suisse, toutes les deux semaines, une femme meurt sous les coups de son partenaire. Reste que la violence conjugale n’est pas forcément synonyme de femmes battues. Les hommes aussi sont concernés et la violence dans le couple ne commence pas à partir des coups. Pourquoi les victimes acceptent-elles, parfois pendant des années, l’inacceptable ? Pour Temps Présent, des Romands témoignent de leur calvaire. Regards croisés sur un problème de santé publique, qui coûte des millions à la société et nous concerne tous.

Générique

Un reportage de Marie Abbet et Cédric Louis
Image : Yvan Illi Son : Otto Cavadini Montage : Emmanuelle Eraers

 

Chronique littéraire du mois avril: Roxane Gay BAD FEMINIST

« Je préfère être une mauvaise féministe que ne pas être féministe du tout. »

Roxane Gay

Bad Feminist explore la politique contemporaine, la culture populaire, la sexualité, la race et l’histoire personnelle de Roxane Gay afin de souligner les multiples discriminations subies par les femmes.

Bad Feminist rappelle que la défense de l’égalité des sexes ne dispense pas d’assumer ses contradictions : on peut s’épiler, chanter des chansons pop, être fan de téléréalité et militer pour les droits historiquement aliénables des femmes.

Bad Feminist marque le début d’un nouveau féminisme, décomplexé et libérateur.

Née dans le Nebraska en 1974 d’une famille haïtienne, Roxane Gay s’est imposée comme une des plus grandes voix du féminisme américain. Bad Feminist est un véritable best-seller aux États-Unis.

« L’écrivaine assume et revendique un « féminisme imparfait », humain et non culpabilisateur. »
Libération