Violences faites aux femmes : 7 projets innovants récompensés

Mardi 19 juin, la Fondation Kering a récompensé sept entreprises innovantes liées à la lutte contre les violences faites aux femmes.

 

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Tous les deux ans, la fondation Kering récompense des entrepreneurs sociaux luttant contre les violences faites aux femmes. Le 19 juin, sept lauréat.e.s d’Europe, d’Amérique et d’Asie ont été couronné.e.s. La cérémonie de remise des prix a eu lieu au Siège du groupe Kering, dans les anciens locaux de l’hôpital Laennec, dans le 7ème arrondissement de Paris.

Ils reçoivent un soutien financier variant de 5.000 à 10.000 euros, deux ans de mentorat par un collaborateur du groupe Kering et un programme d’incubation de six mois encadré par un expert de l’innovation sociale.

Un des points communs des initiatives récompensées est leur public cible : les femmes victimes réfugiées ou en demande d’asile, victimes de violence dans 70% des cas, selon Gynécologie Sans Frontières. Retour sur les sept projets récompensés.

Jessica Ladd, créatrice d’une application pour aider les victimes d’agressions sexuelles

Alors étudiante, Jessica a été victime d’une agression sexuelle par un de ses amis. Elle a réfléchi pendant plusieurs mois avant de porter plainte. “Je pensais que cet ami était une bonne personne.”, explique-t-elle en anglais, lors de la remise de son prix Kering. “Je ne voulais pas lui causer du tort : j’espérais qu’il avait fait une grosse bêtise et qu’il ne recommencerait jamais. Lorsque j’ai appris que je n’étais pas sa seule victime, j’ai décidé de porter plainte. Et je me suis rendue compte que le processus de signalement auprès de mon université était presque aussi traumatique que l’acte d’agression en soi”, raconte la jeune femme.

Un passage par la Harvard Kennedy School of Business et une thèse en épidémiologie plus tard, Jessica Ladd lance Callisto, une plateforme dont l’objectif est de permettre aux étudiant.e.s de sauvegarder toutes les informations relatives à leur agression entre le moment où ils la vivent et le moment où, si tel est leur souhait, ils portent plainte.

Hera Hussain, à l’initiative d’un bot de recherche adapté aux femmes victimes de violences conjugales

Hera Hussain n’en est pas à sa première initiative pour aider les femmes. la jeune Britannique, pakistanaise d’origine, a d’abord monté “ChaynPakistan.Org”, un projet open-source agrégeant un ensemble d’outils dont une femme victime de violences conjugales au Pakistan pourraient avoir besoin. Devenu “Chayn” et développé au Royaume-Uni, cette plateforme propose plusieurs types de guides : les différentes définitions d’un abus, des explications pour monter son dossier de violences conjugales sans avocat, un guide de bonnes pratiques pour soutenir un.e ami.e victime de violences… le tout en plusieurs langues. 200.000 femmes ont consulté les contenus de Chayn depuis son lancement en 2013 – contenus produits par des bénévoles, des expertes et des survivantes d’agressions.

Marie Reverchon, créatrice d’une association formant les réfugiées à l’art floral

Seule Française et vingtenaire de la sélection, Marie a d’abord vécu une expérience forte de l’ESS (économie sociale et solidaire) en Angleterre, où elle faisait un stage dans l’association “Bread & Roses”, qui forme des femmes réfugiées à l’art floral. “J’ai adoré ce projet et j’ai décidé de l’importer en France”, déclare-t-elle.

Autres lauréates du Prix Kering

Barbara Spezini a monté “Articolo 10”, une ONG turinoise qui soutient les femmes et enfants demandeurs d’asile. Au sein de cette association, elle a fondé “Colori Vivi” en 2017, un atelier de mode “made in Italy” qui forme réfugiées aux métiers de la confection, leur permettant ainsi d’avoir un travail, une formation, un cercle social sûr et une mise en contact bienveillante avec la société italienne.

Li Ying, avocate de formation, est la fondatrice d’un service de formations en ligne et en présentiel pour lutter contre les violences conjugales en Chine depuis 2016. Elle s’est fixé pour objectif de former 1.000 femmes par an aux connaissances nécessaires aux victimes de ces violences.

Virginie Goethals est récompensée pour son ONG “Run” (Rebuild, Unite and Nurture), qui utilise la course et la formation pour insérer les demandeuses d’asile à Hong Kong.

Esther Attias