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Violences conjugales : une borne interactive et un van itinérant déployés en Charente-Maritime

Érigée en priorité gouvernementale, la lutte contre les violences faites aux femmes se dote en Charente-Maritime de deux nouveaux outils. Testée depuis l’été dernier lors de plusieurs compétitions sportives et dans des clubs de football du département, une borne interactive de prévention des violences (BIP) est à la disposition des communes et associations. Conçu pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, cet outil numérique permet d’informer ses utilisateurs – et notamment les plus jeunes – des comportements inacceptables et répréhensibles. Il donne aussi accès à tous les contacts nécessaires pour « libérer la parole » auprès de professionnels.

Autre outil attendu cette fois pour l’automne 2024 : un van itinérant pour mailler le territoire. Financé par l’État à hauteur de 50 000 euros, ce camion aménagé viendra compléter les dispositifs existants et permettra aussi « les repérages précoces », assure Quentin Brisset, le directeur général de Tremplin 17, l’association aux commandes du projet. « Les autres acteurs pourront en bénéficier pour leurs activités », abonde Quentin Brisset.

« Ces deux outils – la borne interactive et le van – sont un plus pour la Charente-Maritime, ils n’existaient pas auparavant. Il faut faire plus, mieux et partout », a plaidé le préfet Brice Blondel lors de leur présentation le 9 février à Jonzac.

En 2023, près de 1900 affaires traitées par les forces de l’ordre ont concerné des victimes de violences intrafamiliales (+ 14 % par rapport à 2022). Une soixantaine de téléphones grave danger et 12 bracelets anti-rapprochement ont également été activés. Le CIDFF 17, service d’aide aux victimes a reçu 2 448 personnes : 60 % d’entre elles étaient des victimes de violences conjugales.

Chronique littéraire Avril

« Notre silence nous a laissées seules » de Judith Chemla : un traité de courage.

 

« J’ai obéi à la violence.
Malgré moi.
Nous en sommes tous là.
Avant d’oser regarder le monde tel qu’il est.
Avant d’oser parler. »

En juillet 2022, Judith Chemla publie sur Instagram une photo de son visage tuméfié, assortie d’un texte dénonçant les violences et le harcèlement infligés par son ex-compagnon et père de sa fille, Yohan Manca. L’acteur et réalisateur a été condamné pour ces faits à huit mois de prison avec sursis.

Dans un livre intitulé Notre silence nous a laissées seules (Robert Laffont, 21 euros), paru jeudi 25 janvier, l’actrice et autrice démonte les ressorts de cette emprise. Elle raconte avoir déjà subi, dix ans auparavant, la violence de James Thierrée, acteur et metteur en scène de renom, et père de son premier enfant

Au fil de son récit, Judith Chemla fait le choix de ne pas nommer directement les deux hommes – baptisés « le prince » et « le loup » –, écrivant davantage pour dénoncer « une société qui encore aujourd’hui ne veut pas considérer les mécanismes implacables d’une domination brutale exercée sur les femmes et sur les enfants et, pire, y participe en refusant de nous en protéger ».

 

 

 

Violences conjugales: qu’est ce que c’est ?.

L’expression « violences conjugales » désigne l’ensemble des violences (physiques, psychologiques et économiques) commises au sein du couple par le conjoint, le ou la partenaire de Pacs ou d’union libre. Les violences conjugales sont punies par la loi et vous devez porter plainte si vous en êtes victime.

La violence conjugale peut être de la violence physique ou sexuelle, de la violence psychologique ou de la violence économique.

La violence physique se caractérise par l’emploi de gestes violents dans le but de vous blesser.

La violence sexuelle est un geste à caractère sexuel commis sans votre consentement, sous la menace ou le chantage.

Voici quelques exemples de violence physique et/ou sexuelle :

  • Être giflé
  • Recevoir des coups de poing, des coups de ceinture ou autre
  • Être tiré par les cheveux ou être poussé
  • Subir des attouchements sexuels sous la contrainte
  • Subir une relation sexuelle sous la contrainte

La violence psychologique est un comportement ou un ensemble d’actes qui visent à vous rabaisser ou à vous dénigrer.

Voici quelques exemples de violence psychologique :

  • Propos dévalorisants ou dénigrants, tenus en privé ou en public
  • Insultes
  • Menaces (de diffusion de vidéos à caractère sexuel par exemple)

La violence économique est un comportement qui vise à vous priver d’autonomie financière, et à vous placer sous le contrôle de votre conjoint, ou de votre partenaire de Pacs ou d’union libre.

Voici quelques exemples de violence économique :

  • Contrôle total des ressources du couple et de leur utilisation
  • Privation de ressources de l’autre membre du couple
  • Mise en danger de votre patrimoine (signature d’hypothèque, souscription de crédits à la consommation)

Vous êtes victime de violence conjugale si vous subissez un ou plusieurs des faits cités ci-dessus de la part de votre conjoint, ou de la part de votre partenaire de Pacs ou d’union libre.

Focus: Le contrôle coercitif

Le contrôle coercitif : un concept essentiel dans les violences conjugales

 

Aujourd’hui, des États s’orientent vers la criminalisation du contrôle coercitif dans leur réponse aux violences conjugales.

Malgré une prise de conscience grandissante de la notion du contrôle coercitif, elle est parfois confondue avec l’emprise ou la violence psychologique. Cependant, le contrôle coercitif est distinct de ces deux concepts.

Il est essentiel de comprendre ce type de comportement afin d’élaborer des politiques et des réponses adaptées.

Définition communément admise du contrôle coercitif

Le contrôle coercitif est défini comme un acte délibéré ou un schéma comportemental de contrôle, de contrainte ou de menace utilisé par un individu contre une personne, un/e partenaire intime ou un/e ex-partenaire, dans le but de la rendre dépendante, subordonnée et/ou de la priver de sa liberté d’action.

Les agresseurs intimident, humilient, surveillent, manipulent et/ou isolent afin d’exercer leur pouvoir et leur contrôle. Les tactiques, sur un laps de temps, peuvent être psychologiques, physiques, sexuelles, émotionnelles, administratives et/ou économiques.

L’auteur de contrôle coercitif isole souvent sa victime de toute forme de soutien, exploite ses ressources, l’empêche d’accéder à de nouvelles ressources, réglemente la vie quotidienne de la victime et la prive des moyens nécessaires pour accéder à l’indépendance, résister ou s’enfuir.

Le contrôle coercitif se distingue des agressions isolées.

Définitions, conceptualisations et termes alternatifs

Le terme « contrôle coercitif » est souvent utilisé de manière interchangeable avec d’autres termes, tels que « violence psychologique » , « violence émotionnelle », et « terrorisme patriarcal ou intime », bien qu’il y ait des différences de signification.(1)

Les termes violence « psychologique » et « émotionnelle » peuvent décrire certains aspects du contrôle coercitif, cependant ils n’intègrent pas d’autres éléments de ce dernier tels que le stalking (harcèlement par la traque), les violences physiques, les abus sexuels, administratifs et économiques.(2)

Le contrôle coercitif peut être mal compris et réduit à la violence psychologique et/ou l’emprise dans le contexte français. Depuis juillet 2010, les violences psychologiques au sein d’un couple qui « dégradent la qualité de la vie et provoquent une altération de l’état de santé physique ou mentale » sont une infraction pénale en France.(3)

Les personnes reconnues coupables risquent jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et une amende de 75 000 €.(4)

Suite au Grenelle des violences conjugales en 2019, le gouvernement français a annoncé un certain nombre de mesures qu’il prendra pour lutter contre les violences conjugales.(5)

La notion de l’emprise a ensuite été incluse dans la loi n° 2020-936 du 30 juillet 2020, qui vise à protéger les victimes de violences conjugales.(6)

Le terme emprise, qui signifie être sous l’influence ou la domination d’une autre personne, est souvent mal traduit et mal interprété comme « contrôle coercitif ».

Le contrôle coercitif se concentre sur le schéma d’un comportement oppressif et répétitif de l’auteur envers sa victime, comme la privation de droits et de ressources, la surveillance ainsi que la micro-régulation et le contrôle du comportement.(7)

L’emprise, quant à elle, peut être définie comme ce que vit la victime et n’est qu’un aspect du contrôle coercitif.(8)

Le contexte européen

La Convention du Conseil de l’Europe sur la Prévention et la Lutte contre la Violence à l’égard des Femmes et la Violence Conjugale (Convention d’Istanbul) utilise le terme « violence psychologique », au lieu de « contrôle coercitif », pour décrire une infraction intentionnelle « portant gravement atteinte à l’intégrité psychologique d’une personne par la contrainte ou la menace. »(9)

Bien que le contrôle coercitif ne soit pas spécifiquement reconnu dans la Convention, les articles 33 et 46 sont pertinents lorsqu’on considère le contrôle coercitif comme une forme répétée ou continue de violence psychologique.(10)

Comportements et tactiques des auteurs de contrôle coercitif

Les auteurs utilisent souvent une combinaison de tactiques et/ou tirent parti de faiblesses ou d’insécurités perçues afin d’exercer leur pouvoir et leur contrôle sur la victime. Voici quelques exemples, non exhaustifs, de ces comportements :

  • isoler la personne de ses amis et de sa famille ;
  • la priver de ses besoins fondamentaux ;
  • surveiller son emploi du temps ;
  • la surveiller via des outils de communication en ligne ou des logiciels espions ;
  • prendre le contrôle de certains aspects de sa vie quotidienne, comme les endroits où elle peut aller, les personnes qu’elle peut voir, ce qu’elle peut porter et quand elle peut dormir
  • la priver de l’accès à des services de soutien, tels qu’une aide spécialisée ou des services médicaux ;
  • la rabaisser de façon répétée, par exemple en lui disant qu’elle ne vaut rien ;
  • appliquer des règles et des activités humiliantes, dégradantes ou déshumanisantes pour la victime
  • forcer la victime à prendre part à des activités criminelles, telles que la négligence ou la maltraitance d’enfants, pour la faire culpabiliser et s’assurer qu’elle n’alerte pas les autorités ;
  • abuser financièrement de la victime,  en ne lui accordant, par exemple, qu’une allocation dérisoire ;
  • menacer de blesser ou de tuer ;
  • menacer un enfant ;
  • menacer de révéler ou de publier des informations privées (par exemple, menacer de révéler l’orientation ou l’identité sexuelle de quelqu’un contre son gré) ;
  • agresser ;
  • infliger des dommages criminels, comme la destruction d’articles ménagers ;
  • violer ;
  • empêcher une personne d’avoir accès aux transports ou de travailler.(11)

Un cas médiatisé de contrôle coercitif ayant entraîné la mort

Le 19 février 2020, Rowan Baxter a assassiné son ancienne compagne Hannah Clarke et leurs trois enfants dans le Queensland, en Australie.(12)

Hannah Clarke avait subi des années de violences psychologiques, économiques et sexuelles de la part de son conjoint, qui contrôlait et surveillait ses déplacements, les personnes qu’elle pouvait voir, ce qu’elle pouvait porter, son accès à l’argent, et menaçait de nuire à leurs enfants si elle n’avait pas de relations sexuelles avec lui. Les tactiques utilisées dans ce cas sont toutes des exemples de contrôle coercitif. Les violences ont également continué après que Clarke a quitté Baxter, quelques mois avant qu’il ne l’assassine.

Statistiques clés

  • Le sociologue et travailleur social médico-légal américain Evan Stark a publié un rapport en 2012, qui a révélé qu’entre 60 et 80 % des femmes qui demandent de l’aide pour des violences conjugales ont subi un contrôle coercitif, y compris de multiples tactiques pour les effrayer, les isoler, les dégrader et les subordonner, ainsi que des agressions et des menaces.(13)
  • Au cours de l’année se terminant en mars 2020, 24 856 infractions de contrôle coercitif ont été enregistrées par la police en Angleterre et au Pays de Galles, contre 16 679 au cours de l’année se terrminant en mars 2019. Cette augmentation pourrait être attribuée aux améliorations apportées par la police pour reconnaître les incidents de contrôle coercitif et, en conséquence, à l’utilisation du Serious Crime Act de 2015.(14)
  • Au cours de l’année se terminant en décembre 2019, 1 057 prévenus ont été poursuivis en Angleterre et au Pays de Galles pour comportements contrôlants ou coercitifs en combinaison avec une autre infraction. Les coups et blessures ordinaires étaient l’infraction pour laquelle les défendeurs étaient le plus souvent poursuivis, combiné à un comportement de contrôle ou de coercition.(15)
  • Un examen des homicides liés aux violences conjugales en Nouvelle-Galles du Sud, en Australie, entre mars 2008 et juin 2016, a révélé que sur 112 homicides, 111 comportaient des tactiques de contrôle coercitif par l’agresseur sur sa victime avant de l’assassiner.(16)

Arguments en faveur de la criminalisation du contrôle coercitif

Les partisans de la criminalisation du contrôle coercitif affirment que ces lois contribueraient à modifier la manière dont les autorités comprennent et répondent à la violence de genre et à mieux tenir les auteurs pour responsables, en se concentrant sur la violence conjugale en tant que schéma de violence, plutôt qu’en tant qu’incidents isolés.(17)

La criminalisation du contrôle coercitif améliorerait la prise de conscience de la société et renforcerait la sécurité des femmes en se concentrant sur les schémas de violence plutôt que sur des incidents isolés, et sur toutes les formes de violence plutôt que sur la seule violence physique.(18)

L’introduction du contrôle coercitif dans les codes pénaux permettrait aux procureurs d’accéder à davantage de preuves pour établir la présence de violences conjugales y compris, entre autres, aux documents financiers, à des communications téléphoniques et numériques, et aux déclarations de témoins.(19)

Arguments contre la criminalisation du contrôle coercitif

Les opposants à la criminalisation du contrôle coercitif soutiennent qu’une réforme législative réussie reposerait sur la volonté et la capacité des victimes à impliquer la police. Cependant, les victimes hésitent souvent à signaler les sévices.(20)

Cela peut être dû à la peur de ne pas être crues, que les violences s’intensifient si la police intervient, ou d’être tenues responsables de sévices commis à leur encontre.

Pour les affaires portées devant les tribunaux, une question clé est de savoir comment prouver la coercition. Considérées individuellement, de nombreuses tactiques de contrôle coercitif ne sont pas criminelles, ce qui peut rendre l’obtention de preuves difficile.

Sans une réflexion approfondie, la criminalisation du contrôle coercitif peut donner aux victimes un faux sentiment de sécurité qui, à son tour, pourrait nuire à leur sécurité.

Légiférer sur l’infraction du contrôle coercitif peut également encourager les forces de l’ordre à attendre l’émergence d’un modèle de violence avant de procéder à une arrestation, plutôt que d’agir sur un incident isolé.(21)

Certains affirment que la criminalisation du contrôle coercitif pourrait avoir un effet négatif sur les populations marginalisées qui, dans de nombreux pays, sont déjà confrontées à des problèmes d’interventions policières excessives et de discrimination raciale.(22)

Les barrières linguistiques, par exemple, pourraient conduire à une mauvaise identification de l’auteur et empêcher la police de bien comprendre la situation.

Les partisans de la criminalisation du contrôle coercitif affirment que ces problèmes peuvent être résolus par une législation soigneusement rédigée, des investissements dans la formation des officiers de justice et l’éducation du public.

Pays ayant criminalisé le contrôle coercitif, pays examinant le contrôle coercitif

En 2015, l’Angleterre et le Pays de Galles sont devenus les premiers pays au monde à légiférer contre « les comportements de contrôle ou de coercition dans une relation intime ou familiale », avec l’adoption de la loi Serious Crimes Act de 2015, rendant le contrôle coercitif passible d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison.(23)

Après l’Angleterre et le Pays de Galles, en 2018, l’Écosse et l’Irlande ont adopté des lois similaires sur le contrôle coercitif et les violences conjugales.(24)

L’État de Tasmanie en Australie est devenu la première juridiction du pays à inclure des infractions spécifiques pour criminaliser des éléments du contrôle coercitif, tels que l’intimidation, la violence économique et psychologique.(25)

Toutefois, de plus en plus d’appels sont lancés pour que le contrôle coercitif devienne une infraction pénale dans toute l’Australie. En septembre 2020, le parti Labor du NSW a présenté au Parlement un projet de loi visant à criminaliser le contrôle coercitif, avec une peine maximale de dix ans.(26)

En novembre de la même année, une alliance fédérale multipartite a été formée, appelant à une approche nationale pour comprendre et criminaliser le contrôle coercitif.(27)

Le gouvernement du Queensland a également annoncé cette année son intention de mettre en place un groupe de travail indépendant chargé de mener des consultations sur une éventuelle législation en matière de contrôle.(28)

Législation des meilleures pratiques pour criminaliser le contrôle coercitif.

Le Domestic Abuse Act écossais de 2018 sur les violences conjugales, qui est entré en vigueur le 1er avril 2019, est considéré comme la référence absolue au niveau mondial pour la criminalisation du contrôle coercitif et des violences conjugales.(29)

Votée à l’unanimité par le gouvernement écossais, la législation crée une infraction spécifique de « comportement abusif envers [un/une] partenaire ou ex-partenaire , qui couvre non seulement les violences physiques, mais aussi les sévices psychologiques et les comportements coercitifs et contrôlants.(30)

Il peut s’agir d’un agresseur qui isole sa victime de ses amis et de ses proches, qui contrôle ses activités quotidiennes, qui l’effraie ou l’humilie.(31)

Conformément à la Convention d’Istanbul, la législation écossaise reconnaît également l’impact négatif de la violence conjugale et du contrôle coercitif sur les enfants

TÉTEMOIGNAGE – Sonia, victime de violences conjugales : « Il me frappait, il a même voulu m’étrangler »

Sonia a rencontré son ex-compagnon il y a huit mois. Leur relation en a duré six et et a elle a subi des violences tout le long. Insultes, coups, viols. Elle raconte son calvaire, ce jeudi 25 novembre, journée contre les violences faites aux femmes. Attention, certains propos peuvent choquer.

Sonia est Icaunaise. Il y a huit mois, elle a rencontré son ex-compagnon. Leur relation a duré six mois pendant lesquels elle a été victime de violences conjugales. Elle accepte d’en parler ce jeudi 25 novembre, date de la journée internationale contre les violences faites aux femmes. 

La rencontre, puis la descente aux enfers

Au départ, tout commence plutôt bien. « On peut dire que c’était le début d’une belle histoire, parce qu’il m’a charmée et j’ai craqué sur lui. Des roses, du champagne, une bouteille de premier cru. Voilà le truc idéal, comme toute femme rêve« , raconte Sonia.

Mais le conte de fée tourne rapidement au cauchemar. Elle emménage chez lui, un mois après leur rencontre. C’est à ce moment-là que la descente aux enfers commence. « Là, c’était fini. J’avais signé mon arrêt de mort » confie-t-elle, les larmes aux yeux.

« Ce que j’ai vécu, c’est être persécutée tous les jours », raconte Sonia.

Ça a commencé par des insultes, puis des coups. C’est ensuite allé crescendo dans la violence. « Il m’humiliait. Il m’a craché dessus, craché dessus vous vous rendez compte ? Il m’a jeté de l’eau bouillante. Je lui disais d’arrêter, que j’avais mal, je pleurais, mais rien à faire. Il me frappait. Il a même voulu m’étrangler« , énumère Sonia. Cette femme de 42 ans est encore sous le choc, des mois après leur séparation.

Sonia raconte également avoir été victime de viols. « Il faisait ce qu’il voulait de moi, j’étais sa chose. Il m’a violée. Je ne savais même pas que le viol entre conjoint pouvait exister et pourtant les gendarmes me l’ont dit. Aujourd’hui, je le sais, je n’étais pas consentante. J’ai été violée à plusieurs reprises ! » s’exclame-t-elle.

Elle veut monter une association pour aider les femmes victimes de violences

Le choc laisse place à la détermination. « Je pense qu’au fur et à mesure que le temps va passer, j’arriverai à aller de l’avant. Je prends mon temps. Et je sais que je me dévouerai à cette cause. Je veux monter une association. Je veux toutes les aider« , explique Sonia.

Elle estime que la prise en charge de victimes de violences conjugales laisse à désirer. « J_e suis allée à la gendarmerie et je n’ai pas été correctement prise en charge »_ confie-t-elle_. « Ils ne m’ont même pas informée de mon droit à faire ma déposition en présence d’un avocat !_ » s’insurge-t-elle.

Pour elle, il n’y a pas de suivi pour les victimes. « Cet été, je suis allée me réfugier chez une amie. J’avais déjà porté plainte une fois. Il m’a retrouvée et je l’ai vu chercher ma voiture, tourner dans le quartier. Lorsque j’ai appelé les gendarmes, leur réponse m’a scotchée » poursuit-elle, en colère.

« Ils m’ont dit que la rue était un lieu public et qu’ils n’allaient pas intervenir. Mais enfin ! Ils se doutent bien que s’il me cherche, ce n’est pas pour me faire un bisou ! » conclut-elle.

Les plaintes ont abouti et Sonia a rendez-vous au tribunal, où son ex-conjoint doit être jugé à partir de la semaine prochaine.

Violences conjugales : c’est quoi le « téléphone grave danger » ?

Un homme de 26 ans a été abattu, mercredi, après avoir ouvert le feu sur les forces de l’ordre. Il s’est présenté au domicile de son ex-compagne qui a alors appelé la police grâce à son « téléphone grave danger ».1

À Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis, mercredi 7 février, un homme de 26 ans est mort dans un échange de tirs avec la police. Il s’était rendu au domicile de son ex-compagne, munie d’un « téléphone grave danger ».

C’est un simple téléphone, distribué sur décision du procureur de la République à des victimes de violences domestiques, avec leur accord. Pour qu’il leur soit distribué il faut réunir trois conditions :
⦁    La victime doit être dans une situation de grave danger
⦁    Elle ne doit plus habiter avec son agresseur
⦁    Cet agresseur doit faire l’objet d’une mesure judiciaire d’interdiction d’entrer en contact avec elle

Le dispositif a été mis à l’essai en 2009 puis généralisé, à partir de 2014. Il existe aujourd’hui 5 500 téléphones de ce genre. Environ 4 000 ont été attribués.

Le fonctionnement est très simple, la personne en possession du téléphone pousse un bouton. Cette manipulation déclenche immédiatement un appel avec un centre d’assistance ouvert 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Le télé-assisteur s’assure alors que la détentrice du téléphone est en danger, et que ce n’est pas une mauvaise manipulation, puis il alerte la police qui intervient immédiatement grâce à la géolocalisation du téléphone.

2 400 interventions de la police en 2022

Et ça marche, si l’on en croit Ernestine Ronai, la responsable de l’Observatoire des violences faites aux femmes en Seine-Saint-Denis. C’est elle qui est à l’origine du « téléphone grave danger », elle l’a imaginé après un voyage en Espagne en 2007 où elle a observé un dispositif similaire. Selon elle, depuis que le « téléphone grave danger » a été mis en place en Seine-Saint-Denis, environ 500 femmes et 700 enfants ont pu être secourus. Dans toute la France, d’après les chiffres du ministère de la Justice, la police est intervenue plus de 2 400 fois rien que sur l’année 2022 grâce à ce téléphone.

Peut-on l’améliorer quand même ? Là aussi, Ernestine Robai répond oui. Le dispositif est efficace, mais il faut en distribuer plus selon elle. Il y en a 5 500 en France, mais elle estime qu’il en faudrait plus de 7 000. Le problème, selon elle, c’est l’appréciation du danger qui est insuffisante. Il faut plus croire les femmes, explique-t-elle, dès qu’une femme dit qu’elle a peur il faut lui remettre un « téléphone grave danger ».

Enfin les femmes qui n’osent pas porter plainte, par crainte de leur conjoint ou par peur de ne pas être crues, ne peuvent pas bénéficier de cette protection. Malgré ce dispositif, il y a eu 118 féminicides en France en 2022, dernier chiffre consolidé par le ministère de l’Intérieur.

 

Témoignage: La violence conjugale n’est pas que physique

Madame K. a raison, quand on parle de violence conjugale, on pense tout de suite à la violence physique. Les claques, les coups, les viols. Mais Madame K, elle, a vécu l’enfer de la violence psychologique. Qui détruisent petit à petit celle ou lui qui la subit de l’intérieur. Voici son témoignage.

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{TÉMOIGNAGE} QUAND LA VIOLENCE CONJUGALE EST PSYCHOLOGIQUE

DANS CE TYPE DE VIOLENCE, LES MOTS ENGENDRENT LES MAUX

Et, sans aucune douleur physique, on se retrouve à être possédée par un individu, à être réduite à un tout petit rien qui lui appartient, à ne plus être nous-même, à accepter des mots inacceptables, à avoir tout autant peur de cet individu « et s’il passait à l’étape suivante ? et s’il se mettait à me frapper ? au moins, il y aurait des traces et quelqu’un finirait peut-être par le voir et me sortir de là…. ? » mais non, cet individu utilisent encore et toujours les mots, et, encore et toujours, il vous rabaisse de plus en plus, et ses mots et les maux s’insinuent de plus en plus profondément dans votre esprit, sans que personne ne s’en rende compte, sans que personne n’agisse… et vous vous sentez seule face à cet individu qui vous possède mentalement et ne lâchera pas son emprise psychique sur vous.

De toute façon « je ne suis rien »…. s’il me traite de cette façon, c’est que c’est ce que je vaux uniquement…

J’AI VÉCU PENDANT 2 ANS AVEC CETTE VIOLENCE PSYCHIQUE / MENTALE

Des mots horribles, des mots qui font mal, des mots qui vous renferment, des mots qui vous assiègent, des mots qui vous détruisent…

J’avais 20 ans, je rencontre un jeune homme qui semble charmant, bien sous tout rapport, très mignon, dans le même domaine professionnel que moi… parfait ! je viens de tomber sur l’homme parfait !
Mais au bout de quelques semaines/mois de bonheur sans faille, commence les sorties avec ces amis, et les beuveries… des soirées entières le week end à picoler avec ces potes « Non toi, tu ne boiras pas une goutte, tu dois nous ramener » ok… je suis Sam, ça ne me dérange pas, de toute façon, l’alcool, c’est pas mon truc. Et le charmant gentleman se transforme « d’où tu regardes ce type ? pourquoi il est venu te demander l’heure à toi ? Tu n’es qu’une p*** c’est ça que tu veux, qu’il te prenne ? allez va le retrouver sal***«

Un langage fleuri pour me faire comprendre que je ne suis rien… pourquoi je ne réagit pas ? pourquoi je me laisse faire et traiter de la sorte ? En fait, à ce moment, son emprise est déjà faite sur moi…

Durant les semaines/mois qui ont précédé ces soirées, il a fait son « travail » : me couper petit à petit de ma famille, de mon meilleur ami, de mes collègues… Doucement et de façon insidieuse, il s’est immiscé dans mes relations tout en faisant en sorte que je tombe amoureuse, et devienne plus faible vis-à-vis de lui petit à petit. Ce n’était pas très compliqué à cette époque, je sortais d’une maladie qui m’avait épuisé physiquement et psychologiquement… il en a profité…

Et puis des mots en soirées, ce sont des mots en semaine, sans alcool qui sont arrivés, toujours tout doucement « pourquoi t’as répondu au téléphone, c’était qui ? » « non mais t’as vu comment tu étais habillée pour qu’on voit mes potes ? ils t’ont tous pris pour une p***«
Des phrases pour me blesser au plus profond « C’est dommage, j’étais à 2 doigts de tomber amoureux de toi » cette phrase est restée à tourner en boucle dans ma tête… que faire pour qu’il tombe amoureux de moi, qu’il me fasse enfin confiance… et bien évidemment, j’acceptais de plus en plus ses mots, s’il les disait, c’est que c’était de ma faute, que je n’étais pas encore assez bien…

JE ME SUIS ÉTEINTE PETIT À PETIT…

Je n’étais plus qu’une plante verte à ses côtés au milieu de la foule, je n’avais plus aucune personnalité, et étais persuadée de n’être rien, de ne rien valoir… il m’a détruite sans douleur physique… il m’a détruite avec ses mots.

Mon échappatoire ? je suis partie faire mes études dans une ville à 2h de cet individu… et j’ai réussi petit à petit à me détacher, à lui faire croire que je devais réviser pour ne pas le retrouver le week-end. J’ai repris confiance en moi très doucement, mais surement, j’ai repris contact avec mes amis et j’ai finalement eu le courage de le quitter. J’ai mis du temps à me remettre complètement de cette « histoire »… plusieurs années pour de nouveau faire confiance et tomber amoureuse. Je suis passée par des phases difficiles mais j’ai réussi à surmonter tout ça et suis aujourd’hui heureuse et mariée à un chéri qui comprend ce par quoi je suis passée et qui, pendant longtemps, m’a réappris à m’aimer moi-même, à croire en moi pour de bon… à me reconstruire.

La violence psychique existe, et il faut aussi en parler, parce qu’elle détruit11

 

Chronique littéraire du mois

LES VIOLENCES CONJUGALES : EST-CE QU’ON S’EN SORT?: Les clés de mon chemin de résilience

«Un jour, après une conférence sur les violences conjugales, une femme d’une soixantaine d’années est venue me voir. En m’attrapant le bras, elle a réussi à me souffler avant de fondre en larmes : “Est-ce qu’on s’en sort?” J’ai toujours autant d’émotion en racontant cette scène, non seulement parce que j’étais véritablement émue par cette femme en souffrance, mais surtout parce que, pour vous dire la vérité, je ne savais pas quoi lui répondre… À présent, je sais.»


Après son livre «Une poule sur un mur…» sorti en 2017 aux éditions Michalon, sur les violences conjugales qu’elle a subies, suivez le parcours de reconstruction de Julie Dénès.

La colère, le doute, la honte, la force, le pardon et la paix intérieure, autant d’émotions et de ressentis qu’elle a dû accepter pour redessiner son puzzle intérieur. Chaque chapitre est accompagné d’affirmations positives, de suggestions et d’exercices.

 

 

Focus: L’ordonnance de protection

L‘ordonnance de protection permet au juge aux affaires familiales d’assurer dans l’urgence la protection de victimes de violences conjugales ou intrafamiliales.

Quelles sont les conditions pour obtenir la délivrance d’une ordonnance de protection ?

Toute personne victime de violences exercées au sein d’un couple, actuel ou ancien, mariée, pacsée ou en vie maritale, peut demander au juge aux affaires familiales une ordonnance de protection, peu importent la durée de la relation et l’existence ou non de cohabitation. L’ordonnance de protection a également vocation à être délivrée à la personne majeure menacée de mariage forcé.

Les violences peuvent être physiques, psychologiques, économiques ou sexuelles et mettre en danger la victime et/ou un ou plusieurs enfants.

Le juge aux affaires familiales délivre l’ordonnance s’il considère comme vraisemblable les faits de violence allégués et le danger auquel la partie demanderesse ou ses enfants sont exposés.

Elle n’est pas subordonnée à l’existence d’une plainte pénale préalable.

 
A noter

Il appartient à la victime d’apporter la preuve de l’urgence et des violences (certificat médical, témoignages, journal des communications électroniques …)

Quelle est la procédure ?

La personne en danger doit saisir le juge aux affaires familiales territorialement compétent c’est-à-dire celui de la résidence habituelle du lieu du domicile conjugal ou du domicile du défendeur ou de la résidence habituelle de l’enfant.

Le juge est saisi par requête remise ou adressée au greffe contenant les motifs de la demande et les pièces.

La convocation à l’audience du demandeur se fera par lettre recommandée avec accusé de réception ou verbalement contre émargement ou récépissé.

Le défendeur sera convoqué par voie de signification dans un délai maximum de deux jours à compter de l’ordonnance fixant la date d’audience.

L’ordonnance peut être notifiée par voie administrative en cas de danger grave et imminent pour la sécurité d’une personne concernée par une ordonnance de protection ou lorsqu’il n’existe pas d’autre moyen de notification.

L’audience a lieu en chambre du conseil c’est-à-dire dans le bureau du juge, hors la présence du public.

Lors de l’audience, les parties peuvent se défendre elles-mêmes. Elles peuvent se faire assister ou représenter par un avocat. La procédure peut également se dérouler sans audience.

Chacune des parties peut être admise provisoirement à l’aide juridictionnelle.

Les frais de justice (en particulier les frais de signification de l’ordonnance de fixation de la date d’audience) sont pris en charge par l’Etat..

L’ordonnance est susceptible d’appel dans un délai de quinze jours suivant sa notification

Quelles mesures peuvent être prononcées ?

L’ordonnance de protection est délivrée par le juge aux affaires familiales dans un délai maximal de six jours à compter de la fixation de la date de l’audience.

Pour protéger la victime, le juge peut prononcer à l’encontre du défendeur :

  • l’interdiction d’entrer en contact avec le demandeur
  • l’interdiction de se rendre dans certains lieux désignés
  • l’interdiction de détenir ou de porter une arme
  • une prise en charge sanitaire, sociale ou psychologique
  • l’interdiction pour le défendeur de se rapprocher de la victime à moins d’une certaine distance, assortie de l’obligation de porter un dispositif électronique mobile anti-rapprochement.

Le port d’un dispositif électronique mobile anti-rapprochement ne peut être demandé que si la victime demande préalablement une interdiction de contact. La mesure ne peut être prononcée par le juge qu’avec le consentement libre et éclairé des deux parties.

 

La victime de violences peut être autorisée à dissimuler son adresse et élire domicile chez son avocat, ou chez une personne morale qualifiée ou auprès du procureur de la République près le tribunal judiciaire.

Le logement commun est, par principe, attribué à la victime même si elle a bénéficié d’un hébergement d’urgence.

Une ordonnance de protection permet également l’attribution prioritaire d’un logement social.

En présence d’enfants, l’ordonnance de protection édictera les mesures en matière d’exercice de l’autorité parentale, les modalités de droit de visite et d’hébergement (simple droit de visite ou en lieu neutre ou en présence d’un tiers de confiance, voire suspension de ces droits pour le parent violent), la contribution aux charges du mariage, l’aide matérielle, la contribution à l’entretien et à l’éducation des enfants.

L’exécution de l’ordonnance de protection

L’ordonnance de protection est exécutoire à titre provi­soire, sauf décision contraire du juge. Elle peut à tout mom­ent être modifiée, complétée, supprimée ou suspendue.

Elle doit être signifiée par le demandeur au défendeur, à moins que le juge n’en décide autrement.

Les mesures prononcées ont une durée maximum de six mois. Elles peuvent être prolongées au-delà si le juge est saisi pendant leur durée d’application d’une requête en divorce, en séparation de corps, ou d’une demande relative à l’exercice de l’autorité parentale. Le renouvellement des mesures est alors automatique.

Ce renouvellement automatique ne s’applique toutefois pas à la mesure de port d’un bracelet anti-rapprochement qui ne peut être renouvelé qu’après réitération des consentements des deux parties.

Le non-respect des mesures imposées dans l’ordonnance de protection constitue un délit puni de deux ans d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende.

Actualité violence conjugale

Mathias Vicherat, visé par une enquête pour violences conjugales, va reprendre ses fonctions de directeur de Sciences Po, lundi 29 janvier. Il devra se déporter des sujets liés aux violences sexuelles et sexistes (VSS).

Violences conjugales : Mathias Vicherat va réintégrer la direction de Sciences Po, sous conditions

Mathias Vicherat s’apprête à reprendre son poste à la tête de Sciences Po. Le haut fonctionnaire de 45 ans, accusé de  violences conjugales, réintègrera ses fonctions de directeur de l’Institut d’études politiques de Paris lundi 29 janvier, et devra se déporter des sujets liés aux violences sexuelles et sexistes (VSS), a-t-on appris jeudi 25 janvier de source proche. Cette décision intervient après que Mathias Vicherat a été entendu en décembre dernier par la police.

« Prendre les dispositions administratives nécessaires pour traiter les questions liées aux VSS »

La commission qui rassemble les bureaux des différents conseils de Sciences Po (conseil d’administration, de l’institut, de la vie étudiante et de la formation, scientifique), qui a validé le retour de Mathias Vicherat pour le 29 janvier, a communiqué jeudi en interne sur les conditions de ce retour. Dans un message adressé aux étudiants et personnels, dont l’AFP a obtenu copie, cette commission estime que la mise en garde à vue de Mathias Vicherat « a été dommageable pour Sciences Po et pour toutes les personnes qui y travaillent et y étudient ».

Elle « demande » que le directeur « puisse s’exprimer dans les meilleurs délais devant les CA (conseil d’administration) et CI (conseil de l’institut) pour présenter les dispositions qu’il mettra en œuvre afin de reconstruire cette confiance ». « Lorsque l’enquête préliminaire sera close, le directeur se présentera devant les deux instances (CA et CI), afin de savoir s’il dispose toujours de leur confiance », poursuit le message. « Jusqu’à cette date, la commission invite le directeur à prendre, dans le respect du code de l’éducation, les dispositions administratives nécessaires pour traiter les questions liées aux VSS (violences sexuelles et sexistes) », indique le message.

Mobilisation étudiante

Selon une source proche, sollicitée par l’AFP, cela signifie que « Mathias Vicherat va devoir se déporter des sujets liés aux VSS ». Peu après son arrivée à la tête de Science Po fin 2021, il avait décrété comme « priorité absolue » la lutte contre ces violences. Un conseil de l’institut exceptionnel est prévu mardi midi, ainsi qu’un conseil d’administration exceptionnel mercredi après-midi, selon des sources concordantes.

Le retour du directeur de Sciences Po pourrait être perturbé par une mobilisation d’étudiants, qui avaient dès le départ demandé sa démission et manifesté devant l’établissement. « La mobilisation étudiante se poursuivra jusqu’à sa démission », a écrit jeudi dans un communiqué le syndicat Union étudiante de Sciences Po. Mathias Vicherat et son ex-compagne Anissa Bonnefont, qui s’accusaient réciproquement de violences conjugales, ont été placés en garde à vue le 3 décembre avant d’être remis en liberté le lendemain. Une enquête préliminaire a été ordonnée par le parquet de Paris.