Blog

Outil de prévention des violences : Le violentomètre

LE VIOLENTOMÈTRE : UN OUTIL SIMPLE ET UTILE POUR « MESURER » SI SA RELATION AMOUREUSE EST BASÉE SUR LE CONSENTEMENT ET NE COMPORTE PAS DE VIOLENCES.

 L’objectif ? Sensibiliser les jeunes femmes aux violences conjugales à travers une diffusion massive de l’outil lors d’événements.

Pas toujours évident d’avoir le recul nécessaire sur sa relation amoureuse lorsqu’on est une jeune femme ou une adolescente. L’envie de bien faire, de préserver son couple et la naïveté peuvent pousser à accepter des comportements inacceptables de la part de son petit ami. Le violentomètre a été conçu pour les débusquer. 

Du vert au rouge en passant par le orange, les 24 graduations décrivent chacune un comportement sur l’échelle de la violence. “Il accepte tes amis et ta famille”, “il a confiance en toi” : profite, ta relation est saine. “Il contrôle tes sorties, tes habits, ton maquillage” et “il se moque de toi en public” : sois vigilante et dis stop. Plus grave encore, “il menace de diffuser des photos intimes de toi” ou “t’oblige à avoir des relations sexuelles” : tu es en danger, il faut demander de l’aide.

Le violentomètre permet donc de jauger si sa relation amoureuse est basée sur le consentement et ne comporte pas de violences. Une façon de déterminer si la relation est saine ou toxique de façon objective, ce qui est particulièrement intéressant pour des personnes sous emprise, ayant besoin d’un regard extérieur ou d’une échelle de valeur fixe.

De la même façon, l’outil offre aux professionnels de santé un moyen de lancer le débat avec leurs patientes, sans jugement de valeur.

 Lien : violentometre_maj_10072019_web

 

Livre « Prendre son envol »

Il y a maintenant deux années, presque jour pour jour. Je disais stop à l’escalade de la violence dans mon couple.

Un enchainement d’événements m’a conduites à renoncer à cette vie et à ce que j’ai connu durant 9 années aux côtés du père de mes enfants.

Aux portes du tribunal, après le délibéré, la sanction est tombée. Un regard à mon papa, un mélange d’émotion, et une phrase que je garderais toujours en mémoire  » Je veux faire quelque chose pour aider ses femmes, je veux contribuer, raconter, comprendre! ». 

Je n’ai jamais lâchée cette idée. Après beaucoup de réflexion, petit à petit l’idée de créer cette association met venue mais pas seulement !

J’ai trouvé! Je vais raconter cette histoire, mon histoire, notre histoire. Dire tout haut, ce que les gens ne voient pas. Je veux briser les tabous d’une vie qui semble si paisible, et démontrer les ravages de cette violence « invisible ». La violence morale et psychologique. 

Par chance, une amie proche étais en contact avec une écrivaine : Justine Cazeirgues écrivaine, spécialiste des récits de vie et des biographies pour particuliers. Justine Caizergues, Romancière pro, Ecrivain public Montpellier

Une première approche téléphonique, une entente quasiment instantanée. Touchée par mon histoire et mon combat nous avons décidé de travailler main dans la main pour créer  » ce 5 IIème bébé » comme je le nomme désormais.

Des entretiens téléphoniques, d’une heure en moyenne en fréquence d’une à deux fois par mois; je ressasse ma vie, notre  vie, de notre rencontre, en passant par mes grossesses, les petites anecdotes de ce quotidien, sans doute similaire à beaucoup.

En parlant, en me livrant à Justine, je met le doigt sur toutes ces petites choses qui me paraissaient insignifiantes, happés par l’amour que je lui porté et cette  » emprise » qui s’était immiscée dans notre relation. J’ouvre les yeux sur toutes ces choses que j’ai acceptées, tolérées.

Cette échange et ce travail à duré près d’un an et demi. De rédaction, d’écoute, de partage. De cela est né il y a 2 mois maintenant mon témoignage portant, le nom de mon association  » Prendre son envol ». 

Je ne remercierais jamais assez Justine de son aide, de son implication, de son professionnalisme quant au respect de mes récits et mes ressentis retranscrits parfaitement.

L’aboutissement d’un grand projet. 

Mais ce n’était que la première étape. Je devais me lancer, désormais seule dans l’étape la plus périlleuse afin de mener à terme ce projet. Cette histoire est écrite! Désormais, je désir qu’elle soit lue !

La recherche d’un éditeur et d’un distributeur. L’esprit remplit de doute et d’incertitude j’entame les démarches envoi du manuscrit à plusieurs maisons d’éditions accompagné d’une lettre présentant le livre et mon engagement.

L’attente. L’attente peux parfois être très longue pour obtenir une réponse, quelle qu’elle soit d’ailleurs, positive ou négative. Les éditeurs évoquent des délais de 1 à 3 mois. Dans tout les cas la balle est dans leur camps.

Puis, un beau jour j’ouvre ma boite aux lettres… une maison d’édition m’avait répondu. Je dégrafe la lettre; nous souhaitons travailler avec vous afin de publier votre récit de vie accompagné d’un contrat. L’émotion qui m’a envahi en cette instant était unique. J’en ai pleuré. 

Enfin, on a reconnu notre travail, on a été touché par mon histoire. On crois et on veux investir dans « mon » combat! Quel profond soulagement et sentiment de fierté !

Une semaine plus tard, une autre maison d’édition revenait vers moi, elle aussi pour signer la parution de mon livre.

Aujourd’hui, je suis encore en attente, du retour d’autres maisons d’éditions et en cours d’études des contrats qui me sont proposés afin de garantir mes droits et le meilleur avenir à ce livre que je porte en moi.

Mais une chose est certaine ; il sera diffusé et lu ! J’ai gagné mon pari. Ce pari fou, d’écrire mon histoire, de mettre en lumière ce phénomène « d’emprise » encore mal compris. 

Je vous tiendrais informé de la suite de cette magnifique aventure, que j’ai l’opportunité de vivre !

 

Actualité : « Elle m’a sauvée »

 

Ce mardi 29 mars, M6 a organisé une soirée spéciale sur la problématique des violences conjugales.

Au travers, d’un téléfilm inspiré de faits réels suivi d’un débat, la chaine a décidé de mettre en lumière la « méconnaissance », encore de nos jours, de la part de la société et des plus grandes instances quant au phénomène d’emprise et de violence conjugale. 

La fiction Elle m’a sauvée, est inspirée des histoires de Laura Rapp et Julie Douib. Deux femmes qui ont subis des violences et une emprise au sein de leur couple, proféré par leur compagnon du moment.

Le téléfilm met parfaitement en lumière les idées reçues de la société quant aux femmes qui sont victimes de violences. Les mêmes interrogations reviennent… Pourquoi restez-vous?. Partez!.

Les dépôts de plaintes tombant dans l’oubli, les structures d’accueils pas ou mal adaptés, le regard posé, parfois même le jugement des tiers extérieur.

Ajoutant à cela, la lenteur des procédures et la notion « d’emprise » qui n’est toujours pas reconnu en terme « juridique ». L’emprise n’est pas qualifié, pas expliqué.

Cela conduit à un véritable parcours du combattant que les femmes victimes de violences doivent mener pour sortir de ce cercle vicieux.

Elles portent en elle un sentiment de honte et de culpabilité, les freinant dans toutes les démarches qu’elles pourraient investir pour changer de vie.

Ce film confirme bien malheureusement les difficultés auxquelles celles-ci sont confrontées. Beaucoup de choses sont encore à faire évoluer pour la prise en charge de ses victimes. Il faut en parler. Mobiliser. Expliquer. Former.

C’est un combat qui est loin d’être gagné: en 2022, 15 femmes sont tombées sous les coups de leur conjoint ou ancien compagnon.

 

 

 

 

 

L’application solidaire des femmes victimes de violence conjuguales.

 

Depuis le début de mon parcours et de mon engagement pour la lutte en faveur des violences conjugales je suis en perpétuel recherches de supports pour venir en aide aux victimes et leur entourage.

Cela fait partie de la quête que je me suis fixée et que j’exécute avec envie et assiduité.

Au détour de mes investigations j’ai pu découvrir une application mobile dont j’aimerais vous partager le lien, et le fonctionnement.

Face à une urgence, un danger ou une détresse, l’application App-Elles® vous permet d’alerter et de contacter rapidement vos proches, les services de secours, les associations et toutes les aides disponibles autour de vous.

Disponible partout dans le monde, App-Elles® centralise et relaie les informations et ressources de plus de 13 pays.

 

 

Pourquoi cette association?

Ce qui m’a conduit à mettre mon énergie et mon implication dans la création de « Prendre son envol » aujourd’hui est avant tout mon parcours de vie personnelle.

Jai vécu, pendant près de 9 ans, aux côtés d’un homme qui a exercé sur moi une emprise psychologique, émotionnelle et parfois physique.

Après avoir donné naissance à 4 enfants, j’ai un jour dit stop à l’escalade de la violence. Malgré une rupture suite à des faits de violences, j’ai connu un « retour » en arrière en acceptant de revivre avec lui
En 2021, j’ai eu enfin le déclic qui m’a permis d’en sortir aujourd’hui plus forte et en pleine reconstruction, jai la soif de m’épanouir en tant que femme indépendante et déterminée.
La justice m’a épaulée dans cet éprouvant combat. Mais sortir de cette relation toxique, au cours de laquelle on perd tout esprit critique et toute confiance en soi est un chemin très difficile, et à plusieurs reprises, ma parole fut mise en doute et je me suis sentie incomprise par certains représentants de lordre public.
De nos jours le phénomène d’emprise est encore mal compris, trop mal connu.
Je souhaite porter haut cette parole. Insuffler un élan, provoquer le désir de changement, apporter une main tendue à celles qui sont piégées dans cette tourmente.
Je n’ai à ma disposition « que » mon expérience personnelle, et les nombreuses recherches, discussions, rencontres menées avec des personnes qui vivent, ont vécu de telles situations ou travaillent pour sortir de cet « enfer ».
Je suis animée par le désir de comprendre, de connaitre le phénomène, de le détecter, de le ressentir.
Je veux être là en tant que « grande sœur » pour toutes celles qui voudront bien pousser la porte de ce lieu.
Ce projet associatif est aussi pour moi un projet de vie, celui d’une reconversion professionnelle, celui d’une lutte quotidienne et perpétuelle dans ma construction de femme indépendante et battante pour moi et mes 4 enfants.
Je me raconte également à travers un roman autobiographique en cours de rédaction, il portera le même nom que l’association « Prendre son envol », racontant les petites anecdotes d’une vie de famille en apparence bien tranquille, mais qui en fait cache de nombreuses failles et des moments de douleurs intenses.
Je veux engager ce combat et cette démarche, pour libérer la parole et déculpabiliser toutes celles qui « pensent » être responsables de ces situations dormantes, insidieuses, silencieuses mais qui sont littéralement broyées de l’intérieur.
Je veux être une « lueur » d’espoir, je veux être un témoignage, une épaule, une alliée pour toutes celles qui le souhaiteront provisoirement ou durablement dans cette lutte.
Le chemin est long et fastidieux. Et je veux crier quensemble nous serons plus fortes.
Mon message à toutes: Ne perdez jamais espoir !
Mélanie Lecomte