Verdict exceptionnel !

Assises du Loiret : un homme jugé pour tentative de meurtre sur sa compagne en 2019 à Ouzouer-sur-Loire

C’est un nouveau procès qui s’ouvre ce matin devant la cour d’assises du Loiret. Le procès de Fabien Langlois. Cet homme, âgé aujourd’hui de 40 ans, comparait pour tentative de meurtre sur son ex-compagne dans la nuit du 9 au 10 décembre 2019 à Ouzouer-sur-Loire, commune située sur la route d’Orléans à Gien.

La victime, alors âgée de 35 ans, avait été grièvement blessée au bras par un coup de fusil de chasse. L’accusé avait ensuite retourné l’arme contre lui. Verdict attendu vendredi.

L’alcool dès l’âge de 10 ans

Fabien et Bénédicte sont ensemble depuis l’adolescence, ils se sont pacsés en 2008, ils ont deux enfants. Ces dernières années, la vie du couple s’est dégradée, émaillée de violences conjugales, de ruptures en réconciliations, sur fond de profond alcoolisme de l’accusé qui le rend jaloux et possessif. Né à Pithiviers au sein d’une fratrie de cinq enfants dont les parents font office de famille d’accueil, Fabien croise l’alcool pour la première fois à l’âge de 10 ans. A cette époque, il dit avoir été agressé sexuellement par des enfants placés.

En 2018 en arrêt de travail après avoir été opéré, il fréquente alors les rassemblements de gilets jaunes où il consomme massivement de l’alcool. Finalement en 2019, après avoir été salarié pendant 19 ans comme préparateur de commande puis cariste, il est licencié en novembre pour ses retards et son comportement. Rentré alcoolisé de la chasse ce 9 décembre de cette même année, un plus tard dans la soirée alors que le couple est couché, Fabien Langlois s’en prend une fois encore à Bénédicte.

Un coup de fusil de chasse avant de retourner l’arme contre lui

Une dispute éclate, Bénédicte tente de descendre à la cuisine mais Fabien la jette sur le lit et tente de l’étrangler avant de la relâcher selon la mère de famille. Toujours d’après la victime, l’accusé aurait ensuite menacé « _je vais te flinguer et je vais me flinguer après comme ça on sera tranquill_es ». Après avoir été chercher son fusil dans la voiture, il tire sur elle, dans le salon, quasiment à bout portant, la blessant lourdement au bras.

Le père de famille retourne ensuite l’arme contre lui, devant ses enfants de 6 et 12 ans, appuie sur la détente, se blesse grièvement au visage, tombe inconscient quelques minutes puis se relève avant de tenter de se pendre dans le jardin. Il est interpellé sans résistance par les gendarmes aux abords du domicile. S’il ne conteste pas les faits, Fabien Langlois nie en revanche avoir voulu volontairement donner la mort à son ex-compagne.

Une main courante à la gendarmerie

La qualification retenue de tentative d’homicide volontaire Me William Bourdon, le défenseur de Fabien Langlois, la conteste aussi. Pour l’avocat, un des ténors du barreau de Paris, qui a défendu notamment des gilets jaunes à Montargis, son client n’a pas visé sa conjointe, il a voulu lui faire peur et sa consommation excessive et chronique d’alcool a influencé sa personnalité et les faits. Une thèse à laquelle sera sûrement loin de souscrire Me Nathalie Tomasini, l’une des protagonistes de la très médiatique affaire Jacqueline Sauvage. Nul doute que l’avocate de la victime va s’appuyer sur le lourd passif de l’accusé, notamment condamné en 2005 à Montargis à un an de prison dont neuf mois avec sursis pour violence aggravée. En 2003, dans une fête de village, il avait frappé lors dune bagarre un homme avec une barre de fer causant son infirmité permanente.

L’avocate, spécialiste en violences conjugales, ne manquera pas non plus de faire état de la main courante déposée par la victime à la gendarmerie de Gien quelques semaines seulement avant le drame. Lors d’un nouvel accès de violence, son compagnon lui avait cassé ses lunettes en lui tirant les cheveux avant de l’enfermer dans la maison pour l’empêcher de partir.

Verdict exceptionnel !
20 ans de réclusion criminelle avec peines complémentaires :
– interdiction du port d’armes pendant 15 ans,
– suspension du permis de chasse pendant 15 ans,
– suivi socio-judiciaire pendant 10 ans,
Et surtout, retrait de l’autorité parentale sur ses deux enfants.