Substituer la notion de « contrôle coercitif » à celle de « l’emprise » pour mieux lutter contre les violences conjugales, en pointant les comportements de l’auteur et non plus seulement les conséquences sur sa victime. C’est l’enjeu d’une nouvelle lutte qui se dessine au sein du mouvement féministe.
Contrôle coercitif. La première fois que nous avons rencontré le terme, c’est dans un entretien au Journal du dimanche donné début septembre par la ministre à l’égalité Isabelle Rome. L’ex-Haute-fonctionnaire à l’Égalité femmes-hommes au ministère de la Justice, rompue au sujet des violences conjugales en tant qu’ancienne magistrate et membre d’associations de protection des femmes victimes annonçait être favorable à la création d’une justice spécialisée et disait : « Il faut continuer à former tous les juges et procureurs susceptibles de traiter ce type d’affaires. Notamment concernant la notion d’emprise, voire, de contrôle coercitif, ces processus dans lequel le conjoint violent place l’autre sous sa domination, le rendant dépendant et le plaçant dans une situation de grave danger. »
Ainsi de ces choses dont on découvre l’existence et qu’on ne cesse de recroiser par la suite, la notion revient plusieurs fois à nos oreilles dans la foulée. C’est l’association Women for Women France, qui lui consacre une page sur son site dédié à l’information multi-langues sur les violences de genre. C’est la journaliste féministe Marine Périn qui suggère dans un tweet que les récentes affaires mettant en cause le YouTubeur Léo Grasset et le député Julien Bayou pourraient relever du contrôle coercitif. Enfin, c’est carrément l’intitulé de la 12ème journée de sensibilisation aux violences intrafamiliales organisée par le CHI Robert Bellanger de Villepinte (Seine-Saint-Denis), réputé en pointe sur les sujets de violences à l’encontre des femmes : « Identifier le contrôle coercitif pour une meilleure prise en charge des victimes et des auteurs ». Parmi les invité·es de ce colloque organisé le 24 novembre prochain, des intervenant·es reconnu·es pour leur expertise et leurs actions (la pionnière de la lutte contre les féminicides Ernestine Ronai, le juge Édouard Durand, la psychologue-clinicienne Fatima Le Griguer-Atig…) et la ministre elle-même.
« C’est une apparition sémantique récente dans le paysage français, le terme nous vient des pays anglophones », pose Sarah McGrath, fondatrice de Women for Women France. Elle-même Australienne, elle l’assure : « Pour rendre compte des violences qui s’exercent au sein d’un couple, la notion de contrôle coercitif est désormais la meilleure définition du comportement de l’agresseur qui soit. » Une sacrée promesse, à l’heure où si les effets sur les victimes sont bien compris (dépréciation de soi, isolement, dépressions, psycho-traumatismes, pensées suicidaires), il reste parfois difficile de rendre signifiants des comportements qui ne relèvent pas de la violence physique.
Comment le définit-on ? Pour Sarah McGrath, il s’agit « d’un acte délibéré ou un schéma comportemental de contrôle, de contrainte ou de menace utilisé par un individu contre une personne, un·e partenaire intime ou un·e ex-partenaire, dans le but de la rendre dépendante, subordonnée et/ou de la priver de sa liberté d’action. » Et d’énumérer un faisceau de comportements pouvant relever du contrôle coercitif : un droit de regard sur les communications et les fréquentations de la victime, sa manière de vivre, ses déplacements ; des violences économiques (surveillance des dépenses, par exemple) ou administratives (confiscation d’un passeport, par exemple). Mis bout à bout, ces agissements entraînent l’isolement puis la dépendance de la victime à l’auteur, qui peut alors assoir sa domination, avant même que s’exercent les violences psychologiques et physiques.
L’intuition littéraire de Louise Mey
Si le mot n’était pas cité dans le superbe roman La Deuxième femme de Louise Mey, paru en 2020, ses rouages y étaient particulièrement bien décrits. Une intuition littéraire due à une compréhension documentée de ce qui se joue dans ce qu’en France on appelle toujours « les mécanismes de l’emprise ». Mais notre pays a un train de retard. Le contrôle coercitif, ou coervice control en anglais, est né sous la plume de l’Américain Evan Stark, ancien travailleur social et sociologue, 80 ans aujourd’hui. En 2007, il publie Coercive Control : The Entrapment of Women in Personal Life, dans lequel il renverse la table des idées préconçues autour des « violences domestiques ». Il est rare, dit-il, que la violence physique soit une impulsion sortie de nulle part : ses observations empiriques montrent au contraire que la plupart du temps, les coups ne sont que l’aboutissement d’un « motif récurrent de comportements contrôlants, relevant du terrorisme ou de la prise d’otage ». De quoi ouvrir de nouvelles perspectives, qui aboutiront à l’intégration dans plusieurs codes pénaux (d’abord l’Angleterre en 2015, puis l’Écosse, plusieurs États australiens, le Canada…) du contrôle coercitif et de sa répression.
L’intérêt, reprend Sarah McGrath, « c’est qu’en mobilisant ce concept, on met l’accent sur le comportement problématique de l’auteur des violences et pas sur la réaction des victimes ». Même son de cloche chez la psychologue clinicienne Fatima Le Griguer-Atig, fondatrice de l’Unité Spécialisée d’accompagnement du Psycho traumatisme (Usap) de l’hôpital Robert Ballanger : « Accompagner les victimes en leur faisant évoquer avec précision ces mécanismes contrôlants, c’est leur ôter beaucoup de culpabilité. Elles se rendent compte que ce qui leur arrive correspond à un schéma de violences et que ce ne sont pas elles qui sont folles. » Car c’est le risque, avec des comportements qui peuvent d’apparence sembler anodins, ponctuels, ou simplement relever d’une personnalité possessive ou caractérielle : conditionnées par leur agresseur avec force gaslighting1, certaines victimes se persuadent que ce sont elles qui ont un problème.
Pour leur faire comprendre qu’il n’en est rien, les pionnières françaises à manipuler le concept de contrôle coercitif s’appuient alors sur les travaux des psychologues et militant·es des pays anglophones pour caractériser ce qu’elles vivent. Concrètement, Sarah McGrath, Fatima Le Griguer-Atig ou encore l’avocate Anaïs Defosse utilisent des ressources telles que des grilles de dépistage du phénomène disponibles en ligne. Exemple des questions : « As-tu peur de sa réaction lorsque tu es en retard ? » ; « Est-ce qu’il te demande d’activer ton GPS quand tu es sans lui ? » ; « Est-ce qu’il t’oblige à changer de vêtement parce qu’il les trouve trop provocants ? »« Montrer aux victimes et aux survivantes que ce qu’elles subissent ou ont subi relève d’un système oppressif cohérent et n’est pas une somme d’actes isolés, c’est très précieux, car dès qu’on leur explique, leurs yeux s’illuminent, elles disent « mais oui, c’est exactement ce que j’ai vécu » et leur soulagement est énorme », s’enthousiasme Sarah McGrath.
La militante comme la psychologue – qui prépare actuellement une thèse sur le sujet de la prise en charge des victimes de contrôle coercitif – préfèrent même désormais remplacer dans leurs discours la notion d’emprise par celle de contrôle coercitif. « Lors de ma contribution aux groupes de travail du Grenelle sur les violences conjugales il y a trois ans à peine, je parlais d’emprise, souligne Fatima Le Griguer-Atig. Mais aujourd’hui, j’ai changé de paradigme. Je préfère ce terme parce qu’il est beaucoup moins flou puisqu’il correspond à toute une série de faits concrets et parce qu’il responsabilise les auteurs. »« Dans les affaires de violences conjugales,devant les juges, on justifie le non-départ de la victime parce qu’elle est « sous emprise », qui est finalement toujours un peu de sa faute, renchérit Sarah McGrath. Si on utilise le contrôle coercitif comme grille de lecture, on montre de façon limpide de quoi cette emprise est le nom. »
Intervention précoce
Pour les défricheuses françaises, au-delà de ces questions de terminologies, c’est l’efficacité du concept, éprouvé à l’étranger, qui les intéresse. « Dans les pays où il a intégré le code pénal, le contrôle coercitif permet une intervention précoce dans la relation de violences qu’il installe, assure Sarah McGrath. Identifié tôt par la justice, il permet de briser un schéma de violences qui va crescendo. En fait, il permet probablement d’empêcher des féminicides. » La jeune femme, qui indique que de l’avis des militantes internationales, c’est la définition qu’en fait le code pénal écossais qui est la plus ambitieuse et protectrice, ajoute : « À terme, l’intégrer dans le code pénal français pourrait faciliter la vie des magistrats et des avocats. »
Car à l’heure actuelle, les avocates précurseures et armées sur le sujet ne peuvent utiliser le contrôle coercitif que comme un moyen d’étayer un contexte pour appuyer d’autres charges reconnues par la loi. Me Anaïs Defosse, avocate spécialiste des violences intrafamiliales et membre de la force juridique de la Fondation des femmes, explique à Causette : « J’utilise les grilles d’évaluation disponibles en ligne pour donner une idée de ce que vit la victime au quotidien. Mais on doit ensuite composer avec le code pénal existant, donc par exemple, si un homme surveille les mails de sa compagne, je plaiderai l’atteinte au secret des correspondances. Souvent en fait, j’utilise l’infraction de violation de la vie privée. Sans loi spécifique, il nous faut naviguer dans de nombreux aspects du droit pour parvenir à qualifier certains des faits qui constituent le contrôle coercitif. » Mais certains comportements oppressifs répétés et conscientisés par leur auteur ne constituent aucune infraction aux yeux de la loi française, d’autant que les violences psychologiques, qui sont inscrites, elles, dans le code pénal, n’y sont pas définies.
Faut-il, alors, faire avancer notre droit et l’aligner sur ces pays qui depuis quelques années pénalisent le mécanisme du contrôle coercitif ? Pour Me Anaïs Defosse, « légiférer là, maintenant, ce serait foncer droit dans le mur car nous ne sommes pas du tout prêts, la notion est inconnue à la plupart des personnes ». Même avis chez Sarah McGrath : « Il va d’abord falloir se mettre d’accord sur une définition commune et faire œuvre de pédagogie pour montrer que le contrôle coercitif, ce n’est pas un « comportement de connard ». On parle de menaces, de manipulations, d’intimidations, de subordinations… Les conséquences, ce sont des vies traumatisées, et parfois des suicides. » La priorité, de l’avis de toutes, reste donc de continuer à former magistrat·es et policier·ères, de manière à ce que les comportements contrôlants ne soient plus pris à la légère. « Il faut continuer à faire évoluer les mentalités, souffle Me Anaïs Defosse. Car certaines des femmes que j’accompagne subissent plus de psychotrauma en raison de la terreur que leur conjoint leur fait vivre que du coup de poing qu’elles ont reçu. »
En ce jeudi 10 novembre, l’association Prendre Son Envol a été conviée par Isabelle Fardoux Jouve afin d’assister à la séance plénière sur le rapport de situation en matière d’égalité entre les femmes et les hommes.
Ce fût un réel honneur pour moi de me trouver parmi cette assemblée et de contribuer par la signature de Prendre son Envol, à un engagement en faveur de l’égalité Homme-Femme sur le territoire départemental.
Un pas de plus franchi par l’association, la preuve d’une action engagée et d’un projet abouti qui prends sa place sur le bassin Alésien et reconnu dans le gard.
Pour que ensemble, toutes et tous nous portions ses valeurs et faisions main dans la main évoluer les « mentalités » et faire taire les « stéréotypes ».
Merci, une nouvelle fois de faire « confiance » à Prendre son Envol dans son engagement en faveur des femmes victimes de violences conjugales.
Les 4 et 5 novembre prochain la fondation des Femmes a besoin de vous pour une collecte de produits périodiques à destination des femmes organisée dans plus de 100 magasins Monoprix en France !
Les produits périodiques représentent une dépense non négligeable pour les personnes qui ont leurs règles, ce qui les rend parfois inaccessibles aux plus précaires. Aujourd’hui, en France, 2 millions de femmes n’ont pas les moyens de s’acheter des protections périodiques par manque de moyens financiers*.
Face à cette situation, la Fondation des Femmes s’associe à Règles Élémentaires pour organiser dans de nombreuses villes en France une collecte de protections périodiques à destination des femmes les plus démunies.
*Source : Étude IFOP réalisée pour Dons Solidaires
Je jette ma baleine à la mer. Violences Conjugales, des mots sur les maux.
LLIVRE TÉMOIGNAGE, VIOLENCES FAITES AUX FEMMES
Un témoignage juste et digne à l’image de beaucoup de femmes victimes de violences. Un récit bouleversant.
Qu’est-ce qui a bien pu m’attirer en lui ? Je me suis souvent posé la question. Nous étions diamétralement opposés : le jour et la nuit. Mauvais coup de poker, j’ai été bluffée…
Laura Granny a 18 ans lorsqu’elle rencontre celui qui va devenir son mari, le père de son enfant et rapidement son bourreau et ce, durant 6 ans.
Grâce aux mains tendues, Laura Granny a pu se reconstruire petit à petit. 20 ans après, elle jette sa baleine à la mer. Laura nous livre son témoignage bouleversant, relate sa lutte quasi quotidienne, envers et contre tous, pour sauver son fils et elle-même de l’enfer des violences.
En jetant sa « balle » et toute cette « haine » qu’elle avait en elle depuis tant d’années, Laura Granny tend aussi la main vers les victimes de violences conjugales : On m’avait donné deux ailes, il m’en a brisé une. Avec l’autre je m’envole, je boite mais je veux aller vers les autres et vous retrouver. J’espère, avec toutes les lueurs dans mon cœur, pouvoir éclairer le vôtre et vous aider à vous libérer.
Laura Granny lance un appel à tous : Ne voilez plus votre face, ouvrez vos oreilles, ne jugez pas. Nul ne mérite d’être maltraité, massacré. Tendez vos mains ou agissez.
C’est avec une immense fierté et beaucoup d’émotion que j’écris ce post.
Le 25 octobre est paru dans le midi libre le tout premier article sur l’association Prendre Son Envol.
Une mise en lumière par le biais du midi libre, que je remercie chaleureusement pour son travail et l’échange que nous avons pu entretenir.
A titre personnel, c’est une « grande fierté » pour moi, tout ce travail fourni, ce chemin parcouru est enfin, en train de prendre « vie« .
Je voulais remercier, toutes et tous qui m’ont soutenus, guidés, accompagnés dans la construction de ce fabuleux projet.
Je voudrais aussi, par la présente remercier, tous les magnifiques retours que j’ai pu avoir suite à la publication de cet article.
Les messages de soutien, de remerciement de mettre en lumière ces situations, d’encouragements etc…
Je m’engage auprès de toutes ces personnes, à ne jamais cesser de porter ce message celui de « l’espoir », et à emmener haut cette association ainsi que toutes les actions et projets qu’elle permettra d’initier.
Un grand merci, à vous tous et toutes.
Nous ne sommes qu’aux prémices de belles avancées et je souhaite que chacune qui se reconnaitra dans ses « situations » puissent trouver refuge et appui auprès d’une association œuvrant pour les aider à se « reconstruire ».
Cette loi vise à créer une aide financière universelle d’urgence pour les victimes de violences conjugales.
Le Sénat a adopté jeudi 20 octobre à l’unanimité, en première lecture, une proposition de loi transpartisane visant à créer une aide financière «universelle d’urgence» pour les victimes de violences conjugales, sous la forme d’un prêt sans intérêt. Le texte porté par la sénatrice du Nord Valérie Létard vise à «lever un frein» à la séparation d’un compagnon violent. Il était examiné dans le cadre d’une «niche» parlementaire réservée au groupe centriste.
Cette aide d’urgence «vise à combler un réel manque, lorsque les victimes subissant des violences conjugales rencontrent des difficultés à s’extraire de l’emprise de leur conjoint violent, en raison de la dépendance financière», a exposé Valérie Létard. «Cette dépendance financière peut faire renoncer au départ ou forcer les victimes qui ont franchi le pas à revenir en arrière», a-t-elle ajouté.
«Avis de sagesse»
S’inspirant d’une expérimentation menée dans le Nord, elle est «attendue par tout le maillage des travailleurs sociaux», a souligné la vice-présidente du Sénat. La ministre déléguée à l’Égalité Femmes Hommes, Isabelle Rome, s’est contentée d’un «avis de sagesse» sur ce texte. Elle a estimé que l’expérimentation «peut être intégrée dans les réflexions du gouvernement, mais elle doit être enrichie pour couvrir tous les besoins des femmes».
«Ne perdons pas de temps, chaque jour compte», a exhorté Valérie Létard. «Il faut aller au bout de ce dispositif, il a été pensé, (…) maintenant la mise en application, les professionnels la connaissent sur le bout des doigts», a-t-elle plaidé. Concrètement, cette aide financière, qui doit encore obtenir l’aval des députés, prendrait la forme d’un prêt sans intérêt, qui serait octroyé sous trois jours ouvrés par les caisses d’allocations familiales. Son montant serait fixé par décret.
Son octroi serait conditionné à une ordonnance de protection, un dépôt de plainte ou un signalement adressé au procureur de la République. Les conditions de remboursement seraient souples. Et, sous certaines conditions, la CAF pourrait «faire payer l’auteur des violences pour des situations dont il est responsable», a précisé la rapporteure centriste Jocelyne Guidez.
Ce 25 novembre marque la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. L’occasion de rappeler que même quand les victimes de violences conjugales réussissent à fuir la situation, le calvaire n’est souvent pas terminé.
En 2020, la France a décompté 102 féminicides. L’année d’avant, 7 femmes victimes sur 10 déclaraient avoir subi des violences physiques ou sexuelles répétées et une femme mourait tous les deux jours et demi sous les coups de son partenaire.
Si le 25 novembre est chaque année l’occasion de répéter ces chiffres, la situation est loin de s’améliorer.
Heureusement, l’écoute se libère, permettant aux femmes victimes de violence de trouver des mains tendues. Malgré tout, même une fois éloignées de la situation et mises en sécurité, leur périple est parfois loin d’être fini. Car les violences conjugales laissent de lourdes séquelles physiques et psychologiques.
Mémoire traumatique et victimologie est une association pour la formation, l’information et la recherche sur les conséquences psychotraumatiques des violences. Selon l’organisation, les violences inter-humaines sont les plus grandes pourvoyeuses de psychotraumatismes (un état de stress post-traumatique), et le risque d’en développer est de 24% après un événement traumatisant.
Pris en charge trop tardivement, les troubles psychotraumatiques peuvent rendre la vie des victimes infernale. S’il est primordial que les auteurs de violences soient punis, gérer le traumatisme des victimes est donc essentiel. Mais comment ?
Tous ces symptômes peuvent à leur tour déclencher de l’anxiété, des troubles addictifs ou des troubles du sommeil.
Que sont les troubles post-traumatiques ?
On sous-estime souvent les conséquences des violences sur les personnes victimes… Pourtant, les répercussions sont nombreuses et peuvent altérer leur santé mentale pour de bon.
Ce qu’on appelle les troubles psychotraumatisme, ce sont « l’ensemble des troubles psychiques immédiats, post-immédiats puis chroniques se développant chez une personne après un événement traumatique ayant menacé son intégrité physique et/ou psychique. »
D’après Mémoire traumatique et victimologie, ces troubles, qui peuvent surgir pendant des mois voire des années, se traduisent par :
Un état de stress important et de la détresse
Un état de stress post-traumatique avec des flashbacks intrusifs, des pensées récurrentes à propos des violences, des insomnies ou un état d’hypervigilance — et même des comportements auto-destructeurs, une incapacité à faire confiance et un sentiment de vide en cas de stress post-traumatique plus sévère
Une dissociation, c’est-à-dire, des troubles de la mémoire, de l’attention ou de la concentration
Ce n’est pas fini : tous ces symptômes peuvent à leur tour déclencher de l’anxiété, des troubles addictifs ou des troubles du sommeil. « Ce sont des troubles psychiques qui présentent une forte prévalence sur la vie entière, de 5 à 6% pour les hommes, de 10,5 à 13,8% pour les femmes », précisela psychiatre Muriel Salmona sur le site de l’association.
Les victimes de violences conjugales ont un risque important de développer des troubles psychotraumatiques chroniques.
Comment apprendre à gérer ?
Tout d’abord, il faut savoir qu’il existe deux types de psychotraumatismes :
Les psychotraumatismes de type I qui surviennent lors d’un événement unique comme un accident, par exemple.
Les psychotraumatismes de type II qui se manifestent lors d’événements répétés… comme en cas de violences conjugales.
Pour éviter qu’ils n’empirent, il faut vite se faire prendre en charge en essayant de se faire accompagner, en effectuant un bilan de santé global ou en suivant une psychothérapie. « Pour les victimes, il est déjà très libérateur d’apprendre que leurs symptômes, leur souffrance, leur mal-être, leurs troubles du comportements sont des conséquences des violences, sont cohérents et normaux », explique le site Proformed.
Selon l’asso Mémoire Traumatique et victimologie :
« Les victimes de violences conjugales ont un risque important de développer des troubles psychotraumatiques chroniques (58%) et ne doivent pas rester abandonnées à leur sort et à leurs symptômes. Pour cela il faut identifier les violences le plus précocement possible pour mettre en place une protection et une prise en charge efficace. »
Face au traumatisme, le Centre National de Ressources et de Résilience conseille d’éviter au maximum la solitude, de vous rapprocher de médecins et psychologues, de vous détourner des facteurs aggravants comme l’alcool, le tabac ou la drogue ou encore de ne pas chercher à éviter les conversation autour des violences subies.
En tant que victime, vous pouvez également tenter au maximum de limiter les déclencheurs (triggers) le temps de les traiter ou vous orienter vers des groupes de parole. L’important reste encore de sortir de l’isolement créé par l’agresseur !
Comment aider quelqu’un qui souffre de troubles post-traumatiques ?
Si vous n’êtes pas une pro de la santé mentale, vous ne pouvez pas faire grand-chose à part écouter votre proche victime de violences conjugales, le ou la rassurer sur le fait qu’il ou elle est cru et courageuse, le ou la mettre en sécurité et l’orienter vers des ressources plus compétentes.
Les stratégies typiques des personnes violences sont l’isolement de la victime, la dévalorisation, la terroriser, la faire culpabiliser et assurer sa propre impunité en se mettant des gens dans la poche. À votre échelle, vous pouvez tenter de contrer ces mécanismes en accompagnant au mieux votre proche dans ses démarches et en la revalorisant au quotidien.
Malheureusement, même les professionnels de la santé sont parfois peu formés à reconnaître les troubles psychotraumatiques… Il faut donc, dans l’idéal, trouver des associations d’aide aux victimes, comme un Centre National de Ressources et de Résilience, le numéro 3919, ou des structures qualifiées.
Ne restez pas seule. Vous pouvez trouver de l’aide.
Un petit article pour mettre à l’honneur, le magasin top office Alès, ainsi que toute son équipe afin de les remercier de leur aide en faveur de l’association « Prendre son Envol ».
Je tenais personnellement à les remercier pour leur participation et leur contribution aux impressions de nos cartes de visites, nos flyers ainsi que nos affiches de communications. Par le « coup » de pouce, le poste budgétaire concernant la communication de l’association est fortement réduit, ce qui va nous permettre d’allouer, cet argent à d’autres postes de dépense.
Merci, encore au nom de toutes ces femmes que nous allons pouvoir aider.
Un partenariat a par ailleurs été signé avec le média en ligne Konbini et une campagne de sensibilisation au consentement sera lancée sur les réseaux sociaux.
De 1,7 à 3,5 millions d’euros annuels. Le budget alloué à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement supérieur va doubler en 2023 et le gouvernement va lancer une campagne de sensibilisation au consentement, annonce la ministre, Sylvie Retailleau, dans une interview diffusée samedi sur le site du Parisien.
Un an après le lancement d’un plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) à l’université et dans les grandes écoles, «on se rend compte qu’il y a un réel besoin d’action, de formation et nous allons donc doubler le budget consacré chaque année à ce plan», explique la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
«Sans oui, c’est interdit»
Alors que la consommation d’alcool «accroît les risques», notamment lors de festivités comme les week-ends d’intégration, dont beaucoup se déroulent en ce moment, «on constate aujourd’hui une réelle prise en compte de ces problématiques dans les établissements qui font preuve de responsabilité», selon Sylvie Retailleau.
Le ministère financera «dès cette rentrée des projets d’associations et d’établissements à hauteur de 1,2 million d’euros», explique-t-elle, citant l’exemple de l’Anestaps, l’association nationale des étudiants en sports, qui va «recevoir une subvention pour mettre en place lors de festivités des […] lieux sécurisés avec des personnes relais».